Train ou pipeline - Un faux débat

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Quand on met les choses en perspective, la perspective change

Le propriétaire de la MMA vient de déclarer que son entreprise n’a pas les moyens de réparer les dommages que son train a infligés aux résidants et à l’environnement de Lac-Mégantic. Comment se fait-il alors que notre bon gouvernement fédéral ait pu permettre à une telle entreprise d’opérer une activité aussi dangereuse ?

Pendant ce temps, nos médias nous inondent littéralement d’entrevues, d’articles et de reportages sur les mérites respectifs du train et du pipeline pour le transport du pétrole. Ce faisant, ils jouent le jeu des entreprises en occultant le vrai débat.

Pour parodier Clémenceau, qui disait que la guerre est trop grave pour être confiée à des militaires, je dirais que le transport des produits pétroliers, en raison des dangers qu’il présente pour la santé et la sécurité des humains, ainsi que pour la protection des ressources de l’environnement, est trop grave pour être confié à des entreprises privées.
Une telle activité en effet ne peut souffrir la moindre faille dans la conception, la construction, l’entretien et les opérations quotidiennes. Les normes et pratiques à ces égards doivent être des plus sévères et leur application contrôlée rigoureusement et impartialement. De ce fait, elle doit relever d’une organisation gouvernementale vouée à la poursuite du bien commun et non à la recherche du profit.
Quant aux coûts que cela engendre, en bonne économie, ne doivent-ils pas être internalisés dans les prix aux consommateurs ? Je veux bien qu’à court terme nous ne puissions nous passer du pétrole, mais nous savons aussi que déjà, nous devons impérativement réduire notre consommation afin de nous impliquer en matière de réchauffement climatique, qu’à moyen terme nous devons mettre en place des alternatives, et surtout, que le Québec comme toutes les autres nations doit se préparer à l’inéluctable après-pétrole.
Ce qui veut dire : modifier ses pratiques de transports des biens et des personnes et transformer en conséquences toutes les industries qui en dépendent (agriculture, tourisme, importations et exportations, etc.).

Vivement donc un gouvernement qui n’est pas à la remorque de l’industrie pétrolière et qui produira une politique énergétique globale et mettra en oeuvre un plan pour transformer de fond en comble ce secteur si vital de l’activité économique. Tout un projet de société !
Michel Paradis - Ex-sous-ministre associé aux milieux agricoles et naturels et à la connaissance des écosystèmes au ministère de l'Environnement du Québec

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