Quand je dirai GO :

Tout le monde se tient par la main…

Tribune libre

Un rêve impossible que j’ai fait la nuit dernière, puisqu’elle est révolue l’époque des politiciens charismatiques qui peuvent, en clignant de l’œil, en cliquant du doigt, entraîner l’assentiment populaire. Ce n’est certes pas de cette façon que va se faire la mobilisation citoyenne en faveur de l’Indépendance du Québec.
Les conditions gagnantes, s’il en est, sont pourtant à portée de la main. Mais, faut-il le répéter, il n’y a aucun leader partisan qui a le talent, la capacité ou même l’intention de prendre le risque de remettre son pouvoir actuel ou potentiel entre les mains de ses véritables détenteurs. Dans nos sociétés alias démocratiques, les partis politiques ne sont pas là pour assurer le bien commun, mais pour prendre le pouvoir au service d’intérêts particuliers, plus personne n’en doute.
Non seulement la démocratie représentative, usée à l’os et pourrie jusqu’à la moelle, va de plus en plus à l’encontre des intérêts de la majorité de la population, mais ses tenanciers élus et leurs acolytes s’évertuent à ramollir ce qui lui reste de résilience pour réaliser son émancipation collective.
Notre INDIGNATION historique – qui atteint son paroxysme dans le contexte actuel –, il faut la reconvertir en RÉSILIENCE. Nous avons comme peuple, en nous-mêmes, toutes les ressources énergétiques nécessaires pour faire basculer le mur qui est en train de nous écraser. Il suffirait (pas facile à faire mais essentiel) de canaliser notre colère, notre exaspération, notre patience crasse, notre abstentionnisme, notre peur enragée, notre ferveur fétichiste pour le power trip sublimé dans les séries télévisées de hockey et les soaps étatsuniens, de convertir ce puissant DYNAMISME qui s'ignore en détermination-obstination-acharnement-audace-courage-enthousiasme-alouette !
J’ai le sentiment, tiens, que quelque chose est sur le point de se passer. Je m’explique.
Le calme avant la tempête
Notre statut d’insulaires nous a entraînés, aux Îles, à détecter certains signes annonciateurs de changements météorologiques. Sans être devins, spéculateurs ou pontifes de la météo, il arrive fréquemment que lesdits signes – mirages, calme plat et autres indices naturels – sont pour nous plus avérés que les prévisions de Météo-Média ou de Jocelyne Blouin.
Nous venons d’ailleurs de vivre, depuis le début de l’année, deux tempêtes qui ont érodé nos côtes de façon inversement proportionnelle à l’absence de glace cet hiver dans le Golfe. Je prendrai donc une image qui m’est familière : les flux et reflux de la mer qui nous entoure.
On dit : « le calme avant la tempête » ; on aperçoit le « mirage du Cap-Breton » et autres signaux précurseurs de tempêtes de neige, de pluie ou de grands vents. On dit : « Il va y avoir quelque chose », sans trop savoir l’intensité de ce qu’il adviendra. Ces revirements vont modifier le cours des événements, sinon bousculer notre sécurité tranquille. Les jours précédents, on a remarqué un calme inhabituel : la mer est devenue étale ; vous diriez d’huile. Puis, par-ci par-là, un petit mouvement, un frisson, qui vient d’on ne sait où : une risée de vent, une rafale, des petites vagues éparses. Rien encore d’organisé. Un vent se précise dans une direction, entraîne de la houle et des brisants. Et voilà que, par la convergence des vagues disparates, la tempête commence à s’organiser en système, à prendre une direction, à se déchaîner. Parfois les dommages sont minimes et ça passe ; parfois c’est la casse. Heureusement pour nous, même si les récents dommages ont été importants au détriment des côtes, de certains immeubles et infrastructures, ça n’a évidemment rien à voir avec les tsunamis qui se produisent ailleurs, issus de tremblements de terre ou du glissement des plaques tectoniques.
La convergence citoyenne
Après une longue période de somnolence, de désintéressement apparent de la chose publique, les citoyens québécois se mettent à faire des vagues, des clapotis. Oh ! Il n’y a pas de quoi s’affoler pour les gouvernementeurs à courte vue, qui ne comprennent d’ailleurs que les signes de piasse et sont mandatés pour mâter nos aspirations les plus légitimes. Oh ! Il n’y a pas de quoi jubiler pour certains pourfendeurs de la collusion de ces mêmes garnements du pouvoir, puisque les manifestations populaires qui surgissent ici et là n’ont pas de direction ni de cohérence avec les objectifs de la libération nationale.
Mais attention. Aucune houle, aussi « vague » soit-elle et de quelque direction qu’elle origine, n’est sans effet sur la tempête qui se trame en profondeur. La grogne, le défoulement, l’impatience, le ressentiment, l’indignation, la colère, etc. : quelle source d’énergies qui s’expriment dans la confusion, la distorsion, l’incohérence, mais qui ne demandent qu’à être canalisées ! La vague de fond va tout ramasser et donner un sens aux motivations multiples et disparates qui s’agitent sans intentions cohérentes.
Se mobiliser pour démontrer qu’on a encore du muscle !
« L’indignation et son corollaire nécessaire, la mobilisation, sont des muscles qui s’exercent ! », comme l’a si bien écrit récemment Richard Le Hir sur Vigile. J’en suis persuadé.
Malgré le scepticisme de certains érudits qui semblent se complaire à grappiller les poux chez leurs voisins d'estrades, je suis persuadé qu'en regroupant ne serait-ce qu'un noyau de convaincus (il y en a plein rien que sur Vigile) nous pouvons mener à terme une initiative citoyenne pour l’Indépendance. Il faut d’abord que ces convaincus (naïfs ou missionnaires, penseront certains) prennent le leadership de rallier une cinquantaine ou plus de signataires d’une déclaration commune pouvant susciter, dans les meilleurs délais, l'adhésion massive de nos concitoyens au projet de Pays, si on y met le paquet et le temps nécessaire.
Nous en avons déjà discuté entre Vigiliens en alerte. Avec quelques encouragements (éteignoirs s’abstenir, on le fera avec ou sans vous), nous pourrions déposer, sur le site de l’Assemblée nationale pour la rendre accessible, une Déclaration collective légitimant la nécessaire Indépendance du Québec. Nous la publiciserions de toutes les façons pour rallier le nombre de signatures requises pour que la volonté populaire majoritaire soit accaparée par l’Assemblée nationale, peu importe sous l’égide de quel parti. Nous ne pouvons plus attendre qu’un parti souverainiste, indépendantiste ou hybride nous convie à le proclamer ce Pays. Il faut donc forcer la porte.
Je suis conscient que déjà quelques initiatives du genre circulent sur Facebook. Nous pourrions éventuellement nous rallier dans un Mouvement collectif citoyen pour l'Indépendance. Une initiative non partisane de gens déterminés à provoquer un tsunami pour nettoyer la place de tous ces empêcheurs de tourner en rond et de leurs tinamis.
L’idée vous plait ? Vous voulez participer à un mouvement fondateur ? Joignez-vous au groupe CITOYENNES ET CITOYENS EN ÉVEIL, en envoyant vos coordonnées à :
citoyens-es.en.eveil gba hotmail.com.
Déjà plusieurs personnes ont souscrit au libellé d’une Déclaration rassembleuse.
Réclamons ensemble l'Indépendance de notre pays.
Raymond Gauthier
Aux Îles de la Madeleine

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Raymond Gauthier17 articles

  • 12 111

Travailleur social retraité, il a été responsable de l’animation communautaire, de l’alphabétisation et de l’insertion socioprofessionnelle au Centre d’Éducation des adultes (C.S. des Îles). Il est membre fondateur et président du conseil d’administration de la corporation de Développement communautaire Unîle. Environnementaliste de la première heure aux Îles de la Madeleine, il milite depuis plus de 30 ans dans des organisations écologistes et est co-fondateur d’Attention FragÎles. Depuis 2004, il assure une vigilance permanente sur les projets d’exploration-exploitation d’hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent (terrestres et extra-côtiers), ainsi que sur les dossiers connexes touchant l’énergie à la grandeur du Québec.

Votre région : Îles de la Madeleine





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4 commentaires

  • Isabelle Poulin Répondre

    15 avril 2010

    Je suis d'accord ! Il faut se rassembler et battre le fer pendant qu'il est chaud !http://pages.videotron.com/isabell

  • Archives de Vigile Répondre

    14 avril 2010

    C'est comme un rally. Peu importe la manière, le chemin, il y a des étapes obligatoire à franchir mais pour avoir lune chance de gagner c'est à nous tous,indépendantistes, de participer à cette course.

  • Serge Charbonneau Répondre

    13 avril 2010

    Je partage TOTALEMENT les propos de Monsieur Gauthier ainsi que le commentaire de M. Gendron.
    Je crois que le Pays vaut la peine qu'on s'unisse.
    Bien sûr, il y a bien des avenues pour parvenir au Pays, mais l'important c'est d'essayer d'en emprunter une. Est-ce la plus courte ? Est-ce la meilleure ?
    On peut passer bien du temps à tenter de répondre à ces questions tout en demeurant sur place.
    Je crois qu'il est plus important de faire des pas. On verra en marchant où l'on va et nous corrigerons, s'il y a lieu, la direction en cours de route, mais l'important, c'est de se mettre en marche.
    Le temps est propice comme jamais à initier la marche vers la reconnaissance de notre Pays. Il faut s'épauler et s’atteler à faire un courant entraînant ceux qui enfin décident de se lever.
    Nous étions dans le confort et l'indifférence, il semble que nous sommes en train de basculer dans l'inconfort qui fait la différence.
    L'immigration "made in Canada" nous cause des tourments et un inconfort.
    Les décisions de la Cour suprême de ce pays voisin, le Canada, nous causent de l'inconfort.
    Nos propres athlètes représentant cet autre pays, le Canada, nous cause un inconfort.
    Notre poids que l'on diminue peu à peu dans ce Canada, nous cause de l'inconfort.
    Nos impôts qui servent à faire la guerre nous causent de l'inconfort.
    La pollution des sables bitumineux et le non-respect des demandes internationales pour limiter la détérioration planétaire nous causent de l'inconfort.
    Notre gouvernement mené par un transfuge "canadien", toujours au service de ce Canada, nous cause de l'inconfort.
    Il y a bien des choses qui nous causent de plus en plus d'inconfort et c'est cela qui fait toute la différence.
    Je crois que la population québécoise n'a jamais été aussi inconfortable dans ce Canada qui ne lui ressemble pas du tout et qui en plus agit contre ses principes et ses valeurs pacifiques et environnementales.
    Oui, unissons-nous et tentons d'enclencher un mouvement irréversible. Une tempête nationale d'où surgira le Pays tant souhaité.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2010

    Raymond,
    Je suis content d’apprendre qu’on vous ait rejoint. En donnant vos coordonnées à l’initiateur de l’appel dont vous faites mention, je savais que vous auriez une bonne écoute... La preuve est faite : non seulement vous avez signé, mais vous militez activement pour qu’on agisse !
    Oui, il faut que les Vigiliens conscients de l’importance de l’unité s’unissent, qu’ils participent à des actes concrets. Il va de soi que parmi les signataires actuels et à venir, plusieurs seront appelés à produire des textes ciblés et bien sentis, qui seront largement diffusés. J’en suis, comme vous Raymond. CITOYENNES ET CITOYENS EN ÉVEIL ne se contentera pas de lancer une simple pétition. L’action se déroulera dans le temps, divers thèmes seront abordés, et tout ce travail visera à construire la convergence. À la division, il faut dire « Bonsoir la visite ! ».
    CITOYENNES ET CITOYENS EN ÉVEIL vise les indépendantistes de toutes tendances, ceux et celles qui sont convaincus de la nécessité de l’action citoyenne. L’indépendance est nécessaire : pour l’émancipation de notre économie, de notre culture, de notre langue, l’intégration des immigrants et tout le reste. Nous entendons le démontrer, et surtout convaincre.
    Éteigneux, sectaires et autres cyniques désabusés, veuillez vous abstenir !
    Merci Raymond