Ha les vilains Grecs qui ne payent pas leurs impôts, ha les méchants Grecs qui roulent dans de belles berlines (achetées en Allemagne), ha, ces Grecs qu’il faut faire rembourser… Tout cela, je l’ai dit et répété à de très nombreuses reprises ces dernières années, est un mensonge éhonté.
Les plans d’aides n’ont jamais servi à « aider » le peuple grec, ça c’est que l’on raconte aux benêts sans-dents d’ici pour qu’ils ne se rebellent pas et dorment tranquilles devant leur télévision.
Les plans d’aides n’ont servi qu’à une chose : nettoyer les bilans des grandes banques européennes, à commencer par les banques allemandes et françaises, de leurs créances grecques moisies qui ont toutes terminé ou presque dans le bilan de la BCE, la banque centrale européenne.
Sauf, que cette fois, et c’est juste la différence, ce n’est pas Charles Sannat qui le dit c’est une étude… allemande !
C’est un rapport allemand, de l’école European School of Management and Technology de Berlin (ESMT), qui l’affirme : des 220 milliards d’euros du plan d’aide à la Grèce, 210 milliards ont servi à renflouer les banques du pays. Article d’ekathimerini.com, publié le 4 mai 2016 :
« Environ 95 % des 220 milliards d’euros versés à la Grèce depuis le début de la crise financière sous forme de prêts dans le cadre du mécanisme de renflouement ont servi à renflouer les banques européennes. Ce qui signifie qu’environ 210 milliards d’euros ont atterri sur les comptes du secteur bancaire européen tandis que seulement 5 % ont garni les caisses de l’État, d’après une étude de l’European School of Management and Technology (ESMT) de Berlin.
« L’Europe et le FMI ont, durant ces dernières années, sauvé les banques et d’autres créditeurs privés, » conclut le rapport, publié hier dans le journal allemand Handelsblatt. Le directeur de l’ESMT, Jorg Rocholl, a déclaré au journal financier allemand que « les plans de sauvetage ont principalement sauvé les banques européennes ».
L’étude de cette école de commerce a déterminé que 86,9 milliards d’euros ont été utilisés pour rembourser d’anciennes dettes, 52,3 milliards pour le paiement des intérêts et 37,3 milliards pour la recapitalisation des banques grecques.
Les économistes qui ont participé à l’étude ont analysé de façon séparée chaque crédit afin d’établir la destination de l’argent. Ils ont conclu que seulement 9,7 milliards d’euros, soit moins de 5 %, ont contribué au budget grec au profit du peuple.
« Tout le monde le soupçonnait, mais peu de gens le savaient. C’est maintenant confirmé par cette étude : pendant 6 ans, l’Europe a tenté en vain de mettre un terme à la crise grecque via des prêts tout en exigeant des mesures et des réformes toujours plus dures. Les causes de l’échec se trouvaient manifestement moins du côté du gouvernement grec que de la planification des plans de sauvetage, » conclut le quotidien allemand. »
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