Suncor suspend ses livraisons de pétrole de l’Ouest par train au terminal pétrolier de Sorel-Tracy, ralentissant du même coup le trafic de navires-citernes sur le fleuve St-Laurent.
«Je suis très très content. Ce soir, on va bien dormir, les bateaux sont tous partis et demain il n’y aura pas de train», se réjouit Élias Harvey.
M. Harvey vit juste à côté du quai où s’amarrent les pétroliers venus récupérer le pétrole brut de l’Ouest que Suncor achemine par train au terminal de Kildair.
Ce retraité racontait dimanche dans nos pages combien l’augmentation constante des activités pétrolières à sa porte avait changé sa vie en véritable cauchemar.
Économie
La suspension des livraisons n’est toutefois pas le fruit de la contestation, mais de la chute du prix du baril de brut, qui a perdu 30 % depuis le mois de juillet.
«Suncor expédie du pétrole brut de l’Ouest canadien par train au terminal de Kildair à Sorel-Tracy [...] de manière opportuniste quand les conditions des marchés sont favorables», explique le porte-parole de l’entreprise, Dean Dussault.
Or, les marchés sont actuellement peu favorables au coûteux pétrole de l’Ouest. Alors que le baril de brut se vendait au-dessus de la barre des 100 $ il y a quelques mois, il s’échange aujourd’hui à moins de 80 $.
Temporaire
Les marchés étant toutefois fluctuants, rien n’exclut une remontée du
prix du brut et une reprise des livraisons de pétrole de Suncor chez Kildair.
Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, demeure donc sur ses gardes. «Ce n’est pas parce qu’ils font une pause que nous aussi on doit faire une pause», a-t-il déclaré à une radio locale.
Plusieurs conseillers municipaux de Sorel-Tracy réclament en plus que le Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE) se penche sur Kildair.
«On a des problèmes avec l’entreprise depuis plusieurs années, indique le conseiller Yvon Bibeau. Les citoyens se plaignent des odeurs.»
«Est-ce que c’est dangereux pour la santé? Est-ce qu’on a raison d’être inquiets? Il n’y a que le BAPE qui peut répondre», renchérit Corina Bastiani, chef du Parti d’Aujourd’hui.