Stockwell Day ne voit pas la nécessité d'enquêter sur les conjoints

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Sont cons ou quoi ?

Le ministre de la Sécurité publique, Stockwell Day. (Photo PC)

La Presse Canadienne - Le ministre de la Sécurité publique, Stockwell Day, soutient qu'il n'est pas nécessaire de mener des vérifications de sécurité sur les conjoints des ministres fédéraux, en dépit du scandale sur les fréquentations antérieures de son collègue Maxime Bernier.

En entrevue à l'émission «Question Period», diffusée sur le réseau CTV, M. Day a affirmé que la relation du ministre des Affaires étrangères avec Julie Couillard, qui a côtoyé pendant des années des motards criminels, ne pose aucune menace à la sécurité nationale.
Il a de plus indiqué que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) ont fait des enquêtes exhaustives sur les députés, surtout ceux qui font partie du cabinet. Selon lui, les liens entre M. Bernier et Mme Couillard font partie de leur vie privée.
Plusieurs spécialistes en sécurité indépendants se sont toutefois montrés d'accord avec l'opposition, qui croit que l'«affaire Bernier» est d'intérêt public. L'ex-agent de la GRC et du SCRS, Michel Juneau-Katsuya, a ainsi affirmé que si on veut jouer de prudence, une enquête serait nécessaire. Selon lui, il y a peu de chance qu'on ordonne la tenue d'une enquête si on ne souhaite pas être prudent et que
l'on veut plutôt étouffer cette histoire embarrassante.
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Affaire Julie Couillard: un politologue s'étonne du peu de précautions
Charles Côté
La Presse, 10 mai 2008
Dans l'affaire Julie Couillard, ce qui frappe le politologue Réjean Pelletier, de l'Université Laval, c'est le peu de vérifications sur des questions de sécurité dans l'entourage des ministres.

«On en fait beaucoup plus pour les hauts fonctionnaires, dit M. Pelletier. On enquête sur leur famille élargie. J'ai des anciens étudiants qui sont entrés dans la fonction publique et on m'a appelé à l'occasion pour me poser des questions sur leur vie privée. Alors je suis un peu surpris qu'on ne fasse pas plus d'enquête de sécurité pour les ministres.»
Selon lui, les ministères plus sensibles, comme la Défense, la Sécurité publique, la Justice et les Affaires étrangères, devraient faire l'objet d'une attention particulière. «Mais tous les ministres ont accès à des informations secrètes», dit-il.
Des précédents
Ce n'est cependant pas la première fois que les fréquentations d'un ministre au Canada font la manchette pour les mauvaises raisons. Il y a eu le cas de Robert Coates, ministre de la Défense dans le gouvernement conservateur de Brian Mulroney, en 1984. Il avait dû démissionner en 1985 après avoir visité un bar de strip-teaseuses en Allemagne de l'Ouest pendant un sommet de l'OTAN, alors qu'il avait en sa possession des documents militaires secrets.
Vingt-cinq ans auparavant, un autre conservateur, le ministre associé de la Défense Pierre Sévigny, avait fréquenté une certaine Gerda Munsinger. Soupçonnée d'espionnage, elle fut discrètement déportée en 1961. L'affaire a éclaté en 1966. Entre-temps, M. Sévigny avait démissionné.
Le contexte a changé aujourd'hui, note M. Pelletier. La guerre froide est finie. Il est moins probable qu'une puissance étrangère pousse une belle espionne dans les bras d'un ministre.
Mais il ne croit pas pour autant que la relation entre M. Bernier et Mme Couillard est de nature strictement privée. Il y a toujours un risque de chantage et de perte de confidentialité, affirme-t-il.
«Je pense que c'est d'intérêt public, dit-il. Mme Couillard a été présentée comme la conjointe légitime de M. Bernier. Elle était à son assermentation. Alors c'est normal de vouloir savoir qui c'est.»
«Et si c'est vrai que M. Bernier n'a pas voulu dire qui elle était, c'est tout à fait curieux. Normalement, on n'a rien à cacher.»
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Affaire Julie Couillard: Ottawa aurait dû faire enquête
Joël-Denis Bellavance
La Presse, 10 mai 2008
Ottawa
Toute personne ayant eu des liens avec les gangs de motards criminels peut représenter un risque pour la sécurité nationale, estime le Bloc québécois. Voilà pourquoi l'ancienne amie de coeur du ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, aurait dû faire l'objet d'une enquête exhaustive par les autorités canadiennes.


Même si l'affaire a provoqué un profond malaise dans la capitale fédérale au cours des deux derniers jours, le Bloc québécois est revenu à la charge hier en affirmant que le gouvernement Harper a agi de manière «irresponsable» en ne menant pas une enquête de sécurité approfondie sur Julie Couillard, ancienne copine de M. Bernier, qui a déjà eu des relations amoureuses avec deux hommes liés aux Hells Angels.
Après avoir crié son indignation aux Communes jeudi en affirmant que le ministre Bernier avait manqué de jugement en fréquentant une femme au passé trouble, le Parti libéral s'est montré plutôt discret hier. Le critique libéral en matière d'affaires étrangères, Bob Rae, a été le seul à poser une question. Il s'est contenté de demander au gouvernement Harper si Mme Couillard aurait pu représenter un risque pour la sécurité du pays.
Le leader du gouvernement en Chambre, le ministre Peter Van Loan, a répété qu'il s'agissait de la vie privée d'un ministre du cabinet et que cela ne concernait personne d'autre que M. Bernier.
Mais le Bloc québécois n'entend pas abandonner cette affaire. Le leader parlementaire Pierre Paquette a fait valoir que les groupes comme les Hells Angels ne se gênent pas pour faire des pressions indues, ce qui aurait pu placer le ministre Bernier dans une situation délicate.
«Des personnes ayant des liens ou ayant eu des liens avec les gangs de motards criminels sont considérées à risque très élevé par les responsables mêmes de la sécurité gouvernementale. (...) Les Hells Angels ne sont pas à prendre à la légère», a affirmé M. Paquette, en citant des experts en matière de sécurité.
M. Paquette a aussi rappelé que les Hells Angels ont souvent recours à des tactiques d'infiltration si cela est nécessaire pour atteindre leurs objectifs.
«Le ministre des Affaires étrangères a accès à des informations extrêmement délicates, il doit se soumettre à un contrôle de sécurité plus poussé. Sachant le passé trouble de son ex-conjointe et sachant que le crime organisé ne se gêne pas pour faire des pressions indues, il aurait dû agir de façon responsable et révéler cette situation», a déclaré le député bloquiste de Joliette.
Vie privée et enjeux sérieux
Le ministre Peter Van Loan a invité les partis d'opposition à poser des questions portant sur des enjeux plus importants, comme l'économie, au lieu de s'attarder à la vie privée des ministres.
«Clairement, le Bloc québécois ne veut pas parler des enjeux sérieux. Par exemple, il ne veut pas parler de la nouvelle annonçant que, le mois dernier, 19 000 nouveaux emplois ont été créés au Canada. C'est une bonne nouvelle pour le Canada. (...) Je peux assurer la Chambre des communes que le premier ministre n'a pas l'intention de contrôler les relations personnelles de son caucus», a-t-il dit.
Jeudi, le premier ministre Stephen Harper s'est porté à la défense de M. Bernier en affirmant que les histoires d'amour passées du chef de la diplomatie canadienne étaient une affaire strictement privée.
M. Bernier est au coeur d'une controverse après qu'il eut été révélé que son ancienne amie de coeur, Julie Couillard, a eu comme conjoints successifs, il y a une dizaine d'années, deux hommes liés aux Hells Angels. L'un d'entre eux, Gilles Giguère, a même été assassiné en 1996. Toutefois, Mme Couillard n'a jamais été accusée de quoi que ce soit par les policiers et n'a pas de casier judiciaire.
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