Soyons ambitieux!

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La médiocrité de la classe politique est aussi celle du peuple

Chaque fois qu’on parle de ce qui va mal au Québec et de ce qu’on pourrait améliorer, on pointe les politiciens.


«Voici ce que vous pourriez faire, voici ce que vous devriez faire, voici ce que vous auriez dû faire, mais que vous n’avez pas fait...»


Mais si on se regardait dans le miroir, deux minutes?


Du Kraft Dinner et du Tang


On a les politiciens que l’on mérite, dit l’adage.


Si on n’a plus les chefs d’État qu’on avait, si les René Lévesque, les Jacques Parizeau et les Robert Bourassa ont été remplacés par des gestionnaires à la petite semaine qui n’ont même pas le courage d’affronter la SPCA ou le lobby des pitbulls, c’est peut-être de notre faute.


Le jour où nous recommencerons à rêver, nos politiciens auront peut-être un peu plus d’envergure.


En attendant, on va continuer d’être dirigés par des gérants de caisse populaire.


Les politiciens sont d’abord et avant tout des commerçants. Ils vendent des idées. Et comme n’importe quel commerçant, ils répondent à la demande. Ils nous donnent ce que nous voulons.


Les gens aiment le punch aux fraises? Ils vont vendre du punch aux fraises.


Les gens veulent des pogos? Ils vont vendre des pogos.


Le jour où nous voudrons du foie gras et du champagne, les politiciens nous vendront du foie gras et du champagne. D’ici là, ils vont continuer de nous vendre du Kraft Dinner et du Tang.


Ce ne sont pas les politiciens qui manquent d’ambition. C’est nous.


Nés pour un petit pain


C’est fou à quel point nous nous contentons de peu.


Regardez la situation dans les hôpitaux et les CHSLD. C’est tout ce qu’ils arrivent à faire avec tout l’argent qu’on leur envoie? C’est scandaleux.


On devrait se révolter.


Mais non. On hausse les épaules. On soupire. On accepte. Comme si c’était inévitable.


Même chose avec les millions dépensés en pure perte jour après jour, semaine après semaine.


On n’est même pas foutu d’installer un système informatique qui fonctionne.


Mais, bof, on regarde les fonctionnaires brûler notre argent sans rien dire.


Je ne suis pas devin, je ne possède pas de boule de cristal, mais une chose est sûre: tant qu’on va se laisser tondre, on va nous tondre.


Et tant qu’on va se laisser presser comme des citrons, on va nous presser comme des citrons.


Alors, avant d’arriver avec des projets précis pour améliorer le Québec, ce qu’il faut, c’est retrouver notre fierté perdue.


Relever la tête et dire: «Nous valons plus que ça!»


Face au vent


«Si c’est ça, le Québec moderne, moi, je mets mon drapeau en berne», chantent Les Cowboys Fringants.


Eh bien, justement, c’est ce qu’il faut: redevenir des cowboys fringants. Des aventuriers. Des coureurs des bois.


Arrêter d’avoir peur. De penser petit.


Nous avons bâti la Baie-James, saint bordel! Nous avons fait la Révolution tranquille! Nous sommes passés de porteurs d’eau à astronautes!


Soyons exigeants envers nos politiciens. N’acceptons plus l’inacceptable. Faisons à nouveau preuve d’audace. Osons tout remettre en question.


Et faisons en sorte que de grands hommes et de grandes femmes aient de nouveau le goût de se lancer en politique.