Réaction au billet de Stéphane Handfield (Le Devoir 6 janvier 2020)

Souveraineté et immigration : des concepts antinomiques

À leurs yeux, les nouveaux arrivants ont immigré au Canada et le Québec n’est pas leur terre d’accueil

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Tribune libre

« Je demeure persuadé que ce projet de souveraineté du Québec ne se réalisera que par l’adhésion des différentes communautés culturelles qui composent le Québec d’aujourd’hui. Il est indéniable que l’immigration est un apport positif pour le Québec. C’est une richesse… Nous devons convaincre les nouveaux arrivants, les gens venus de partout à travers le monde, du bien-fondé du projet de souveraineté du Québec. Ils doivent être inclus dans ce grand projet de société. Ils doivent être partie prenante de cette belle et grande aventure, ce projet rassembleur ». (Stéphane Handfield)


https://www.ledevoir.com/opinion/idees/570244/souverainete-et-immigration




Depuis la naissance du projet de souveraineté du Québec, nombreux ont été les premiers ministres péquistes, notamment Jacques Parizeau et Bernard Landry, qui ont tenté par tous les moyens de convaincre les immigrants du bien-fondé de la création d’un État québécois indépendant sans succès.




Au contraire, les immigrants, particulièrement dans la métropole, se sont ghettoïsés autour de quartiers chinois, grecs ou italiens, se refermant ainsi à toute forme d’intégration aux us et coutumes du Québec. Et, qui plus est, un nouvel immigrant a accès à tout un filet social, notamment en santé et en éducation, sans jamais y avoir cotisé et cela, aux frais des contribuables de souche.




Lors des deux référendums, les immigrants ont voté à plus de 95% contre le projet de pays. Quoi qu’il en soit, leur première priorité est de faire venir les membres de leur famille au Québec et non pas la création d’un pays qu’il rejette massivement. À leurs yeux, ils ont immigré au Canada et le Québec n’est pas leur terre d’accueil.

Conséquemment, je suis d’avis que les immigrants nés ailleurs qu’au Québec ne devraient pas avoir droit de vote à un référendum portant sur la souveraineté du Québec et cela pour des raisons d’appartenance à des coutumes différentes de celles vécues au Québec.




Enfin, je termine sur cette assertion de M. Handfield : « Aujourd’hui encore, l’appui à la souveraineté du Québec oscille autour de 30 %. Ce projet est donc loin d’être mort, bien au contraire. René Lévesque écrivait d’ailleurs que « c’est une option politique qu’on ne cesse de retrouver en bonne place dans les esprits comme dans les sondages. Si mauvais juge que je sois, il me semble qu’un tel enracinement est significatif. Il dénote à tout le moins que l’idée demeure bien vivante »… et ce, grâce aux convictions profondes des Québécois de souche qui, depuis plus de 50 ans, se sont toujours tenus debout pour l’avènement d’un Québec souverain au Conseil des nations. 


Henri Marineau, Québec



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Henri Marineau2016 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    8 janvier 2020

    Candidat potentiel à la chefferie du PQ

    Stéphane Handfield, le souverainiste multiculturaliste


    https://www.lapresse.ca/actualites/politique/202001/04/01-5255639-lavocat-stephane-handfield-tente-par-la-direction-du-pq.php


  • François Ricard Répondre

    7 janvier 2020

    Le peuple de l'État québécois est constituté de 1- la nation québécoise et 2- les Canadiens habitant au Québec. Ces derniers appartiennent donc à la nation canadienne.


    Toute nation, pour vivre et prospérer, doit s'appuyer sur un état fort, un état bien à elle. La nation québécoise a besoin de son état. Par ailleurs, les Canadiens habitants au Québec ont déjà un état fort: le Canada.Ils ne sont nullement intéressés à donner plus de force au Québec.


    La nation québécoise représente environ 80% dela population du Québec. C'est ce 80% qui a besoin d'un état. L'indépendance doit se faire pour et par la nation québécoise.Et les forces de cette nation sont, aujourd'hui, divisées en partis fédéralistes et souverainistes. Et même chez les souverainistes, on retrouve cdes subdivisions: le PQ, QS, PI.


    L'indépendance doit donc se faire pour et par ceux qui se réclament de la nation québécoise. Qu'ils y aient adhéré il y a des centaines d'années ou il y a quelques mois.


    Le "Canadien" ne sera jamais un souverainiste québécois.