Sommet à Pékin : le président chinois Xi Jinping défend ses Routes de la soie

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La puissance chinoise s'impose par la dette contractée au nom du développement eurasiatique


Lors de la cérémonie d'ouverture du Belt and Road Forum, Xi Jinping a répondu aux critiques visant les Nouvelles routes de la soie. L'Europe parait divisée sur le sujet alors que la guerre commerciale fait rage entre les Etats-Unis et la Chine.


Des projets «verts», financièrement viables et inattaquable sur le plan de la corruption : le président chinois Xi Jinping a tenté, le 26 avril, de répondre aux critiques de son initiative des Nouvelles routes de la soie, accusée par certains d'être un «piège de la dette» pour les pays pauvres.


 

Face à Vladimir Poutine et une quarantaine de dirigeants mondiaux réunis en sommet à Pékin, le président chinois, confronté à une guerre commerciale avec les Etats-Unis, a fustigé le protectionnisme. Il n'y avait dans la salle aucun représentant américain.


L'objectif du projet est de renforcer les liens entre le géant asiatique et ses principaux partenaires commerciaux, dont il a besoin tant pour assurer son approvisionnement que ses débouchés.


Mais les critiques lui reprochent de favoriser avant tout les entreprises chinoises et de constituer «un piège de la dette» pour les nations bénéficiaires de prêts accordés par des banques chinoises. Cas d'école: le Sri Lanka, qui, incapable d'honorer ses remboursements, a déjà dû céder à Pékin le contrôle d'un port en eau profonde pour 99 ans.





«Tolérance zéro pour la corruption»


En réponse, Xi Jinping a plaidé en faveur de projets qui soient «viables budgétairement» pour les pays participants. «Tout doit être fait de manière transparente et nous devons avoir une tolérance zéro pour la corruption», a-t-il ajouté dans un discours d'une trentaine de minutes. Selon lui, la Chine va également promouvoir le développement «vert», alors que certains projets des Routes de la soie, notamment des barrages ou des centrales à charbon, sont parfois accusés d'entraîner des dégâts environnementaux.


Dès le 25 avril, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, s'était félicitée à Pékin que la Chine s'attaque désormais aux questions d'écologie et d'endettement soulevées par son initiative. Depuis le lancement du programme en 2013, la Chine a investi au total 80 milliards d'euros dans divers projets et ses banques ont prêté entre 175 et 265 milliards, selon Pékin. Comme il l'a fait à plusieurs reprises depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, Xi Jinping  a également appelé à «clairement» dire «non» au protectionnisme, un appel repris en écho par le président russe qui s'est exprimé juste après lui.


Créer une union eurasienne


L'ancien président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, a appelé de son côté l'Union européenne à rejoindre l'initiative chinoise afin de créer «une union eurasienne globale». Car les pays occidentaux dans l'ensemble traînent les pieds pour adhérer au projet chinois.


 

A l'exception notable de l'Italie, premier pays du G7 à avoir rejoint l'initiative en mars. Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, était ce 26 avril présent à Pékin, aux côtés du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, du Premier ministre grec Alexis Tsipras ou encore du président suisse Ueli Maurer. La France était représentée par son chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian. Les Etats-Unis, eux, n'ont pas envoyé de délégation.


Les Nouvelles routes de la soie ne sont pourtant pas «un club réservé à quelques-uns», selon Xi Jinping. Comme en réponse aux inquiétudes des Etats-Unis en matière commerciale, il assuré que son pays poursuivrait ses réformes et son ouverture. Il a notamment promis d'abolir les subventions «qui faussent la concurrence», une exigence des négociateurs américains qui sont attendus la semaine prochaine à Pékin pour une nouvelle série de discussions visant à mettre fin à la guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales.


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