Se mobiliser pour sauver sa caisse populaire

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Desjardins ne pense qu’à passer à la caisse

Des résidents de villages de Lanaudière se mobilisent pour empêcher la fermeture de deux caisses populaires. Des mouvements qui risquent de se multiplier alors que Desjardins prévoit fermer 300 guichets automatiques et près de 150 points de service au cours des prochaines années.
La Caisse populaire de Kildare compte six points de services, autant d'anciennes caisses qui ont été regroupées au cours des années 1990. Elles sont situées à Saint-Ambroise-de-Kildare, Saint-Alphonse-de-Rodriguez, Saint-Liguori, Sainte-Marcelline-de-Kildare, Sainte-Mélanie et Sainte-Béatrix.
Le 5 juin, les caisses de Sainte-Marcelline-de-Kildare et de Sainte-Béatrix vont fermer. Les guichets automatiques seront retirés et les services au comptoir, offerts trois demi-journées par semaine, prendront fin.
Un enseignant de la région, Martin Malo, tente de mobiliser sa communauté pour que les membres du conseil d'administration de la Caisse de Kildare reviennent sur cette décision, qu'ils ont prise à l'unanimité.
« Moi, je parle de capital humain. Je parle de gens qui se rencontrent ici comme on se rencontrait sur le perron de l'église dans des temps passés. Ici, c'est un lieu de socialisation, c'est un lieu de service, c'est un lieu de proximité. »
— Martin Malo, enseignant

La caisse et le guichet automatique de Sainte-Marcelline fermeront le 5 juin.La caisse et le guichet automatique de Sainte-Marcelline fermeront le 5 juin. Photo : René Saint-Louis
Les rares commerçants toujours en affaire à Sainte-Marcelline-de-Kildare l'appuient. Tout comme l'un des fondateurs de la caisse, le curé Réal Simard.
« Je dirais que je ne me reconnais pas dans la philosophie de la caisse populaire. Et il faut rappeler que l'Église a joué un grand rôle dans la fondation des caisses populaires. »
— Réal Simard, curé

« Parce que l'Église, c'est une question de solidarité et les pasteurs étaient vraiment proches de leurs gens. Et puis, ils connaissaient les besoins des gens et voulaient y répondre », explique Réal Simard.
Les gens se détournent de leurs services locaux
Mais dans le village voisin de Saint-Ambroise-de-Kildare, où se trouve la direction de la Caisse populaire de Kildare, le directeur général, Patrick Gravel, estime, chiffres à l'appui, que les gens de la région consomment déjà à Joliette ou à Rawdon au détriment de leur village.
« Les gens qui sciemment décident de prendre leur voiture pour aller consommer dans une autre ville, dans les grandes chaînes de ce monde, acceptent aussi de délaisser leur petit patelin. Mais en même temps, ça fait partie de l'ADN des villages d'avoir des caisses. Il fut un temps où, dans tous les villages du Québec, il y avait l'église et la caisse. Force est de constater que plusieurs églises ne sont plus présentes sur le territoire. Et la caisse est restée le plus longtemps possible », explique Patrick Gravel.
Il rappelle aussi que les banques n'offrent aucun service dans les six villages que couvre sa caisse, pas même un guichet automatique, et détiennent malgré tout 75 % des parts de marché.
La caisse de Kildare y maintiendra malgré tout quatre points de services et quatre guichets automatiques.


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