LA RÉFORME DUBÉ

SANTÉ, LE GUICHET D'ACCÈS À LA 1ère LIGNE REND FOU

ACCÈS PLUS DIFFICILE

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Tribune libre



En santé, plus ça change, plus c'est pareil! De réforme en réformes, l'accès à la première ligne est très difficile, c'est le parcours du combattant. J'ai 68 ans, j'ai plusieurs conditions de santé, pas de médecin de famille depuis six ans, mais je suis inscrit à une clinique GMF. Pour voir un médecin ou une infirmière, je dois passer par le GAP, guichet d'accès à la première ligne. Avant, vous téléphoniez, vous restiez en ligne 3 ou 4 heures et vous finissiez par parler à une infirmière, une évaluation-triage et un rendez-vous X jours plus tard. Maintenant, vous ne patientez pas plus de 30 minutes au téléphone, mes deux expériences, vous parlez à quelqu'un, une fonctionnaire et une infirmière vous rappelle, dans mon cas 36 heures plus tard.



La première personne à qui vous parlez est une fonctionnaire qui n'a visiblement aucune connaissance en santé, comme vous. L'interlocutrice lit machinalement des textes, explications, mises en garde et vous pose des tonnes de questions, machinalement, le tout pour cocher des petites cases. Un peu comme un test de psycho pop dans une revue chez le dentiste! On a ajouté un obstacle et de la bureaucratie à l'accès aux soins, encore, comme si on avait besoin de ça! Quand vous parlerez à la personne compétente, l'infirmière, elle vous posera les mêmes questions.



J'ai un très gros rhume depuis 2 mois, ça ne passe pas. Je suis connu pour des allergies. Plusieurs symptômes qui vont et qui viennent. Ce qui m'inquiète, c'est que j'ai développé de l'asthme et je n'ai aucun médicament pour soigner ce problème respiratoire, il faut une ordonnance. Peut-être ai-je besoin d'un antibiotique pour mon rhume? Mon frère a eu de l'eau aux poumons, ça pourrait m'arriver à terme. La première intervenante, sans formation médicale, me dit d'aller à l'urgence. Encombrer l'urgence, poireauter 48 heures et quitter sans avoir vu de médecin, non merci! J'ai une condition sérieuse, mais ma vie n'est pas en danger. 36 heures plus tard, je parle avec une infirmière qui me refuse l'accès à un médecin. Je veux bien que la médecine soit une science et un art, mais là ça me semble n'importe quoi, je passe donc d'un cas d'urgence à pas besoin de voir un médecin, c'est pas sérieux! L'infirmière me demande de rappeler dans deux semaines.



Mes symptômes continuent. Une semaine plus tard je rappelle, deux semaines c'est trop. La première intervenante me recommande encore l'urgence, je lui dis que c'est exagéré, elle ne veut pas me référer à l'infirmière de triage. Je perd patience et j'insiste. L'intervenante me dit, vous êtes visuel, peut-être, vous seriez peut-être mieux de faire votre demande au GAP par internet. Non madame, je ne serais pas plus avancé. Elle me lit son texte, pourquoi voulez-vous consulter, par prévention, pour remplir un questionnaire, pour un problème de santé actuel, etc. Jugement au vestiaire, on coche des petites cases. La réponse, évidente, pour un problème de santé, ici, maintenant. J'ai l'impression de participer à un quiz! À gagner, une consultation avec un professionnel de la santé. On nous fait perdre notre temps et on multiplie les dépenses et les postes inutiles dans la chaîne de la santé. Finalement, une infirmière va me contacter, à suivre.



On recommande trop facilement, pour se protéger, d'aller à l'urgence. L'accès au médecin en cabinet est rendu le plus difficile possible, de réforme en réforme du ministre Dubé, on fait du sur place. On a des gros monstres bureaucratiques, ministère de la Santé et RAMQ, CIUSSS, CISSS, ajoutons une agence de la Santé, ainsi le ministre pourra se décharger de ses responsabilité et de son imputabilité. Un conseil, soyez en santé car le système va vous rendre malade!



Pierre Boucher


Fonctionnaire retraité


Québec, QC




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Pierre Boucher70 articles

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Retraité de 64  ans, agent de bureau fonction publique du Québec, originaire et domicilié à Québec. Mon travail m'obligeait à un devoir de réserve. Maintenant je peux m'exprimer sans retenue, sauf celle que me dicte le bon-sens!





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