Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, veut rassurer la population et principalement Chantal Guay, une résidente du CHSLD Saint-Augustin inquiète de se retrouver sans médecin après la démission de la Dre Louise Côté. Tous les soins nécessaires seront prodigués aux patients, comme à la normale, assure-t-il.
Dans nos pages de samedi, Chantal Guay, atteinte de paralysie cérébrale, implorait le ministre de la rencontrer pour lui demander personnellement d’agir pour pallier au manque de préposés et de médecins dans son CHSLD de l’arrondissement Beauport.
En entrevue au Soleil, le ministre a tenu à rassurer la patiente, soulignant qu’il était «confortable, comme il l’est toujours» à rencontrer les citoyens. «Elle verra bientôt que son cri du cœur non seulement va avoir été entendu, mais qu’il y aura une réponse à son inquiétude», a-t-il dit.
Le ministre n’a pas manqué de décocher une flèche à l’endroit de la Dre Louise Côté, qui a envoyé une lettre aux quelque 266 patients du CHSLD Saint-Augustin dans laquelle elle attribue son départ, effectif le 15 avril, à une surcharge de travail dont le ministère de la Santé est «l’unique responsable».
«Pour ce qui est de la manœuvre des différents médecins, je pense que c’est malheureux, parce qu’actuellement ces médecins-là savent que nous sommes en négociation avec leur fédération [la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec], avec laquelle on est en train de déterminer un accord sur des ajustements à la pondération des patients», a commenté le ministre.
Dans sa missive, la Dre Côté rappelle que l’entrée en vigueur de la loi 20 a provoqué un départ massif de médecins des CHSLD vers les cliniques médicales, tant et si bien que de plus en plus de résidents de CHSLD n’ont tout simplement plus de médecin. «C’est au ministère à changer ses lois pour que nos patients en CHSLD comptent dans la prise en charge par les médecins», écrit la Dre Côté.
Actuellement, un patient en CHSLD vaut 0 sur une échelle définie par le ministère de la Santé pour la prise en charge des patients par les médecins. À titre de comparaison, une femme enceinte compte pour trois patients et une personne âgée suivie à domicile compte pour 12.
«Je pense que leur geste [aux médecins] est prématuré. Je pense que ces gens-là s’attendent à une conclusion d’une entente avec le gouvernement. On est en négociation et je pense que ce n’est pas nécessaire de faire ce moyen de pression-là», a ajouté le ministre de la Santé.
Pour le ministre, la conclusion d’une entente avec les omnipraticiens permettra à la situation rencontrée par Mme Guay et la Dre Côté de se stabiliser. «Je dis aux médecins : s’il vous plaît, n’alarmez pas les gens, je pense que ce n’est pas nécessaire. Attendez tout simplement la fin de la négociation.»
Pas de date butoir
Le ministre Barrette ne s’est pas avancé sur le moment où une entente pourrait être signée avec la FMOQ. Questionné sur la situation actuelle au Québec où patients, infirmières et docteurs s’adressent aux médias pour révéler des conditions de travail difficiles, le ministre se limite à dire qu’il ne manque pas de professionnels de la santé dans le système québécois.
> Lire la suite sur Le Soleil.