Sanders abandonne la course, ce sera Biden contre Trump

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Ce sera Biden contre Trump


Le plus à gauche des candidats, Bernie Sanders, se retire de la course à l'investiture démocrate en vue de l'élection présidentielle américaine de novembre prochain, a annoncé son équipe de campagne mercredi matin.




Le sénateur indépendant du Vermont, âgé de 78 ans, laisse ainsi le champ libre à l'ex-vice-président Joe Biden.


C'est ainsi que prend fin sa deuxième tentative visant à décrocher l'investiture démocrate, après une série de lourdes défaites devant M. Biden. Il avait perdu l'investiture de 2016 aux mains d'Hillary Clinton.


Le sénateur Bernie Sanders a annoncé mercredi lors d'un appel avec toute son équipe qu'il suspendait sa campagne pour devenir président, indique son équipe dans un communiqué. La campagne se termine, la lutte continue.


Joe Biden, 77 ans, est désormais le seul démocrate en lice pour affronter Donald Trump le 3 novembre.


Il doit cependant encore être désigné officiellement candidat par le Parti démocrate, ce qui se fera dans le cadre de la convention reportée à août prochain à cause de la pandémie de coronavirus.


La course démocrate était déjà quasi suspendue à cause de la crise sanitaire, et la pression sur Bernie Sanders était forte pour qu'il abandonne, laissant ainsi la voie libre à son adversaire.


Il y a quelques semaines encore, l'équation semblait pourtant très favorable à ce socialiste revendiqué, pourfendeur des inégalités et partisan de lourds impôts sur la richesse, des particuliers comme des grandes entreprises.


Un camp démocrate modéré morcelé entre plusieurs candidats, des foules de supporteurs passionnées et nombreuses, un coffre-fort plein de contributions de petits donateurs : Bernie Sanders était sorti grand favori des trois premières primaires dans l'Iowa, le New Hampshire et le Nevada.


Alors qu'en 2016 il était le seul à dénoncer un système capitaliste « corrompu » favorisant les milliardaires au détriment des travailleurs, un système de santé ruineux pour des millions d'Américains ou le poids de la dette étudiante, en 2020, la quasi-totalité des démocrates en avaient fait des thèmes centraux de leur campagne, en écho aux préoccupations des Américains.


Aucun n'osait plus les écarter complètement en les qualifiant d'« irréalistes ».


Le vent a tourné


Début 2020 encore, tout semblait lui sourire. Sa crise cardiaque, qui l'avait fait hospitaliser en urgence en octobre, semblait oubliée. Refusant de publier un bulletin médical complet, il était reparti de plus belle en campagne.


Mais à la veille du super mardi du 3 mars, deux candidats modérés, Pete Buttigieg et Amy Klobuchar jetaient l'éponge pour rallier Joe Biden, donnant le signal d'un front anti-Sanders. Dans la foulée, le milliardaire Michael Bloomberg se désistait aussi en faveur de M. Biden.


Pour eux, ce socialiste parti en voyage de noces à Moscou en 1988, qui a défendu les régimes sandiniste ou cubain, n'avait aucune chance face à Donald Trump.


Lui y a vu la main de « l'establishment » du Parti démocrate, qui les aurait « forcés » à se retirer.


Si ses idées ont gagné du terrain, Bernie Sanders n'a jamais réussi à se défaire de l'image d'un homme potentiellement polarisant, réfractaire aux compromis.


Personne ne l'aime, personne ne veut travailler avec lui, affirmait Hillary Clinton dans un récent documentaire.


Tout le monde reconnaît néanmoins qu'il a créé un véritable mouvement.




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