Le politicien Alexeï Navalny repart en prison pour un mois après avoir lancé des appels à manifester sans autorisation. Plusieurs membres de sa formation politique d'opposition ont été interpellé dans la même journée pour la même raison.
L'opposant russe Alexeï Navalny a été condamné à 30 jours de prison le 24 juillet pour des appels à manifester, en pleine montée de la contestation due au rejet des candidatures de l'opposition aux élections locales de septembre 2019.
Un rassemblement d'une ampleur inédite depuis plusieurs années a eu lieu le 21 juillet et l'opposition, Alexeï Navalny en tête, a appelé à manifester de nouveau devant la mairie de Moscou le 20 juillet, faisant monter la tension à l'approche de ces scrutins qui s'annoncent difficiles pour les candidats soutenant le Kremlin.
Cette manifestation, non autorisée, se déroulera sans ce militant anticorruption de 43 ans, appréhendé le 24 juillet au matin. Il a été condamné dans la soirée à 30 jours de détention pour «infraction répétée aux règles d'organisation des manifestations», qui obligent à obtenir l'aval des autorités avant toute action de ce type.
L'opposition a annoncé dans la foulée que des perquisitions se déroulaient chez plusieurs de ses candidats refoulés aux élections, dont Ivan Jdanov, proche collaborateur d'Alexeï Navalny, et chez l'opposant de premier plan Dmitri Goudkov. La justice russe a lancé le 24 juillet une enquête pour «entrave au travail de la Commission électorale», en raison d'une récente protestation devant son siège à Moscou.
«J'espère seulement que l'arrestation grossière de Navalny va mobiliser les citoyens», a lancé l'opposant Ilia Iachine après l'interpellation de son allié, assurant qu'elle n'aurait «aucune influence» sur les plans de l'opposition. Le bras droit d'Alexeï Navalny, Leonid Volkov, a estimé que les autorités étaient «mortes de peur». Un autre collaborateur de l'opposant, Oleg Stepanov, a également été interpellé le 24 juillet et condamné à huit jours de détention.
Ne pouvant être lui-même candidat car déclaré inéligible pour différentes condamnations, Alexeï Navalny a organisé ces dernières années les plus importantes manifestations contre le président Vladimir Poutine, ce qui lui a régulièrement valu des condamnations à de courtes peines.
L'exclusion de candidats de l'opposition a soulevé une vague de contestation marquée le 21 juillet par une manifestation à laquelle ont pris part environ 12 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur russe. Plusieurs rassemblements, dont un sit-in dispersé par la police, avaient également eu lieu mi-juillet devant le siège de la Commission électorale moscovite, qualifié par les autorités de «pressions» et de «menaces de violences» à l'encontre de cette instance.