"Suspendre ses convictions" (Pierre Curzi)

Retour à l'étapisme

Option nationale nous propose d'affirmer et de concrétiser nos convictions!

Tribune libre


Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’opinion de Pierre Curzi, son titre
« Suspendre ses convictions » faisant déjà foi de sa position, parue dans le Devoir du 6 février, souffre d’un certain attiédissement plutôt inquiétant relativement à la démarche qu’il propose pour « obtenir des pouvoirs supplémentaires du gouvernement fédéral ».
« Il y a deux façons pour le peuple québécois d'obtenir des pouvoirs supplémentaires du gouvernement fédéral. La première consiste à faire l'exercice d'écrire la constitution du Québec, peu importe qu'il s'agisse d'une constitution de province ou d'une constitution de pays. Au terme du processus de rédaction définissant les valeurs (langue française, égalité des hommes et des femmes, laïcité de l'État, etc.), les institutions démocratiques et les pouvoirs nécessaires à l'émancipation des Québécois, cette nouvelle constitution serait entérinée démocratiquement par la nation québécoise et présentée au Canada anglais. Le Canada serait tenu de négocier de bonne foi avec le Québec l'acceptabilité constitutionnelle des pouvoirs inscrits dans la première constitution du Québec. »
Quant à la deuxième façon, le député indépendant de Borduas fait allusion aux référendums d’initiative populaire (RIP), sans les nommer, qu’il qualifie de
« bouquets de revendications constitutionnelles » et pour lesquels il ne semble pas donner beaucoup de crédibilité, compte tenu qu’ils ouvrent la porte aux autres partis, tels les caquistes, qui « pourraient demander aux Québécois s'ils veulent rapatrier leurs impôts ou leurs traités comme Kyoto ».
En bref, Pierre Curzi nous propose de « suspendre nos convictions » pour
« faire l’exercice d’écrire la constitution du Québec », laquelle serait
« présentée au Canada anglais…qui serait tenu de négocier de bonne foi avec le Québec ». Vous ne trouvez pas que cette démarche revêt des airs d’étapisme à la Morin?
En réalité, ce que Pierre Curzi oublie de mentionner, c’est qu’il existe une troisième voie, à savoir celle de l’accession à l’indépendance du Québec via un référendum qui « contiendra notamment une déclaration de souveraineté du Québec », telle que proposée dans la plate-forme de l’Option nationale :
« Dans un premier mandat, un gouvernement d’Option nationale :
Fera en sorte qu’une Constitution du Québec soit écrite avec la plus grande participation possible de la population du Québec, accompagnée d’experts en la matière, et qu’elle soit ultimement entérinée par le biais d’un référendum. Cette Constitution contiendra notamment une déclaration de souveraineté du Québec, de même que la reconnaissance de valeurs fondamentales telles que l’égalité homme-femme, la justice sociale, le bien-être des aînés, la protection de la langue française, la laïcité des institutions et le respect rigoureux des principes de développement durable. »
Pas question d’aller négocier quoi que ce soit avec Ottawa, la recette est périmée. Pierre Curzi nous propose de suspendre nos convictions…Jean-Martin Aussant nous suggère de les affirmer et de les concrétiser…franchement plus mobilisateur, vous ne pensez pas?
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 février 2012

    @ Luc Archambault
    Vous avez parfaitement raison sur toute la ligne! Jamais je ne me gênerai assez de répéter que nos minables politiciens québécois ont tous la trouille de faire l'indépendance du Québec, étant tous des collabos de ce système fédéraliste "canadian" opprimant qui leur permet de siphonner les fonds publics pour faire carrière en prêtant serment, en plus, à la royauté d'Angleterre; c'est dégueulasse! Des vrais Ti-Counes à la Elvis Gratton! Ils bloquent l'évolution du Québec qui ratatine de plus en plus avec cette immigration débordante, avec cette assimilation à la louisianaise et avec le pillage de nos ressources naturelles. J'ai hâte que le peuple québécois se réveille, qu'il foute dehors ces exploiteurs, ces parasites et qu'il se prenne en main. Nous n'avons plus rien à attendre de ces politiciens vendus à l'oligarchie capitaliste en surcroît. C'est minable! Québec réveille-toi!
    André Gignac 7/2/12

  • Élie Presseault Répondre

    6 février 2012

    Décidemment, M. Marineau, vous n’y allez pas avec le dos de la cuiller en ce qui concerne Pierre Curzi.
    Suspendre ses convictions, à mon sens, témoignait davantage du désir de M. Curzi de refléter les perspectives politiques, les positions campées dans les différents camps. Derechef, Curzi défie Legault de se compromettre davantage sur le terrain constitutionnel à défaut de quoi la condamnation est sans équivoque. Donc, au premier plan, nous voyons nez-à-nez Legault et Marois avec ladite gouvernance souverainiste. Suspendre ses convictions là encore et examiner la situation politique du moment.
    Affirmer la chose suivante : «Huit Québécois sur dix veulent un changement constitutionnel quelconque.», c’est ânonner la tautologie médiatiquement parlant. Depuis les jours de Johnson Sr, c’est principalement la volonté qui se reflète dans l’opinion populaire. Changement ou rien en ce qui nous concerne, Québécois-es. M. Curzi est bien généreux d’inclure QS et le PQ dans le même camp qu’ON. Je fabule peut-être. Ceci étant dit, nous avons vu ce dont Curzi était capable dans ses derniers textes. Ne faisons pas l’erreur de le sous-estimer.

  • Luc Archambault Répondre

    6 février 2012

    Vous avez raison. TOUTE l'offre des partis souverainistes, de TOUS les partis souverainistes et celle de Pierre Curzi, postule que ce peuple est IMPUISSANT et INCAPABLE. Postule que ce peuple ne DISPOSE pas des PLEINS POUVOIRS DÉMOCRATIQUES qui sont pourtant les siens, aptes et capables de contraindre TOUS LES ÉTATS à OBÉIR à la même règle.
    Tous les État DOIVENT obtenir pour leurs Actes constituants le OUI de la députation du peuple, le OUI du gouvernement du peuple et le OUI du PEUPLE SOUVERAIN lui-même. À défaut, TOUS sont INVALIDES.
    Appeler le peuple à rédiger la Constitution du Québec et toujours et encore NIER les pleins pouvoirs démocratiques de ce peuple et FAIRE DIVERSION pour s'épargner le DEVOIR d'en USER. On ne rédige pas une constitution sous la dictature. On ne peut rénover une dictature, on l'abolit ou on la subit.
    On ne peut faire abstraction de l'État actuel quand on rédige appelle le peuple à rédiger la constitution de l'État devant remplacer la dictature. Le processus sera IRRÉMÉDIABLEMENT contaminé et corrompu par le fait que s'IMPOSE un État ILLÉGITIME qui n'a pas été RENVERSÉ par le peuple.
    Pierre Curzi erre. Comme l'ON, qui lui non plus ne prévoit pas APPELER ce peuple à USER de SES pleins pouvoirs démocratiques, à se poser dans l'État quel qu'il soit, en tant que seule Autorité démocratique suprême.
    Faire son LIT, ne fait qu'inciter le peuple à se coucher, qu'à fabriquer une ÉTAPE préalable à l'usage de SES PLEINS POUVOIRS DÉMOCRATIQUES.
    Tout ça parce que les élites politiques sont victime du syndrome de Stockholm et ont intégrée l'idée fausse que le peuple est IMPUISSANT et INCAPABLE d'USER de ses pleins pouvoirs de PEUPLE SOUVERAIN.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 février 2012

    La position de Curzi ressemble à celle de Québec solidaire. On propose une constituante citoyenne mais on ne sait pas si l'exercice va accoucher d'une montagne indépendantiste ou d'une souris provinciale.
    Quand on sait ce que l'on veut, on ne perd pas notre temps à fuckailler avec le puck. On met une proposition d'indépendance sur la table et le peuple en dispose. Point final.
    Pierre Cloutier