Réponse à l’amiral Chevallereau qui voit des suppôts de Poutine chez nos militaires

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Le peuple ne veut pas de la guerre mondiale menée par la secte otanienne

Ayant moi-même été traité d’agent de Moscou pour mes positions pro-russes, dans cette guerre qui n’est pas la nôtre, la tribune de cet amiral dans le JDD m’a particulièrement intéressé. J’ajoute que j’assume mes positions à 100 %, refusant d’avaler le narratif otanien qui n’est qu’un chapelet de mensonges éhontés au service des seuls États-Unis.


Certes, je n’ai pas la prétention, en écrivant quelques articles sur Riposte Laïque, d’avoir la même écoute que les figures étoilées reconnues qui partagent mes positions pro-russes, mais je ne m’interdis pas pour autant de relever le manque d’objectivité de cet amiral, qui fait partie de ces atlantistes « intégristes », biberonnés au discours otanien durant des années.


https://www.lejdd.fr/International/tribune-guerre-en-ukraine-attention-danciens-militaires-francais-contribuent-aux-interets-du-kremlin-4161692


Pour le vice-amiral Patrick Chevallereau, la « nébuleuse militaire » mêlant russophilie et anti-atlantisme serait une menace pour la sécurité nationale. Rien de moins.


À croire que ces militaires retraités trahissent la nation, alors que nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, bien que nos gouvernants, en parfaits supplétifs des États-Unis, aient fait de la France un pays cobelligérant sans l’aval du Parlement, en livrant des armes à l’Ukraine et en déclarant une guerre économique sans merci à la Russie.


Position hypocrite d’ailleurs, car les Américains achètent du pétrole russe aux Indiens et nous le revendent au prix fort. Mais c’est un autre sujet.


Commençant sa tribune en dénonçant « l’agression militaire russe et la réalité quotidienne de sa barbarie », il est clair que la recherche de la vérité et l’analyse des causes profondes de cette guerre ne sont pas la priorité de l’auteur.


Cet amiral résume en une seule phrase les onze mois de la propagande otanienne qui ont anesthésié les Européens et vont les mener à la ruine économique, sans pour autant changer le moins du monde l’issue de cette guerre. Poutine est l’agresseur et un criminel de guerre, tel est le postulat otanien.


Mais Poutine sera aussi le vainqueur de cette guerre car la supériorité technologique de son armée interdit aux Américains de s’impliquer davantage. La défaite de l’Ukraine ramènera la paix en Europe, que les Otaniens le veuillent ou non.


Comme le disait le général de Gaulle, « il est impossible de vaincre la Russie », ce qui ne fait pas de cette illustre personnage un suppôt de Moscou. Personnellement, je défends une « Europe de l’Atlantique à l’Oural » contre cette abominable guerre entre peuples de même culture, imposée par les États-Unis qui ont la haine des Russes gravée dans leur ADN.


Et l’auteur de citer toutes les figures étoilées proches du RN, de Reconquête et autres mouvements patriotes, privilégiant notre souveraineté et notre indépendance nationale plutôt qu’un asservissement inconditionnel à l’Otan. Ce serait un « patriotisme qui se fourvoie » selon l’auteur.  Ce qui signifie que de Gaulle, qui aimait le peuple russe et lui est toujours resté loyal, s’est totalement fourvoyé… Grotesque.


Il est amusant de voir les russophobes diaboliser les russophiles. Ils inversent toujours la charge de la responsabilité. Épouser le narratif du Kremlin serait  une « aberration intellectuelle et morale ».


Et bien que minoritaire dans nos armées, il conviendrait de combattre cette dangereuse nébuleuse anti-Otan.


J’avoue être sidéré par la pauvreté des arguments de cette tribune qui ne convaincra personne.


Nous aurions aimé que notre amiral, inconditionnel de la pensée otanienne, nous explique :


– pourquoi l’Otan s’est élargie de 16 à 32 membres depuis 1990, alors que le pacte de Varsovie a été dissous en 1991 ?


– pourquoi la CIA a-t-elle renversé en 2014 le régime pro-russe qui était en place à Kiev ?


– pourquoi les Occidentaux n’ont-ils jamais fait respecter les accords de Minsk, dont l’application aurait évité la guerre ?


– pourquoi le gouvernement de Kiev mène-t-il une guerre contre la population russophile du Donbass depuis 8 ans ?


– pourquoi les 15 000 morts de cette guerre sont-ils systématiquement oubliés dans le narratif otanien ?


– pourquoi les crimes de guerre ukrainiens sont occultés par les Occidentaux, bien  que reconnus par l’ONU, Amnesty International, Human Right Watch et la Croix Rouge ?


– pourquoi l’Otan a-t-elle agressé l’Irak, alors que les fameuses « armes de destruction massive » ne sont qu’un odieux mensonge d’État ?


– pourquoi l’Otan a-t-elle agressé la petite Serbie avec une armada de 1000 avions, alors qu’il n’y avait aucun génocide au Kosovo ?


– pourquoi Poutine n’aurait-il pas le droit de refuser des missiles Otan à sa frontière, comme l’avait refusé Kennedy en 1962, en exigeant le retrait des fusées russes de Cuba ?


Si l’auteur répondait à ces questions élémentaires, il gagnerait en crédibilité. Faire le procès des russophiles en prétextant qu’ils mettent la nation en danger est une aberration. C’est le suivisme aveugle des atlantistes, qui s’alignent sur les positions des va-t-en-guerre et qui mettent la France en danger. Ne renversons pas les responsabilités de ce conflit qui n’aurait jamais dû éclater si les Occidentaux n’avaient pas méprisé et menti aux Russes depuis 1990.


Ils voulaient intégrer l’Europe et vivre en paix. Les Américains s’y sont opposés par peur d’une Europe surpuissante, grâce aux gigantesques ressources minières de la Russie et à son génie scientifique.


L’Otan n’est qu’une machine de guerre au service des seuls États-Unis, qui alimentent des guerres en permanence, mais toujours hors de chez eux. Vietnam (sans l’Otan), Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, toutes ces expéditions coloniales se sont soldées par des fiascos. Devrons-nous aussi suivre l’Amérique dans sa croisade contre la Chine pour sauver Taïwan et pour enrichir le tout-puissant lobby de l’armement américain ?


Les Russes ne sont pas nos ennemis, ils restent avant tout les vainqueurs du nazisme, sans lesquels aucun Américain n’aurait pu débarquer en France. Les atlantistes européens oublient un peu vite que les Russes étaient de notre côté en 14-18 et en 39-45. Et comme le soulignait le général de Gaulle : « Ni l’Europe, ni la France ne peuvent se penser sans la Russie ».


Mais je cède maintenant la parole au général Dominique Delawarde, qui a répondu à l’amiral Chevallereau.


https://reseauinternational.net/ukraine-reponse-du-general-dominique-delawarde-a-la-tribune-du-vice-amiral-patrick-chevallereau/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=ukraine-reponse-du-general-dominique-delawarde-a-la-tribune-du-vice-amiral-patrick-chevallere


Pour le général Delawarde, le vice-amiral Chevallereau est « un atlantiste pur et dur, dévoué à ses maîtres états-uniens et macroniens, bien loin des positions du général de Gaulle ». Ce  que j’appelle un atlantiste intégriste.


Ensuite, le général Delawarde nous rappelle un sondage de « Place d’Armes », qui montre que les militaires qui ne cèdent pas aux sirènes atlantistes sont loin d’être minoritaires. Un sondage cité dans un de mes précédents articles particulièrement parlant.


11 382 personnes ont répondu. Les réponses à ce sondage sont éloquentes et parfaitement claires.


– 89,2 % considèrent que la guerre profite avant tout aux USA ;


– 91,66 % pensent que les Occidentaux, dont la France, ne recherchent pas la paix ;


– 88,07 % pensent que leurs décisions peuvent nous entraîner vers une guerre directe avec la Russie ;


– 96,71 % refusent l’envoi de troupes françaises pour soutenir l’Ukraine ;


– 98,33 % de ceux (3,29 %) qui accepteraient l’envoi de troupes refusent que cet envoi puisse se faire sans vote du Parlement ;


– 80,63 % déclarent être prêts à manifester pour contrecarrer une évolution vers la guerre.


Voir suite du sondage sur le lien : https://www.place-armes.fr/sondage


Comme le dit le général Delawarde, « lorsque la cause est juste et indiscutable, l’unité se fait naturellement. »


Nous en sommes loin et la tribune de l’amiral Chevallereau ne convaincra personne.


Notre bien naïf amiral, béat d’admiration pour l’Amérique, devrait méditer cette citation de Mike Pompeo, major de sa promotion à West Point.


« Quand j’étais à West Point, la devise était :  « tu ne mentiras pas, tu ne tricheras pas ou tu ne voleras pas, tu ne toléreras pas non plus ceux qui le font ».


Mais quand j’étais le directeur de la CIA :  nous avons menti, triché et volé. On a été entièrement formés pour ça ».


Il n’est jamais trop tard pour ouvrir les yeux.