Réplique à Lucien Bouchard

Tribune libre

Réplique à mon ancien chef Lucien Bouchard
J’ai interrompu la lecture du livre de Barrack Obama intitulé «L’audace d’espérer » pour lire votre neuvième lettre à un jeune politicien qui porte le titre « Le Québec doit rebondir». Quel contraste!
Lorsque j’ai vu que vous vous en preniez au référendum d’initiative populaire proposé par le Parti Québécois, je me suis dit où est rendu celui qui m’a convaincu de m’impliquer en politique avec le slogan « Le Vrai pouvoir»? Malheureusement, je ne vois rien d’optimiste dans vos propos.
Puis j’ai vérifié vos arguments. À vous croire, nous sommes dans une impasse insurmontable. Vous n’arrivez pas à croire qu’on puisse envisager de mettre ainsi entre les mains de 15% des électeurs le pouvoir de nous renvoyer à un nouveau référendum sur la souveraineté. Seriez-vous plus à l’aise avec une exigence plus élevée? À 50 %, un référendum ne serait plus nécessaire. Pourtant, vous faites valoir qu’il serait illusoire de croire en des changements proposés par le camp fédéraliste. Il faudrait donc faire rebondir le Québec avec les seuls moyens que possède déjà le Gouvernement du Québec. Sommes-nous condamner à nous résigner à notre sort qui selon vos dires n’est pas terrible ?
Je vous rétorquerai que recueillir 850,000 signatures sur une pétition ne serait pas facile et que cela ne se ferait pas en un seul jour et par un nombre limité de personnes. Au contraire, il faudrait mettre sur pied la plus grande mobilisation qu’on ait vue au Québec. Il faudrait élaborer une question engageante. Pas question de permettre à des personnes de signer une pétition dans le but de tenir un référendum pour le faire perdre. Il faudrait former les gens qui vont solliciter l’appui de leurs concitoyens avec un ou des argumentaires bien étoffés. En fait, cette opération pourrait prendre plusieurs mois voir même une année. Pendant ce temps, le gouvernement pourrait s’occuper des affaires courantes et travailler à la formation de conditions gagnantes.
Contrairement à vous, je ne pense pas qu’on devrait laisser l’avenir du Québec seulement aux politiciens qu’on élit à tous les quatre ans le pouvoir de décider de notre avenir. Il ne faudrait pas qu’ils nous refassent un coup du genre à celui des fusions municipales forcées en 2000 sans discussion au préalable lors de la campagne électorale précédente. Pour ce dossier précis, les contribuables n’avaient pas le droit d’utiliser le pouvoir d’exiger un référendum qu’ils auraient eu autrement avec 15 % de signatures.
Comme Gilles Duceppe cependant, je pense qu’un référendum d’initiative populaire devrait être balisé de façon à ne pas restreindre le gouvernement à un délai trop serré et comme Madame Pauline Marois , je pense qu’ il faudrait exiger aussi un minimum de signatures provenant de toutes régions. Elles ne pourraient pas s’obtenir de façon électronique et devraient être accompagnées d’une adresse complète relevée à partir de la liste électorale. On est donc loin du pouvoir de la rue.
Même si je ne vois pas la possibilité qu’une loi permettant des référendums d’initiative populaire être adoptée, à court terme, sous un gouvernement minoritaire, je pense qu’une pétition de 850,000 signatures et plus représenterait une pression presqu’incontournable sur l’actuel gouvernement souverainiste pour qu’il déclenche une élection référendaire. Aux citoyens d’exercer le vrai pouvoir.
Antoine Dubé
Ex-député du Bloc Québécois de Lévis (1993-2003).


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 avril 2013

    Informez-vous des 400 millions $ que Lucien Bouchard a EMPOCHÉ en enveloppe brune de l'Ïlot-Voyageur; (sic)

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2012

    Mémère Bouchard est de retour: notre éteignoir national reprend du service. Avant longtemps, on lui donnera une médaille de «l'ordre du Canada»; après tant d'efforts pour éteindre les québécois, il la mériterait après tout. Cré Lulu va!
    Jacques L. (Trois-Rivières)

  • Oscar Fortin Répondre

    12 septembre 2012

    Pauvre Lucien, il en est encore à penser que 125 députés, liés aux directives de chacun de leur parti, lesquels sont sont soumis aux volontés de certains lobbys, ont plus de crédibilité que 850 000 Québécoises et Québécois pour exiger que la question de l'indépendance du Québec soit posée aux Québécois et Québécoises. De quoi a-t-il peur pour craindre ainsi la voix du peuple? N'est-ce pas le geste le plus démocratique qu'un peuple peut poser?
    Il est certain que les sages oligarchiques, fédéralistes ou colorés québécois ne souhaitent pas que le peuple québécois reprenne sa revanche sur un référendum qui lui fut volé en 1995. À l'époque, Lucien Bouchard, ne s'est guère soucié d'exiger un recompte des votes et s’assurer de leur authenticité, l'enjeu étant notre indépendance décidée par 58 000 votes en faveur du non. De quoi nous faire réagir, surtout que le climat de corruption et de manipulation avait été plus que présent. Il était pourtant bien placé pour l'exiger, alors qu'il était devenu premier ministre du Québec. On a plutôt tiré à boulet rouge sur les propos de M. acques Parizeau.
    (reprise d’un de mes commentaires déjà publié sur Vigile)
    Dommage, mon cher Lucien  ! Tu sais que la « crédibilité » est un bien précieux qui permet de faire beaucoup avec l’appui d’un peuple. Tu sais aussi que pour durer dans le temps il faut que celui qui en est gratifié fasse preuve de fidélité aux valeurs qui en ont été le fondement. Ton engagement au côté du Peuple québécois, ton peuple, en a fait rêver plusieurs. Ce Peuple est toujours là, mais tu n’y es plus comme celui qui croit en lui, en sa capacité de s’assumer et de tirer tout le profit possible des immenses ressources dont il est le propriétaire et le maître. Tu sais que ces ressources, exploitées et développées au profit de ce dernier, permettraient, entre autres, de financer des soins de santé de qualité, une éducation gratuite, accessible à tous et à toutes, des soins adaptés pour nos personnes âgées et des opportunités de travail à tous les niveaux du développement du Québec.
    Mais voilà que tes revenus de pension, comme ancien ministre fédéral et ancien Premier ministre du Québec, n’auront pas été suffisants pour entretenir ta passion pour un Québec indépendant. Des offres, sans doute, plus alléchantes t’ont transformé en négociateur de premier plan pour soutirer le maximum des richesses de ce peuple, ton peuple, aux prix les plus bas, afin d’assurer à tes nouveaux employeurs les profits les plus élevés.
    Voilà pourquoi, mon cher Lucien, ta crédibilité n’y est plus. Tu peux toujours t’adresser au peuple, en tant que lucide ou "brillant" ou encore en tant qu’ancien Premier ministre, mais le peuple n’y est plus, il ne croit plus en toi. Tu as choisi de servir les intérêts des grandes oligarchies, c’est ton droit, mais ne viens plus raconter des histoires que tu travailles pour les intérêts du peuple québécois et que ton souhait le plus cher est son bien. L’illusion a assez durée. Il te faut maintenant marcher à visage découvert et, comme nous disaient nos parents, t’assumer pleinement dans ce que tu es vraiment, sans le peuple.

  • Luc Archambault Répondre

    12 septembre 2012

    Cher Antoine, Bravo ! Excellente réponse. Venant de toi, ex-député du Bloc, c'est encore mieux.
    Soit dit en passant... Ce référendum pourrait poser la question qui n'a jamais été posée quant à la validité de l'État illégitime actuel, pour qu'il s'effondre, du seul fait pour le peuple de se prononcer en proclamant INVALIDE sur son sol et sous-sol national du Québec TOUT État qui n'a pas obtenu le clair OUI référendaire des Québécois,es. Un référendum à double question qui permet au peuple d'incarner sans condition ni délai dans l'État, quel qu'il soit, le « vrai pouvoir » de son Autorité démocratique suprême et qui lui permet de fonder sur cet effondrement un État démocratiquement valide en disant OUI à la Constitution primordiale de la République démocratique du peuple souverain du Québec.
    Tous les États, présent et à venir, sont dès lors et pour toujours tenus d'obtenir le clair OUI référendaire du peuple, ce qui impose la plus élémentaire des réciprocités démocratique ; ce qui oblige l'État actuel du Canada ayant cours légal illégitime d'obéir à sa propre loi dite de la Clarté... ; ce qui confronte les démocrates et soi-disant démocrates, et au premier chef : Lucien Bouchard.
    Un État ne peut s'imposer impunément par défaut autocrate, du seul fait de n'avoir pas soumis ses Actes constituants à la libre approbation DÉMOCRATIQUE du peuple quand il s'applique au territoire national du peuple souverain du Québec.
    Cet État sans assise démocratique s'impose parce que nous aussi nous omettons d'appeler ce peuple à USER de ses pleins droits et pouvoirs démocratiques. Nous sommes donc complices de ce déni démocratique en ne prévoyant pas nous réclamer de l'Autorité démocratique suprême du peuple pour renverser la dictature d'occupation canadianisatrice qui a cours ici depuis 253 ans. Nous le sommes doublement en formant encore des gouvernements qui gouvernent le peuple en vertu d'une Loi constituante qui n'est pas celle du peuple. Ce qu'entend faire le PQ. Ce qui le prive de se distinguer des autocrates du PLQ, de la FAUSSE Coalition SIROIS/BOUCHARD/Legault, des soi-disant démocrates néo-démocrates.
    Le PEUPLE n'a donc pas le choix.
    Pire il est tenu pour IMPUISSANT même par ses élites soi-disant libératrices puisqu'elles omettent de l'appeler à manifester dans l'urne référendaire la puissance de sa volonté démocratique.
    Ce peuple ne veut pas des Actes constituants ayant cours légal illégitime. Les canadianisateurs sont incapables d'obtenir pour eux le clair OUI référendaire du peuple souverain du Québec. Mais pour l'heure, il n'a pas de choix puisque toutes ses élites politiques le livrent à l'IMPUISSANCE ; soit elles abondent, soit elles tolèrent le séculaire et toujours actuel déni démocratique canadianisateur du seul fait de former un gouvernement qui s'abstient d'appeler ce peuple à se poser dans l'État, quel qu'il soit, en tant que seule valide Autorité démocratique suprême.

  • Pierre Cloutier Répondre

    12 septembre 2012

    Vous évoluez, monsieur Dubé et c'est tout à votre honneur. Vous réalisez maintenant que la vraie démocratie ne se limite au système de gouvernement représentatif dans lequel nous vivons et dans lequel le peuple n'a que le seul pouvoir d'élire leurs maîtres une fois à tous les 4-5 ans, sans que ceux-ci - les politiciens professionnels - n'aient de compte à rendre à personne entre ces périodes.
    Le référendum d'initiative populaire ne doit pas être limité à la seule question de la souveraineté, mais il doit être aussi législatif, abrogatoire (contre une loi jugée abusive et injuste), révocatoire (contre un élu corrompu) et constitutionnel (pour approuver et modifier une constitution).
    Il existe aussi d'autres outils modernes et inédits qui serviraient mieux la démmocratie, comme les outils de la démocratie participative (jurys, forums citoyens et chambre citoyenne tirée au sort pour des mandats courts et non renouvelables).
    Indépendance, bien sûr, mais démocratie exemplaire aussi. C'est ce qui nous manque le plus au Québec. A ce niveau, nous sommes des dinosaures politiques.
    Pierre Cloutier ll.m
    avocat à la retraite

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2012

    En fait Lucien Bouchard a peur non pas d'un référendum d'initiative populaire sur la question de l'indépendance mais d'un référendum sur le gaz de shiste .
    Bouchard a tout de suite réaliser le danger qu'un éventuel rédéfendum d'initiative populaire sur la question des gaz de shiste nuirait aux intérets qu'il défend.
    Alors Bouchard utilise la question de la souveraineté pour faire peur et masquer le vrai combat qu'il mène en voulant empêcher l'adotion d'une loi sur les référendums d'initiative populaire .

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2012

    Comme Lucien Bouchard, je suis contre cette emmanchure de fou qui a été donné comme bonbon aux sympathisants péquistes naïf pour acheter leur appuie le temps d’une élection. Ceux-là même qui, depuis quarante ans, crient "On veut un pays ! On veut un pays !" à chaque meeting politique du PQ et qui sont toujours les colons de l’Oligarchie canadiennes, ont vite désenchanté quand notre TRÈS HONORABLE PREMIÈRE MINISTRE s’est empressée le lendemain à rassurer les nationaliste mous, (ces bedeaux de la souveraineté) ainsi que les fédéralistes fatigués (la vrai clientèle du PQ) en s’engageant à soumettre ces R.I.P. à l’approbation du conseil des ministres. Belle démocratie !
    Comme vous le voyez, je suis contre, mais pas pour les mêmes raisons que ti-clin Bouchard. Je vois dans cette mesure une autre manière pour les APPARATCHIKS du PQ de repousser encore une fois lâchement une action décisive en faveur de l’indépendance du Québec. C’est minable !

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2012

    Monsieur Bouchard est le porte-parole de l'aristocratie financière et d'affaires qui veut imposer l'austérité au peuple, c'est à dire transférer l'argent de la poche des classes moyennes et défavorisées vers la poche de cette aristocratie.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    12 septembre 2012

    Lucien Bouchard est de retour, en même temps que le Parti Québécois au pouvoir. Il revient pour continuer son plan de plombage du seule parti souverainiste de masse au Québec. Un plan qu'il poursuit depuis un bon moment déjà :
    http://www.vigile.net/La-trahison-de-Lucien-Bouchard
    JCPomerleau