Dans Bibi,Victor Lévy Beaulieu veut dénoncer la situation désolante et terrifiante qui existe encore en Afrique. Photo collaboration spéciale, Marc Larouche
Chantal Guy - Départ viril pour la rentrée littéraire 2009: les romans les plus attendus de l'automne sont ceux de plumes masculines fort musclées. C'est déjà commencé avec Patrick Senécal et son thriller Hell.com (Alire) qui trônera assurément au sommet des palmarès, et ça se poursuivra avec Bibi, les mémoires de Victor-Lévy Beaulieu (aux Éditions Trois-Pistoles), L'énigme du retour chez Boréal de Dany Laferrière, qui propose une émouvante marche sur les traces de son père, et Michel Tremblay, qui sort coup sur coup une nouvelle pièce (Fragments de mensonges inutiles) et le troisième tome de sa trilogie romanesque sur Nana, La traversée des sentiments, chez Leméac.
Et ce n'est pas fini: on attend aussi avec intérêt le deuxième roman de Rawi Hage, qui avait séduit tout le monde avec Parfum de poussière; Le cafard, traduit chez Alto, a eu de bonnes critiques lors de sa parution en anglais. Chez Alire, le dernier Senécal ne devrait pas porter ombrage à la publication-événement de La faim de la terre, ultime tome de la série Les gestionnaires de l'Apocalypse de Jean-Jacques Pelletier.
Retour attendu aussi pour Gil Courtemanche, qui replonge dans le sillon sanglant de la guerre ayant fait le succès d'Un dimanche à la piscine à Kigali avec Le monde, le lézard et moi, chez Boréal. Retour aussi de Pierre Samson qui propose aux Herbes Rouges la suite de Catastrophes, Arabesques, et de la douce nostalgie de Gilles Archambault dans Nous étions jeunes encore (Boréal). Comme pour répondre à Archambault, ce nouveau titre de Patrick Nicol, Nous ne vieillirons pas, chez Leméac, qui publie aussi Anthony Phelps (Le mannequin enchanté).
Autre preuve que l'automne sera teinté de masculinité: après la folie des mères indignes, la paternité tourmentée est à l'honneur aux Éditions de l'Homme avec Trois fils et un ange, quatre récits de filiation douloureuse pilotés par Christian Tétreault, de même qu'une Enquête de paternité menée par Geneviève Landry et Sébastien Raymond, tandis que chez Québec Amérique, Des portes ouvertes sur l'espoir, rassemble les témoignages de 10 pères en difficulté, préfacé par André Melançon.
N'empêche, et sans vouloir créer une stupide guerre des sexes, la surprise pourrait bien venir du côté féminin, à commencer par Monique Larue, qui nous offre une surprenante saga familiale dans L'oeil de la marquise (Boréal). Chez Héliotrope, la chouette maison d'édition de Catherine Mavrikakis, que des femmes: Michèle Lesbre (Sur le sable), Olga Duhamel-Noyer (Destin) et Martyne Delvaux (Rose Amer), dont on avait beaucoup aimé C'est quand le bonheur?. De belles plumes chez XYZ aussi: Martyne Rondeau (Game Over), Félicia Mihali (Confession pour un ordinateur) et Hélène Rioux (Âme en peine au paradis perdu).
Chez Libre Expression, des vedettes: Paul Ohl qui présente le tome deux de son histoire du géant Montferrand, Janette Bertrand (Le cocon) et Francine Ruel (Coeur trouvé aux objets perdus). Et Nelly Arcan s'amène aux Éditions Coups de tête avec Paradis clef en main, en compagnie des Laurent Chabin, Mathieu Fortin, Léo Lamarche et Edouard H. Bond.
Cependant, le féminin et le masculin s'accorderont dans La renarde et le mal peigné, des fragments de la correspondance amoureuse entre Pauline Julien et Gérald Godin, une surprise de Leméac qu'on a bien hâte de lire.
À noter dans ce foisonnement, la naissance d'une nouvelle maison d'édition, La Grenouille bleue, une division des Éditions du Cram, qui tentera de faire sa place avec cinq romans signés Pascale Bourassa, Yves Chevrier, Frédéric Gagnon, Michel Samson et Dany Tremblay.
Et quoi encore? Le premier roman de Maya Ombasic, Rhadamante, chez Marchand de Feuilles; le deuxième roman de Patrick Boulanger, Selon Mathieu, chez Triptyque; le quatrième roman de François Blais Vie d'Anne-Sophie Bonenfant chez L'Instant même; un polar signé Geneviève Lefebvre, auteure des Chroniques Blondes et de Chez Jules (Je compte mes morts, chez Expression Noire).
Également, les nouvelles fantastiques de Martine Desjardins, Maleficium, chez Alto; Voyeur s'abstenir de François Gravel (Québec Amérique); Pleurer comme dans les films de Guillaume Corbeil et Tuer Lamarre de Simon Girard chez Leméac; la biographie de Beau Dommage par Robert Thérien chez VLB Éditeur et enfin - ça tombe bien dans cette atmosphère électorale à Ottawa - les lettres de Yann Martel à Stephan Harper, publiée en français chez XYZ. Peut-être que le premier ministre aura bientôt le temps de les lire...
Et dire que Gilles Marcotte nous a préparé pour cette rentrée un recueil d'essais intitulé La littérature est inutile!
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé