Référendum révocatoire

Ce ne sont pas tous les pays qui disposent d'un mécanisme de destitution en toute légitimité d'un Président ou d'un Premier Ministre dont le peuple ne veut plus.

Tribune libre

Texte publié dans Le Grand soir, du 3 février 2010
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Ce ne sont pas tous les pays qui disposent d'un mécanisme de destitution en toute légitimité d'un Président ou d'un Premier Ministre dont le peuple ne veut plus. Si ce dernier a le pouvoir de l’élire, il continue toujours d’avoir le pouvoir de le destituer en cours de route. C’est le cas du Venezuela qui dispose de ce mécanisme dans sa Constitution, mécanisme que Chavez lui-même a voulu inscrire dans la Constitution de 1999.
Depuis toujours, le Président Chavez fait l’objet d’attaques incessantes de la part des oligarchies nationales et de forces obscures soutenues et encouragées par les États-Unis. Mais depuis quelques mois, l’offensive se fait plus forte et plus voyante. Le « tam-tam » de la désinformation se fait plus intense et les moyens utilisés ne donnent pas dans la dentelle. On a fait tout un battage publicitaire à l’international sur la fermeture temporaire des entreprises de communication qui ne s’étaient pas encore conformées à la loi de Responsabilité sociale des radios et télévisions (Resorte). Une procédure tout à fait légale qui a été transformée en une persécution contre la liberté d’expression. Tout récemment on a procédé à un montage vidéo faisant dire à Chavez que les États-Unis avaient provoqué le tremblement de terre en Haïti, question de le discréditer encore un peu plus dans l’opinion mondiale.
Dans son programme hebdomadaire, Alo Presidente, Hugo Chavez a fait un appel à tous ses adversaires, à ceux qui l’accusent de tous les maux et de tous les noms, qui provoquent des actions violentes et des soulèvements qui coûtent la vie à des personnes innocentes, de recueillir les signatures nécessaires pour la réalisation d’un Référendum révocatoire visant sa destitution. En bon démocrate, il acceptera la décision du peuple, de celui-là même qui l’a porté au pouvoir. « Je demande à l’opposition, à l’oligarchie vénézuélienne, à recueillir les signatures pour réaliser un référendum révocatoire pour « voir s’ils (les Vénézuéliens) me rejettent, s’ils disent que je suis fini. »
Cet appel du Président ne semble pas être la voie choisie par ceux qui veulent sa destitution. Ils se rappellent sans doute l’utilisation, en 2003, de cette procédure qui l’avait confirmé, avec encore plus de force, dans sa fonction de Président. Pourtant ces mêmes personnes, qui crient au scandale, justifient tout ce qu’ils disent et font en se couvrant du voile de la démocratie et en accusant leur adversaire d’être anti-démocratique, d’agir en dictateur etc.
Nos médias qui se font, à tout le moins officiellement, les alliés de la démocratie n’auront plus d’excuse s’ils continuent de se faire le relaie de la désinformation de ceux et celles qui veulent destituer Chavez sans passer par le Référendum révocatoire. Dans leurs pages internationales, ils doivent faire écho et même soutenir la proposition de Chavez à ses adversaires de provoquer, comme le prévoit la constitution, un référendum révocatoire. C’est, dans les circonstances, la seule voie démocratique possible. Les vraies démocrates et leurs supporteurs doivent y donner tout leur appui. J’espère que le Canada, champion de la démocratie, saura appuyer officiellement cette proposition du Président Chavez et inviter ses adversaires à s'en prévaloir.
Oscar Fortin
Québec, le 2 février 2010-02-02
http://humanisme.blogspot.com

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 février 2010

    J'adore vos chroniques, Monsieur Fortin. Je suis tombé sur l'une d'entre elles, il y a quelques temps, parce qu'on y commentait l'une de mes lettres. J'aime aussi beaucoup que vous preniez le temps de lire nos messages et d’y répondre.
    Un grand nombre d’entre nous, qui s'emploient pourtant à rendre notre monde plus juste et plus équitable, mesurent mal l'importance des gouvernements d'Hugo Chavez au Venezuela et d'Evo Morales en Bolivie pour la démocratie et la justice dans le monde.
    L’avènement de véritables démocraties demeure la grande peur des puissances et des grandes entreprises, dont les médias écrits et électroniques ne sont souvent plus que les vulgaires outils de communication.
    Tout homme et toute femme de la rue qui s’accorde encore le privilège de penser librement et l’ensemble des possédants qui nous maintiennent en respect et affament le tiers-monde comprennent bien une chose : à partir du moment où il y aura véritablement démocratie, où tous les citoyens se partageront véritablement le pouvoir décisionnel, sans possible détournement de la part du capital, alors ils commenceront aussi tranquillement à se partager les richesses, le travail, le temps accorder aux loisirs, l’accès à l’éducation… S’en sera alors fait des privilèges, du jet-set et des villas et des châteaux un peu partout dans le monde.
    J’aimerais bien, comme vous le faites pour M. O, que vous preniez le temps de m’écrire un petit mot, à moi aussi…
    Ah oui! – je viens de terminer « Histoire de la Révolution mexicaine » de Jesus Silva Herzog! J’en suggère la lecture à tous vos lecteurs.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2010

    O qui revient avec une autre de ces affirmations sans aucun fondement, si ce n'est dans le battage publicitaire de la désinformation. Les entreprises d'information qui ne s'étaient pas encore inscrites, comme le prévoit la constitution, à la la loi de responsabilité sociale des radios et télévision (RESORTE) ont été amenées à le faire pour accéder au service du cable. Chavez n'a absolument rien eu à DIRE dans l'application de cette loi. Son ministre des télécommunications a assumé ses responsabilités. La grande majorité ont procédé à leur inscription et ont repris leur diffusion normalement. Disons que le "CRTC" vénézuélien a fait respecter la "la loi". S'ils veulent changer la constitution ils n'ont qu'à faire un référendum révocatoire pour demander au peuple de mettre Chavez dehors et de demander un autre référendum pour modifier la constitution. C'est ça la démocratie. ON dit que Chavez bénéficie de l'appui de 60% des Vénézuélien et Vénézuélienne. Si ces derniers avaient accès aux réseaux de communication dont vous parlez, vous entendriez sans doute une autre version que celle qu'ils ont coutume de transmettre.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    3 février 2010

    Coudonc, essaie-t-on de faire oublier que ce peuple est actuellement dans la rue pour sauver sa liberté d'expression médiatique? Le "beugleur" fanfaronne avec son référendum révocatoire mais ayant muselé les médias, qui nous montrera la répression durant ce réf? (le passé garant de l'avenir)

  • Frédéric Picard Répondre

    3 février 2010

    Bien que je n'aime pas le discours franchement provocateur d'Hugo Chavez (je le qualifie quelquefois de "beuglage"), je dois reconnaitre qu'il est démocratiquement élu et aimé de son peuple. Bien franchement, j'aime les populistes, quoi que certains de gauche n'aiment pas cette étiquette.
    Il n'y a pas de ponchos rouges ou autres milices socialistes qui sillonent les rues de caracas à la recherche des méchants capitalistes à casser. Il n'y a pas de "Villa de Reyes" en exil, parce que le président veut la peau de tout opposant qui ne pense pas comme lui. Pire encore, le président tolère des radio-poubelles. Du moins, tolérait beaucoup, mais, de moins en moins ... À surveiller.
    Le bilan économique de Chavez n'est pas catastrophique. Il pourrait être meilleur. Il est clair que les pétro-dollars vénézuelliens vont dans la corruption et le crime, avant de retomber dans les poches des gens, voir même des entrepreneurs. Évidemment, d'un point de vue environnemental, on peut critiquer le Vénézuela au même titre que l'Alberta.
    Mais si c'est ce que le peuple vénézuelien veut, alors aucune autre nation sur la terre n'a le droit d'aller les faire chier.
    Merci monsieur Fortin de supporter l'idée de démocratie directe. On en aurait franchement besoin ces temps-ci avec nos élus aux couilles molles.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2010

    Je souhaite bonne chance à M. Hugo Chavez... s'il arrive à réguler, à encadrer le CAPITALISME pour le rendre plus socialiste et humain en faveur des intérêts du peuple Vénézuelien. Il est un inspirateur pour toute l'Amérique Latine, et il peut l'être aussi pour nous.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2010

    Je tiens à préciser que c'est en 2004 et non en 2003 que s'est réalisé le référendum révocatoire dont il est question dans mon texte. Je m'excuse pour cette erreur qui m'a échappé.