Ramener la politique et le pouvoir à venir au coeur de notre militantisme

Tribune libre

Ceux qui nient l'essentiel outil qu'est la politique pour mener le combat de l'indépendance, et qui donc ne se soucient pas du fait que le PQ pourrait à nouveau ne pas accéder au pouvoir, sont des rêveuses et des rêveurs pathologiques. Trop rêver, c'est nuisible, parce qu'on ne réalise plus qu'on dégringole. Si le PQ était balayé, la dégringolade de l'indépendance nous décrédibiliserait tellement auprès de la population qu'elle deviendrait, l'indépendance, au niveau du militantisme, un combat social parmi les autres. C'est le cas pour plusieurs militants déjà.. D'ailleurs plusieurs de ceux qui militent de manière assez globale pour différentes causes ne sont pas tendre à l'endroit du PQ. Vous remarquerez que ce n'est pas uniquement l'indépendance qui rend bien des militants réfractaire au PQ. C'est très significatif et ça explique l'ampleur de la division... des militants de gauche profitent de la situation pour combattre ce qu'ils considèrent être un parti de droite libérale (merci pour le beau radotage Amir Khadir, et d'autres).

Il y a le rêve de tomber pour mieux rebondir... mais on ne tomberait pas, on dégringolerait et pour remonter, il faudrait grimper une marche à la fois.. Croire qu'on rebondirait, c'est du phantasme, de la romance, on vous vend ça en petite capsule que vous ingérez lentement mais sûrement.. à lire et écouter des propagandistes médiatiques qui scellent en fait le sort de l'indépendance. On est en 2012 et l'indépendance ne peut pas reculer une autre fois, détruire le parti qui a porté le peuple si près de la libération, même si vous sentez que quelque chose d'extraordinaire se passe dans un autre parti naissant, c'est LA chose la plus grave qui pourrait arriver à l'indépendance. Les gens les plus dangereux pour l'indépendance sont ceux qui vous disent que le pouvoir aux prochaines élections, ce n'est pas si important. N'importe qui qui connait un peu le terrain sait que c'est faux... ce sont soit des traites qui font vivre la division (ça existe malheureusement, on voudrait que j'utilise un autre mot que traitre... cet autre mot ne pourrait signifier mieux ce dont il est question..) soit des rêveurs romantiques... et bien plus éloigné de la réalité qu'il n'y parait.

Que les indépendantiste mettent de la pression sur le PQ, c'était la bonne chose, mais le délire qui a suivi, amplifié par l'attitude de Jean-Martin Aussant, ce n'est pas le PQ qui en subira le plus les conséquences, ça c'est une erreur fondamentale, la réalité est que c'est l'indépendance qui mangera un gros coup de barre de fer dans les genoux. Les péquistes seraient politiquement décimés, un grand nombre perdrait espoir, dans la population, une immense résignation s'installerait (on ne peut mesurer mais permettez-moi d'être TRÈS inquiet) et le mouvement indépendantiste risquerait de n'être plus tenu que par une poignée de plus radicaux qui deviendrait politiquement marginale. Peu importe les ampleurs qu'on veut prévoir à cela, le scénario ressemblera à ça si le PQ est balayé.

Il faut donc à tout prix revenir à la base des réalités et comprendre à quel point ce qu'on a, le PQ, toute la structure de gouvernance, l'implantation autant dans le concret, dans le social, que dans l'imaginaire de la population, la confiance, la notoriété, tout ce qu'on a encore actuellement est précieux. Il faut le comprendre et le faire comprendre aux indépendantistes avant qu'il ne soit trop tard.. imaginez si vraiment il y avait des élections en mars. Nous avons un virage à amorcer, il prend du temps à réaliser ce virage, si on l'entreprend brusquement, on prendre le champs.. il faut dès à présent recommencer à tenir un discours réaliste et ramener la politique et le pouvoir au coeur de notre militantisme.

Patrick Diotte


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16 commentaires

  • Patrick Diotte Répondre

    2 février 2012

    Je crois qu'il faut appuyer le PQ pour faire notre part afin de tenter de lui redonner une crédibilité auprès de la population.. mais l'important n'est pas tellement de savoir si le PQ l'est ou le sera... mais si l'indépendance l'est aux yeux de la population. (crédible)
    Le PQ a 90 000 membres, en connaissez-vous plusieurs ? C'est simplement pour dire que le problème majeur est l'incapacité de se rejoindre.. la discipline, on ne connait aucunement.. la fraternité, il faut que la personne soit vraiment très proche pour qu'elle soit possible.. On est physiquement éloignés les uns des autres, ne me demandez pas pourquoi, il y a du naturel et du surnaturel dans ça.. et il va de soi que tout régime illégitime qui veut offrir une apparence de légitimité a intérêt à ce qu'il en soit ainsi. Enfin, diviser pour régner, ce n'est pas vraiment une trouvaille.
    Mais c'est juste pour répondre à votre deuxième paragraphe.. selon moi il n'y a pas un manque de « matériel », les pièces sont mal placées, on est dans une mauvaise position.. puis il y a un contrôle qui s'exerce pour que ça demeure ainsi, ça c'est ce que je crois.. alors de voir des gens naviguer allégrement dans ce contrôle qu'on nous impose, je trouve ça très difficile à accepter. Avoir raison ou tort n'a plus tellement d'importance, la stratégie d'accession, elle n'a pas tellement d'importance, la stratégie pour se rassembler, voilà une stratégie qui compte!
    «lutte et insurrection» vous voyez, c'est là que moi, il me semble qu'on est dans la romance.. C'est tout à fait improbable, la population ne tend pas vers ça, elle s'en éloigne à un rythme effarant. Regardez notre peuple comme il faut, globalement (j'sais que c'est impossible, mais on peut avoir une perception réaliste tout de même) ... ça n'arrivera jamais cette attitude, il faudrait attendre après des choses si épouvantables de la part du fédéral.. alors qu'on a connu le pire il me semble, on le connait encore, on nous nie, nos valeurs, on nie tout ce que nous sommes, on nous attaque directement, on nous insulte ouvertement, et tout se passe à merveille pour eux. Ce n'est pas réaliste d'attendre des changements brutaux, radicales disons, en lien avec la question nationale...
    S'il y avait un élément déclencheur (ça prendrait quoi?? un assassinat politique?? ils ont tout fait..) on aurait encore droit à une mise en scène pour justifier une intervention musclée.. mais plus secrètement et mieux orienté qu'en 70.. on est en 2012 là!! Tout est surveillé, ce qu'on se dit ici, des agents informateurs sont partout.. ici comme dans des organisations, comme dans les partis.. partout. Sans une solide organisation politique, il deviendrait possible de nous abattre (pas littéralement, mais pas loin) Vous connaissez la vulnérabilité d'une tortue retournée... ce n'est rien, selon moi, en comparaison de la nôtre en tant que personnes ayant les capacités pour délivrer notre peuple.
    Bref, je n'abonde aucunement dans le même sens que vous pour la suite de votre message. Les manifestations doivent avoir lieu, la manifestation populaire doit augmenter, mais ne rêvons pas en couleurs, on n'est pas sur le point de réaliser une révolutions dans la rue. Ceux que vous nommez sont très bien placé pour en être conscient.

  • L'engagé Répondre

    1 février 2012

    Je veux continuer à échanger parce que j'aime votre titre...
    Ramener la politique et le pouvoir à venir au coeur de notre militantisme
    Mais je ne comprends pas vraiment comment vous arrivez à conclure nécessairement en faveur de l'engagement pour un parti politique, que ce soit le PQ ou un autre. Comprenez que je ne fais pas une fixation sur le PQ, pour le démolir, au contraire. Je pose la question comment obtient-on l'indépendance, comment la faire advenir.
    Ma réponse, c'est qu'il n'y a pas assez de gens pour qui cette question est importante et qui sont engagés et militants. Ensuite, il n'y a pas assez de sympathisants. Cet état de fait est la conséquence des différentes batailles et des stratégies adoptées lors de notre lutte, de nos défaites. C'est la voie de l'engagement par un parti politique, lequel a drainé les énergies pour les catalyser dans le terrain bien particulier et dans lequel nous avons perdu qui nous a mené à cette impasse.
    Quand nous augmentons le nombre de militants et de sympathisants, la «température» nationale monte, ce qui est susceptible de provoquer d'autres réaction, avec le concours d'événements historiques singuliers, nous pouvons plus facilement déclencher le mouvement qui nous amènera vers l'indépendance.
    Par exemple, sans une diffusion officieuse de l'idée d'indépendance, à travers une doctrine claire, il n'y aurait pas eu tous ces drapeaux québécois etfrançais lors de la visite de De Gaulle et sans la nécessité pour De Gaulle de faire une différence (et de chercher aussi pour la France à quitter le giron des USA), il n'y aurait pas eu ce retentissant «Vive le Québec libre».
    L'alliance France/Québec pourrait être géopolitiquement et à l'international plus importante que ce que laisse penser l'addition des populations combinées de ces deux pays... Il se met à exister une population qui puisse être hostile par moment (pas à cause d'une idéologie, mais pour ces ses propres intérêts) à l'hégémonie britannique en Amérique du Nord ( USA []ex-Britanniques]+ Canada[loyalistes]). L'axe Québec /Mexico pourrait inciter le Canada à se ranger parfois contre une position américaine, qui se retrouverait alors isolée. Avec toute l'Amérique du Sud qui pourrait nous épauler.
    Et je n'écris pas cela dans une perspective de détestation des Américains, mais bien parce que nos intérêts singuliers, nationaux, sont différents des intérêts des Canadiens et des Américains, lesquels priorisent notre état d'annexé, par lequel ils jouissent de toute sorte d'avantage (ex. soumissions du Québec aux traités que signe le Canada.).
    Des indépendantistes pensent en ces termes, habitués à penser d'une manière «nationale», notre terrain de jeu est le monde et ses relations, pas juste des relations avec des provinces et le gouvernement fédéral. Malheureusement, la quête du pouvoir provincial oblige les participants que sont les partis politiques provinciaux, malgré eux, à jouer un rôle qui cautionne le lien fédéral, donc d'assujettissement et donc qui perpétue la provincialisation et l'immobilisme, du moins pour le militantisme.
    Car un parti politique est uns structure lourde, qui demande des organisateurs qui connaissent les rouages du systèmes, un parti politique devient donc une bureaucratie et plus une bureaucratie vieillie, plus elle cherche à croitre pour elle-même et non pour les gens qu'elle doit servir. Le Bloc devait par exemple servir au peuple et non aux députés, mais on a compris (ex. célébration des 20 ans du Bloc) que le Bloc se servait lui-même (tout en faisant un bon travail) et que prétendre servir les intérêts du Québec, ce n'est pas faire l'indépendance, mais créer un tempon efficace entre deux nations opposés. Était-ce vraiment la bonne stratégie. Le Bloc aurait donc été plus efficace en étant plus petit, mais plus militant et si une autre élection avait encore cautionné ce véritable travail de «trahison» qui aurait été le travail permanent d'insurrection (pas nécessairement violente) pour lequel nous l'aurions élu. 20 députés faisant le tour des écoles, des institutions, des syndicats, pendant 20 ans, travaillant sans relâche pour une seule chose, l'indépendance, aurait consolidé et fait croitre ce militantisme. Leur travail aurait été de créer des cellules, des revue et nous aurions des députés qui pourraient rencontrer les députés écossais...
    Comme le fait Mario Beaulieu de la SSJB, imaginez si nous en avions 20 comme lui. Avec Duceppe qui contrôlait son parti, on ne pouvait voir que lui. N'était-ce pas une perte? Je ne me priverais pas de 20 Patrick Bourgeois ou de 20 Beaulieu.
    D'autre me diront que l'heure est grave...
    Si vous voulez obtenir du respect de la part du fédéral, vous pouvez bloquer l'administration de la justice (par exemple pour vous opposer aux invalidation de la loi 104), si vous êtes contre la le fait que la loi 101 ne s'applique pas aux institutions fédérales, vous pouvez les occuper.
    Avez-vous penser aux résultats si nous occupions l'Aéoroport Trudeau, la CIBC, voire l'hôtel de ville? Nous n'acceptons pas que l'état communique en anglais avec les nouveaux arrivants, ce droit ne doit être que pour les «de souche» anglais, alors intervention militante au ministère fautif.
    Voyez, si on veut des résultats, il faut penser en terme de lutte et d'insurrection. Georges Washington a dit que s'il ne gagnait pas, il finirait alors au bout d'une corde... Or en déplaçant le combat à l'Assemblée nationale et dans la lutte pour le pouvoir provincial, les indépendantiste ont confié le mandat à d'autres de travailler pour eux. On a donc perdu le caractère national et populaire de ce qui devrait être une lutte de libération.
    Votre proposition, en somme, c'est de continuer. Pourtant, les deux expériences référendaires ont montré les limites de cette stratégie. Marois ne peut pas plus obtenir l'indépendance qu'Aussant, que Parizeau, que Lévesque. La population s'est mobilisée, de 1968 à 1976 pour se donner un parti, mais ensuite elle a cessé de lutter, de s'organiser, trop confiante en ses moyens, un parti politique et un pouvoir provincial.
    Ce n'est pas ainsi que les changements adviennent, oui il faut des représentants politiques, mais il faut une pression incessante de la rue, du peuple et même des autres institutions qui sont utilisées par des militants. Le PQ a fait le contraire, on a laisser les mandarins diriger la stratégie, ce qui n'a pu que désolidariser le mouvement, un mouvement qui devrait avant tout être national.
    Aujourd'hui, un parti politique ne représente plus le même poids symbolique, le PQ ne pourrait pas retrouver son prestige, mais un mouvement national le pourrait. À condition d'être distinct du PQ justement, pas d'être instrumentalisé par ce dernier.
    On confie à des partis, à des chefs le soin de travailler, de nous diriger. Nous devons le faire nous-mêmes. Simplement. C'est ça être souverain. Les dispositions que peut nous donner le pouvoir provincial, nous pouvons aller le chercher par nous-mêmes si nous sommes organisés.
    Mais je ne vois pas en quoi vendre des cartes du PQ permet cela. La plupart des actions structurantes pour la nation sont écartées du PQ (ex. financement de Vigile) parce que des «radicaux» y ont une plus grande place.
    Or on ne peut gagner une guerre sans «radicaux, ce sont les meilleurs soldats. Comprenez que je n'ai rien contre le PQ et Marois au pouvoir provincial, c'est juste pas comme ça qu'on fait l'indépendance... Les combats du RRQ, de Québec français, et les grandes manifestations organisés par des collectifs indépendants des partis, les livres et les revues en font plus pour l'indépendance que le PQ. Mais ce n'est pas encore assez.

  • Patrick Diotte Répondre

    1 février 2012

    Le PQ est un outil de l'indépendance.. certains ajoutent de la social-démocratie.. Selon moi, il n'est pas question de gouvernance provinciale, on est dans l’absurde dès qu'on part en peur dans cette divagation. Le PQ veut établir une gouvernance de pays, tous ses gestes vont en ce sens, toute sa volonté.. on n'est plus dans la réalité si on prétend le contraire, c'est mon opinion. On est dans des interprétations très suspicieuses en fait. Vous souhaitez que je sois clair.. mais je crois que c'est clair ma position, ma perception du moins. Une partie du mouvement indépendantiste est plongée dans un climat de suspicion maladif... une petite partie, mais cette petite partie joue la salope avec les adversaires de l'indépendance, ceux qui veulent un pays à leur image, celle de leurs convictions sociales.. QS principalement, et ceux qui nous parlent de démocratie.. mais EUX le font dans une restriction provinciale.. eux semblent croire qu'ils faillent installer une démocratie « complète » avant d'acquérir notre liberté.. bref, la petite partie rejoint cette autre partie, fédéraliste donc.. sans l'admettre complètement, sympathisante à une souveraineté qui pourrait advenir dans un contexte qui, puis-je me permettre de le croire, ne se présenterait jamais. Puis il y a les adversaires naturels du PQ, tout ce qui se situe à droite de l'échiquier politique, et à gauche de la rivière des Outaouais.. tout ça forme une opposition assez solide contre le PQ. Mais bref, le PQ veut gouverner en pays, prend les mesures pour y arriver.. tout le monde l'admettrait ça, rendu à ce stade.. là où on peut hésiter maintenant c'est en se demandant si vraiment le PQ pourrait réaliser tout ce qu'il promet.. c'est énorme là.. tellement qu'il pourrait littéralement oublier des choses qu'il a promis :D Mais moi je ne m'attends pas à la réalisation de tant de choses (le blabla électoraliste ne m'intéresse pas), je suis indépendantiste et ce que je crois c'est que le PQ fera ce qu'il faut, plus que jamais maintenant (même si c'est aussi parce que le moment est naturellement revenu) pour que le Québec soit indépendant au plus vite.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2012

    @ Placide Beaulac
    Avec la gouvernance souverainiste de Marois, vous avez la certitude de rester dans le Canada. À ce que je vois, c'est très difficile pour les fédéralistes mous de se défaire des belles montagnes Rocheuses de Chrétien. J'en reviens pas!
    André Gignac 1/2/12

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2012

    Le scénario idéal serait peut-être une CAQ minoritaire avec le PLQ comme première opposition (because les Rhodésiens du West-Island) et le PQ comme 2e opposition, ce qui forcerait Pauline Marois à tirer sa révérence.
    A partir de cela, on pourrait mettre le cap sur l'indépendance.
    Pierre Cloutier

  • L'engagé Répondre

    1 février 2012

    Je comprends votre perspective, mais vous n'apportez pas de raisonnements ni de faits pour nourrir votre pensée, or compte tenu de la teneur de vos conclusions, j'aimerais les voir, ces raisonnements.
    Je prétends de mon côté que le travail à la base est escamoté et que la diffusion d'une doctrine claire est négligée, sans compter que les militants indépendantistes ne le livrent à peu près plus «le combat» pour gagner les petites batailles.
    L'indépendance est une lutte et ce n'est justement pas un objet social comme un autre qui peut-être simplement porté par un seul parti politique. L'indépendance, c'est la rupture, mais en voulant former un bon gouvernement provincial, le PQ institutionnalise et normalise l'étiquette d'un projet qui est alors dissous dans l'ambition et les structures lourdes qui permettent un parti de prendre le pouvoir et de le conserver. À long terme cela crée un tissus de contradictions qui rendent inefficaces et la lutte pour l'indépendance et le travail normal pour faire élire un parti politique.
    De plus, le PQ a connu deux défaites, le minimum serait de chercher véritablement à comprendre les causes profondes. On perdrait moins de temps. Mon intuition c'est que pour lutter efficacement, ça prend des groupes mobiles qui peuvent prendre beaucoup d'initiatives.
    Vous parlez de réalisme, mais l'art de la guerre, c'est cela : savoir avancer, savoir reculer (et pouvoir le faire). Un parti politique est-il la structure la plus mobile pour le faire? Pourquoi la guerrilla est-elle la stratégie la plus efficace pour libérer un pays conquis lorsque les défenseurs sont moins bien équipés et moins nombreux?
    Toutefois, la tutelle actuelle du PQ sur l'idée de l'indépendance (ça serait le navire amiral à ce qu'on me dit), emprisonne un nombre considérable de militants. Il serait préférable que le PQ annonce clairement qu'il ne peut pas faire la lutte pour l'indépendance, mais qu'il s'engage, comme parti nationaliste, à participer aux mesures de ruptures et d'accession à la souveraineté quand les conditions de la libération réelle seront réunies (à ne pas confondre avec les conditions gagnantes d'un référendum...).
    De cette façon, les gens qui veulent populariser l'indépendance ne seraient pas pris dans les mailles d'un parti politique ni obligés de défendre un programme qui ne fera jamais autant l'unanimité que l'indépendance. Voilà qui motiverait véritablement les troupes : l'impression que chaque jour nous rapproche du but, parce qu'à chaque année, nous gagnons, 1 ou 2% d'appuis, mais des appuis fermes. On ne peut pas juste parler d'indépendance en campagne électorale et en campagne référendaire...
    Voilà combat militant possible, qui se mène une marche à la fois et je pense que c'est la seule manière efficace de gagner; quelqu'un qui est convaincu par une doctrine claire, après 2-3-10 rencontres avec un ami, un proche, ne retournera pas sa veste. Quelqu'un qui est convaincu lors d'une campagne, parce que le PQ est le moins pire, ne descendra pas dans la rue, ne fera pas la grève ni ne fera de désobéissance civile lorsqu'il le faudra.
    Il faut des citoyens engagés pour défendre le pays à naitre. Un parti politique ne peut pas faire ça...
    Si vous voulez vraiment comprendre les raisonnements qui me mènent à vous faire ces critiques, les voici :
    http://www.vigile.net/Coeur-de-la-pensee-independantiste
    http://www.vigile.net/L-art-de-la-guerre

  • Marcel Haché Répondre

    1 février 2012

    Comment faire l’indépendance ? La même question, lancinante, depuis 50 ans.
    Cin-quan-te ans! Une vie.
    Tout a été essayé. Du brassage du F.L.Q.à l’élection référendaire, puis au stratagème du référendum, tout a été essayé hormis une danse de l’indépendance comme une danse de la pluie.
    On qualifiera la gouvernance souverainiste comme on voudra, cela est sans importance. Les indépendantistes n’ont jamais essayé de prendre le pouvoir de l’État pour le garder. Trop pressés, qui a faire un référendum, qui à prévoir une solennelle Déclaration d’Indépendance. Tout un fling-flang dès l’arrivée au Pouvoir, de sorte que, rapidement, le pouvoir changeait de main parce que les indépendantistes échappaient le ballon.
    A-t-on déjà vu et entendu les fédéralistes s’énerver dès la prise du pouvoir ? À ce point d’échapper le ballon comme l’ont fait les indépendantistes depuis la décennie 1970 ? Toute la gang à Charest, aussi à genoux qu’ils sont depuis maintenant longtemps, ils n’échappent pas le ballon du pouvoir. C’est de haute lutte que le ballon leur sera enlevé.
    Nous devrions nous inspirer de Duplessis, tout provincial qu’il puisse avoir été, qui est resté longtemps au pouvoir et ne s’est jamais laissé intimidé par le West Island, comme le sont maintenant plusieurs supposés indépendantistes.
    Vous avez bien raison d’affirmer que ceux qui dédaignent l’idée du pouvoir rêvent en couleur. Toujours combattre, ne jamais lâcher les rouges, qui sont notre côté sombre.
    Ajourner le combat, c’est faillir. Et peut-être même trahir…

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2012

    Vous avez tellement raison.
    Un vote pour QS, ON ou le PI est un vote perdu. À moins qu'il y ait quelconque entente pré-électorale. Mais les efforts de Curzi et de Lisée n'ont rien donné...
    Jean-Martin Aussant a déclaré à Bazzo.tv qu'il entendait présenter 125 candidats.
    Aucun échos de négociations entre les partis n'est parvenu du congrès.
    La co-cheffe de QS F. David défie le PQ dans Gouin.
    S'il faut faire sans eux, tant pis. L'important pour le PQ en terme de chiffres est de travailler l'électorat stationné à la CAQ. La forte présence adéquiste au caucus de la CAQ a refroidi la population. Je me met à rêver de voir la CAQ baisser dans les sondages vers le niveau de popularité où se situait l'ADQ (+/- 15%)! Je garde espoir.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2012

    Marois vient de manquer sa chance en ce qui me concerne. J'ai toujours voté PQ mais c'est fini. Elle n'avait qu'a accepter un RIP pour l'indépendance avec signatures de 15% des électeurs et suggérer la question qui serait posée. Les RIP pour autres choses, c'est une autre question.
    Mais, enfin, cette femme est vraiement tordue. Elle veut nous refaire le coup de l'Union Nationale ? A quoi de plus peut-on s'attendre d'elle quand elle a déjà dit que la souverainneté sera marquée de 5 années d'incertitudes!

  • Pierre Gouin Répondre

    31 janvier 2012

    Si on considère le nombre de souverainistes qui ont décroché du PQ au cours des dernières années, ça fait beaucoup de traîtres et de rêveurs. Je pense plutôt que beaucoup de souverainistes ne partagent pas votre analyse de la situation. Des commentaires ci-dessus montrent bien que d'autres points de vue sont tout à fait défendables.J'ajouterai seulement, quant à la possibilité de repartir à zéro, que l'institution que constitue le Parti québécois devra batailler ferme pour ne pas être battue par un parti qui n'était même pas en mouvement il y a deux ans.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2012

    Moi, je me demande quelquefois, parce que mes parents sont tous deux des mélanges canadien-français et écossais.
    Les plus vieux dans ma famille parlaient des anciens Canadiens-Français comme de solides bûcherons, des pièces de gars qui mangeaient gras et fumaient la pipe et n'étaient pas malades pour autant.
    On disait de ces anciens Canadiens-Français qu'ils n'avaient peur de rien.
    Alors, dites-moi, qu'est-ce que ça veut dire que les descendants de ces pièces de gars qui n'avaient peur de rien soient devenus tellement peureux qu'ils ont peur de s'assumer comme peuple?

  • Patrick Diotte Répondre

    31 janvier 2012

    M.Pierre Cloutier > dans quatre (4) ans, tout ce qui changera pour les indépendantistes qui auront laissé se détruire le PQ ce sont les compromis.. dans 4 ans, dans 8, 10 ans, tout ce qui changera c'est qu'il faudra faire plus de compromis qu'on n'en a jamais fait, ne pouvez-vous pas imaginer pourquoi?? Le PQ, c'est p.ê. un vestige du passé, mais c'est bien plus.. c'est comme n'importe quel empire.. on ne peut plus construire un parti d'une telle ampleur aujourd'hui, surtout pas avec uniquement l,indépendance.. où un programme qui se faufilerait entre PQ et QS, et qui sait ADQ.. c'est irréaliste.
    Si on parlait de 4 ans comme vous le dites.. il n'y en aurait pas de problème.. mais que vous parliez ainsi de 4 ans, semblant ignorer à quel point votre phrase ne fait pas de sens, c'est ça qui m'inquiète.Parce que dans 4 ans, là vous croyez que sera né un nouveau PQ tout frais, tout beau ? Ou ON sera prêt à lutter pour le pouvoir? C'est grotesque dans les deux cas.
    Je passe pour vos images teintées d'un trop plein d'émotions semble-t-il.
    Simplement vous dire que ce qui est raisonnable de croire, selon moi, c'est que le PQ sera le parti qui enverra le PLQ valser dans l'opposition pour la prochaine décennie, Legault a commencé à descendre, à coup de centaines de milliers par mois, ça va vite, et la joute n'est même pas vraiment commencé.. attendez qu'il fasse face à ses contradictions, en campagne.
    S'il est trop tard pour vous, demeurez dans votre morosité et militez dans vos nuages, il n'est pas trop tard pour les autres et on pourrait très bien passer les prochaines années à chialer pour que le PQ bouge.. MAIS QUE ENFIN ÇA SERVE À QUELQUE CHOSE, parce qu'il aurait pris le pouvoir.
    Puis juste rappeler à tous que depuis René Lévesque, le PQ a exercé le pouvoir SEULEMENT pendant 9 ans.. il y a eu le référendum en 1995, c'était évident que le PQ ne ferait pas un autre référendum à ce moment, y'a des limites à rire des gens là, c'est IMPOSSIBLE de refaire un autre référendum moins d'une décennie après le second, faut vraiment être de mauvaise foi et ne pas avoir été témoin de l'époque pour prétendre autre chose. Bref, C'EST MAINTENANT que le temps est venu d'en parler, et c'EST MAINTENANT que le PQ le fait, ça tombe bien n'est-ce pas ? :)

  • Henri Marineau Répondre

    31 janvier 2012

    Vous dites:
    "On est en 2012 et l’indépendance ne peut pas reculer une autre fois, détruire le parti qui a porté le peuple si près de la libération, même si vous sentez que quelque chose d’extraordinaire se passe dans un autre parti naissant, c’est LA chose la plus grave qui pourrait arriver à l’indépendance."
    D'accord avec vous sur le fait que "l'indépendance ne peut plus reculer une autre fois"...là-dessus, on s'entend!
    Toutefois, d'une part je ne crois plus que "le parti qui a porté le peuple si près de la libération" soit encore le PQ parce que je sens que "quelque chose d'extraordinaire se passe dans un autre parti naissant", à savoir celui de Jean-Martin Aussant!
    En ce sens, "LA chose la plus grave qui pourrait arriver à l'indépendance" serait de continuer à supporter un PQ moribond qui quémande un mandat de gouvernance souverainiste qui n'est qu'un copier/coller de vieilles recettes qui se sont ramassées au feuilleton des pires scénarios que le mouvement souverainiste ait imaginés!

  • François Ricard Répondre

    31 janvier 2012

    Bien d'accord avec vous...pourvu que le PQ se renouvelle:
    une nouvelle orientation sur l'indépendance et un chef qui croit en cette orientation.
    Le PQ a été au pouvoir pendant 20 ans. Il a été un bon gouvernement...qui n'a rien fait pour l'indépendance. Le passé est garant de l'avenir.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2012

    Non, non et non. Quatre (4) ans dans la vie d'un peuple ce n'est rien.
    S'il faut passer par là pour se débarrasser des carriéristes, arrivistes et opportunistes payés à même les fonds publics qui hantent ce parti, on l'acceptera.
    Le petit pouvoir provincial de merde pour permettre aux arrivistes et carriéristes de se promener en limousine, on en s'en fout royalement et le peuple québécois aussi.
    D'autre part, vous avez vu comment le peuple québécois a réagi lors des élections fédérales du 2 mai en élisant 54 poteaux du NPD plutôt que des bloquistes qui se promenaient au gré du vent entre la défense des intérêts du Québec et la "chouveraineté ronronnante et mollassonne".
    C'est terminé en ce qui me concerne. Il est raisonnable de penser que le PQ va manger sa claque aux prochaines élections et entre vous et moi, c'est parce qu'il l'aura cherché.
    Il est trop tard. Les jeux sont faits. Rien ne va plus.
    Pierre Cloutier

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    31 janvier 2012

    Bravo,pour ce texte marqué aux accents du coeur et du réalisme.
    Le problème qui se pose est le fait, que plusieurs indépendantistes, baignent carrément dans l'illusion qu'il suffit de convaincre une majorité de voter OUI, de compter les bouts de papier et si on a la majorité , on a un pays.
    Il s'agit d'une illusion : L'État canadien a exprimé clairement en 1995, qu'il n'allait pas reconnaitre la victoire du OUI. Et comme le Québec n'était pas dans un rapport de force favorable pour rendre effective sa décision, ce référendum ne menait pas à la souveraineté.
    Plutôt que de faire le constat de cette réalité qui s'impose et d'ajuster la stratégie en conséquence: Bâtir le rapport de force. Plusieurs indépendantiste préfèrent s'enfermer dans le déni; aveugles à la gravité de la situation et de l'urgence de reprendre en mains notre État : Le seul vecteur du projet souverainiste !
    JCPomerleau