Québec, « l'Accent d'Amérique ». Consolante trouvaille. Demi-mensonge aussi, plus adapté à la ville dont on rêverait plutôt qu'à la ville réelle. Slogan aussi original qu'éloigné du véritable « ADN » de Québec. Il y a belle lurette que « l'accent français » n'excite plus la majorité des Québécois de la vétuste capitale, dont l'ADN est tout inscrit dans leur histoire. Québec, ville coloniale anglaise de la Conquête à la Confédération, devient une « vieille capitale » quand Ottawa lui ravit ce statut, en 1867. Demi-capitale fédérée, inféodée à Ottawa, depuis. Tellement inféodée qu'elle refuse de redevenir une pleine et entière capitale à deux occasions, en 1980 et en 1995. Qui se complait dans sa dépendance envers une puissance extérieure, qu'elle soit anglaise ou canadienne.
Québec, ville anglophile, anglomane et anglolâtre. Écoutez ses animateurs de radio qui, de Sylvain Bouchard à Marto Napoli en passant par Jérôme Landry ou Jeff Fillion, vomissent à micro ouvert leur dégoût pour la musique en français. Ville qui élit et abrite un parti franglophone avec l'anglais vissé au cœur et qui le porte bien haut comme un étendard jusqu'à Reykjavik. Qui se contrefiche du français précisément chaque fois qu'il faudrait le défendre. Qui laisse son festival d'été devenir un « Summer festival », auquel on greffe sans conviction quelques soirées pour francophiles nostalgiques. Et qui offre aux touristes un Vieux-Québec morcelé par 40 % d'enclaves fédérales bilingues, du Vieux-Port à la Citadelle en passant par la base militaire de Valcartier et les plaines d'Abraham. Quatre fois plus que dans toutes les autres capitales provinciales du Canada.
Sceptiques? Écoutez le président de Dolbec international, Pierre de son prénom, ou Charles Auger, propriétaire du cinéma IMAX, clamer l'importance de traduire l'expression « Accent d'Amérique ». Pardon? Traduire quoi? Nos businessmans croient-ils les anglophones trop stupides pour comprendre que « accent », en anglais, signifie... « accent »? Et que « Amérique », c'est « America »?
Non, vraiment, la moitié de l'ADN de Québec, c'est encore et toujours, comme son 400e nous l'a rappelé, la couronne britannique, la feuille d'érable et un slogan bilingual. Québec, de berceau à tombeau de la francophonie. Et fier de l'être. That's it, that's all!
Mais tant que l'accent tient le fort de la ville assiégée, il est permis d'espérer.
Jean-François Vallée
Ex-résident de Québec, fier de son accent d'Amérique
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9 commentaires
Denis Julien Répondre
19 novembre 2014Ca c'est Québec!
Fun.com
Denis Julien Répondre
19 novembre 2014Monsieur Janvier
Vous écrivez "À quand une étude scientifique d’envergure sur l’avenir de Québec en tant que capitale d’un pays ?" Nous la souhaitons tous et toutes mais personnellement, je doute que les gens de Québec aient les capacités cognitives pour en faire l'analyse. Le seul Maire de Québec qui a eu une vision pour sa ville ne venait pas de Québec.
Par contre, tous les comtés de la région de Québec sauf un ont obtenu une majorité de oui lors du referendum de 1995. Seul le comté où logent les riches a voté non. Ils ont voté par anticipation avant le jour "J" et sont partis pour la Floride, la valise pleine de médicaments payés par notre système.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
17 novembre 2014Accent grave donc
Archives de Vigile Répondre
17 novembre 2014Il est vrai que la très forte présence du fédéral à Québec et les commentaires de plusieurs animateurs des radios locales n'aident pas à prendre conscience de l'importance d'être la capitale du seul état français en Amérique.
De plus, il est étonnant que la région de Québec ne soit pas plus souverainiste. C'est pourtant une des régions qui bénéficierait le plus de l'accession du Québec au statut de pays. Par exemple, en étant la capitale d'un pays, l'implantation d'ambassades à Québec pourrait générer des milliers d'emplois. Le chantier maritime de Lévis serait le seul chantier d'envergure du pays donc plus susceptible d'avoir des contrats dans ce contexte d'un Québec qui aura nécessairement une flotte maritime nationale. Le pont de Québec, joyau de notre patrimoine, serait forcément sous notre juridiction; il ne serait plus question de se renvoyer la balle pour son entretien.
L'on pourrait trouver bien d'autres avantages si l'on se donnait la peine d'évaluer les retombées de la souveraineté. À quand une étude scientifique d'envergure sur l'avenir de Québec en tant que capitale d'un pays?
Archives de Vigile Répondre
17 novembre 2014C'est triste mais c'est tellement vrai. On l'a entendu au téléjournal hier soir, le Premier Ministre, le docteur Philippe Couillard est plus préoccupé du sort du français chez les francophones hors-Québec que du sort de notre Langue Nationale au Québec. Je lui conseille de lire "Le génocide culturel des francophones au Canada; synthèse du déclin des francophones au Canada", publié aux Éditions du Québécois en 2010, dont le texte est disponible en ligne au lien suivant: http://www.vigile.net/IMG/pdf/24-Genocide.pdf
Henri Marineau Répondre
17 novembre 2014Quoique la nouvelle image retenue pour illustrer la marque de la Ville de Québec ne fasse pas l’unanimité, je me joins aux réactions positives, en particulier à celles qui réfèrent au caractère francophone de la Capitale nationale.
En conservant le vaisseau de Samuel de Champlain, les responsables ont réussi à lier le passé au présent et à l’avenir, un pont essentiel sur la réalité historique de Québec. Quant à la présentation visuelle de cette image, que certains qualifient de « froide », je considère que sa sobriété a le mérite de laisser toute la place au message véhiculé.
Bravo pour cette idée brillante qui contribuera sûrement à hausser l’image de marque distinctive de Québec, autant auprès des citoyens que de la clientèle touristique. Québec aura dorénavant pignon sur rue comme étant la ville incarnant « l’accent´ d’Amérique ».
Archives de Vigile Répondre
17 novembre 2014Parfaitement d'accord avec M. Lachapelle. Montréal et Québec
sont les deux pôles d'attraction du Québec. Si nous capitulons
dans ses deux cas, il va rester les régions. S'est donc là notre
force . Notre richesse se trouve là et pas ailleurs. Reste à trouver la manière de s'en servir. Se n'est pas pour rien qu'il existe une
expression " Le Cœur du Québec "
François A. Lachapelle Répondre
17 novembre 2014" 40 % d’enclaves fédérales bilingues " dans le Vieux-Québec alors que Montréal présente presque 50% de locuteurs anglais et d'autres proportions inquiétantes d'anglicisation des têtes et des coeurs existent partout au Québec.
La vitalité et la fierté de notre francité glissent vers une morbidité que Félix Leclerc aurait fortement dénoncée.
Pendant ce temps à la tête du Gouvernement du Québec, nos trois médecins et nos trois banquiers ne parlent que d'austérité, message surtout destiné à la classe moyenne qui a toujours payé ses dus. Les riches se prélassent dans les paradis fiscaux mais ne sont pas concernés par les politiques d'austérité. L'austérité est réservée aux "petits".
Archives de Vigile Répondre
17 novembre 2014Est-ce qu'il y'a une ville plus "Capitaliste" que la ville de New York.
Pourtant leur logo comprends un Cœur . Pourquoi ne pas faire la même chose pour Québec mais en Français.
J' (Cœur Bleu) Québec. Voir Images de Cœur Bleu. vous avez
un choix multiple. S.V.P. faire suivre à Régis Labeaume. L'idée
viens d'un Québécois et je ne charge rien. Je le faits de bon cœur.