Québec dit non à une «DPJ musulmane»

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Le Québec l'échappe belle






Des membres de la communauté musulmane rejettent du revers de la main l’idée lancée de créer une DPJ exclusivement pour eux lors d’un souper-bénéfice vendredi dernier.




«Nous rêvons de créer une DPJ pour la communauté musulmane. Nous ne voulons pas que nos enfants aient à subir un double déchirement. Un premier lorsque l’enfant est placé et retiré de sa famille. Et un deuxième lorsqu’il est arraché à sa culture», a lancé vendredi dernier Soraya Zaïdi, présidente de l'Association Défi-lles et des ailes et une des organisatrices du souper-bénéfice.




Cette proposition, qui a créé un tollé sur les réseaux sociaux dans les derniers jours, ne trouve pas écho chez certains membres de la communauté musulmane.




«Je suis contre l’idée, lance sans détour la présidente de la section montréalaise du Conseil canadien des femmes musulmanes, Farida Mohamed. Il faudrait davantage de travailleurs sociaux qui œuvrent au sein des communautés, pas seulement musulmanes. Ça permettrait aux jeunes de mieux s’intégrer.»




«Nous sommes très contents d’avoir une DPJ non confessionnelle au Québec. [...] Je ne sais pas ce qu’elle voulait dire. Mais ce serait important de parler de la relation des jeunes des minorités avec la DPJ», a souligné Haroun Bouazzi, président de l’Association des musulmans et des arabes pour la laïcité au Québec.




GND se défend




Le candidat de Québec Solidaire dans Gouin Gabriel Nadeau-Dubois a essuyé de nombreuses critiques dans les derniers jours, lui qui était présent à la soirée «pour y parler de l’importance de l’éducation pour intégrer les gens des minorités».




Il se défend toutefois d’appuyer l’idée de créer une «DPJ musulmane». «J’avais pris la peine de m’informer sur le travail de cette association [...] cette idée ne faisait pas partie du programme de la soirée», explique-t-il en entrevue avec Le Journal.




Il affirme que c’est une idée qui s’oppose à «pratiquement toutes ses valeurs» et que «les services publics se doivent d’être non confessionnels».




M. Nadeau-Dubois déplore que «les réseaux sociaux» se soient emparés de la photo où il pose avec plusieurs femmes musulmanes pour en faire «un pseudo-scandale qui alimente les préjugés».




Le gouvernement refuse




Le gouvernement du Québec n’a pas l’intention de fonder une Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) musulmane, malgré ce que souhaite la présidente d’une association communautaire de Montréal. «Nous n'avons pas l'intention de créer une DPJ parallèle», a écrit le bureau de la ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois.




«Actuellement, les DPJ du Québec assument leurs responsabilités pour l'ensemble de la population québécoise, et ce, peu importe les confessions. Les DPJ prennent toujours leurs décisions en fonction du meilleur intérêt des enfants», a-t-on ajouté.




Il a été impossible de s’entretenir avec Soraya Zaïdi ou l'Association Défi-lles et des ailes.




– Avec l’Agence QMI


 





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