Quand l'extrême gauche s'invite à l'UQAM

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Les syndicats étudiants noyautés par des groupuscules de la gauche radicale

On peut affirmer, sans risque de se tromper, que le « Printemps érable » de 2012 a été l'évènement déclencheur qui a permis à une certaine extrême gauche de s'implanter solidement en plein cœur de l'UQAM et, même, de la vie politique des anciens faubourgs ouvriers du centre-sud et de l'est de Montréal.


Le mouvement antifa s'invite à l'UQAM


Yves Claudé, sociologue et lui-même ancien militant antifasciste, expliquait dans la section « Point de vue » du Soleil, édition du 11 novembre 2017, que « dans la conjoncture du "Printemps érable" de 2012, le mouvement "antifa" prend de l'expansion dans le milieu étudiant ».


Il ajoute que le mouvement « se diversifie en intégrant une composante maoïste [les maoïstes ont fomenté des attentats meurtriers en France durant les années 1980] et d'autre part une mouvance altermondialiste. Il s'imprègne alors d'un postmodernisme se répandant dans les universités, qui survalorise les différences ethnoculturelles, et qui participe à la racisation ségrégationniste des individus, aux dépens de la citoyenneté sociale et politique ».


Bien en selle au sein de quelques associations étudiantes qu'elle parasite, cette mouvance « antifa » a réussi à détourner des budgets dévolus à la vie étudiante, des locaux et du matériel afin de produire toute une flopée de matériel de propagande qui est affiché en permanence sur les murs des lieux de rassemblement qui sont situés au cœur même du campus Berri-UQAM. Notre équipe d'enquête s'est rendue sur les lieux afin de photographier et de répertorier des échantillons de ce matériel de propagande généreusement financé à même les fonds publics.


Des groupuscules qui prônent la lutte armée


Le résultat est éloquent. Nous avons pris un cliché d'une affiche qui a été produite par un groupe d'extrême gauche et qui s'est retrouvée placardée sur les murs attenants à certains locaux dédiés à la vie étudiante. On peut y lire ce slogan : « LE 8 JUIN [2018] ARRÊTONS LE G7 ! », suivi d'une prose éloquente : « Pour le début du sommet du G7, les élites de ce monde seront à la Malbaie, isolées dans une tour d'ivoire protégée par plus d'un demi-milliard en coûts de sécurité. Et bien ! Qu'elles y restent ! Coupons les ponts avec ceux et celles qui causent notre misère ! »


Affiche


Les auteurs de l'affiche, « antig7.org », ne font, manifestement, pas partie d'une association étudiante ou d'une instance de l'UQAM. Qui sont-ils ? Un simple clic en direction de leur site officiel nous permet de réaliser que nous avons affaire à une organisation dénommée « Réseau de Résistance Anti-G7 (RRAG7) ». Elle fut mise sur pied en septembre 2017 afin de fédérer toutes une constellation de casseurs – ne représentant en rien la classe ouvrière – qui ont forcé le gouvernement à débourser une fortune afin d'assurer la sécurité de ce fameux G7 de la Malbaie.


Une nébuleuse internationale qui détourne les mouvements populaires


Le site « antig7.org » affiche clairement ses convictions en révélant que son Comité organisateur « s'inspire aussi des principes de l'Action mondiale des peuples (AMP) lancée en 1998 par les Zapatistes et leurs complices ». Rappelons à nos lecteurs que le mouvement des Zapatistes est issu d'une rébellion menée par des forces indigènes et d'autres éléments provenant de l'extrême gauche maoïste qui a essaimé dans l'État mexicain du Chiapas.


Bien que certaines revendications des composantes indigènes de cette rébellion puissent être légitimes, l'Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN), à l'instar du tristement célèbre « Sentier Lumineux » actif au Pérou, a été infiltrée par des agitateurs maoïstes internationaux qui l'ont fait dévier de son orbite au point qu'elle prenne l'allure d'une organisation terroriste en bonne et due forme.


Et, cette mouvance favorisant les enlèvements avec demandes de rançons et les actes de sabotage sur le domaine public trouve son origine historique chez les Khmers rouges. En effet, les Khmers rouges étaient une secte maoïste qui a instauré un régime de terreur au Cambodge et s'est rendue coupable d'innombrables crimes de masse. Ils ont assassiné de manière monstrueuse environ 1,7 million de citoyens, soit plus de 20 % de la population de ce petit pays, d'après les données du Programme d'Étude sur le génocide cambodgien de l'université Yale, aux États-Unis. On peut constater qu'il s'agit de toute une tradition en définitive !


Des associations étudiantes prises en otage


Quoi qu'il en soit, une des associations étudiantes de l'UQAM, l'AFESPED, c'est-à-dire l'Association facultaire étudiante de science politique et droit de l'UQAM, fait une chaude promotion de ce groupuscule maoïste ultra-violent sur sa page Facebook. Ainsi, on invite les étudiants à consulter un communiqué de presse sur la prétendue « répression policière » émis par « antig7.org ». Qu'il nous soit permis de nous interroger à propos du mutisme de la haute direction de l'UQAM à propos de cette mainmise des groupuscules de gauche sur une partie des associations étudiantes.


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Patrice-Hans Perrier181 articles

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Patrice-Hans Perrier est un journaliste indépendant qui s’est penché sur les Affaires municipales et le développement urbain durant une bonne quinzaine d’années. De fil en aiguille, il a acquis une maîtrise fine de l’analyse critique et un style littéraire qui se bonifie avec le temps. Disciple des penseurs de la lucidité – à l’instar des Guy Debord ou Hannah Arendt – Perrier se passionne pour l’éthique et tout ce qui concerne la culture étudiée de manière non-réductionniste. Dénonçant le marxisme culturel et ses avatars, Patrice-Hans Perrier s’attaque à produire une critique qui ambitionne de stimuler la pensée critique de ses lecteurs. Passant du journalisme à l’analyse critique, l’auteur québécois fourbit ses armes avant de passer au genre littéraire. De nouvelles avenues s’ouvriront bientôt et, d’ici là, vous pouvez le retrouver sur son propre site : patricehansperrier.wordpress.com