Programme américain de surveillance électronique - La source de la fuite est un jeune employé de la NSA

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David abat Goliath, une fois de plus

La source à l’origine des fuites sur le programme secret américain de surveillance électronique est un jeune Américain de 29 ans, consultant à l’Agence de sécurité nationale (NSA), qui explique avoir agi pour l’intérêt du public au nom de la protection de la vie privée.
« Je ne veux pas vivre dans une société qui fait ce genre de choses […] dans un monde où tout ce que je fais et dis est enregistré », a expliqué Edward Snowden dans une interview accordée au quotidien britannique The Guardian et diffusée dimanche, se disant prêt « à tout sacrifier » pour cela.
L’auteur de l’une des plus importantes fuites dans l’histoire américaine avec Bradley Manning - actuellement jugé devant une cour martiale pour avoir donné des dizaines de milliers de dossiers secrets à WikiLeaks - est un ex-employé de la CIA, travaillant depuis quatre ans chez des sous-traitants employés par la NSA.
Il a expliqué au Guardian qu’il n’avait jamais souhaité conserver l’anonymat : « Je comprends que je vais payer le prix pour mes actions », mais « je serai satisfait si les lois secrètes […] et les pouvoirs tout-puissants de l’exécutif qui mène le monde que j’aime sont dévoilés, même pour un seul instant ».
« Mon unique objectif est d’informer les gens de ce qui est fait en leur nom et de ce qui est fait contre eux », assure-t-il encore, affirmant au Guardian que « la NSA ment systématiquement au Congrès quant à l’ampleur de sa surveillance aux États-Unis ».
« Nous recueillons plus de communications électroniques en Amérique qu’en Russie », a-t-il dit. « Vous ne pouvez pas savoir tout ce qu’il est possible de faire, l’ampleur de leurs capacités est horrifiante », a ajouté le jeune homme.
Il a expliqué avoir décidé de révéler ces programmes à la presse après avoir conclu qu’ils constituaient « des abus » du public commis au nom de la sécurité et avoir aussi attendu l’élection de Barack Obama en 2008 avant de passer à l’acte, dans l’espoir qu’il tiendrait ses promesses de mieux protéger le public contre ces pratiques.
Mais « il [M. Obama] a continué les politiques de ses prédécesseurs », a déploré Edward Snowden.
Il y a trois semaines, il a quitté sa compagne alors qu’il menait une vie très confortable à Hawaï avec un salaire annuel de 200 000 dollars, pour se rendre à Hong Kong avant la révélation de ces informations par le Guardian.
« Je suis prêt à sacrifier tout cela parce que je ne peux, en mon âme et conscience, laisser le gouvernement américain détruire la vie privée, la liberté d’Internet et les libertés essentielles pour les gens tout autour du monde avec ce système énorme de surveillance qu’il est en train de bâtir secrètement », explique-t-il.
Originaire d’Elizabeth City, en Caroline du Nord, sa famille s’est ensuite installée à Fort Meade dans le Maryland, où se trouve d’ailleurs le siège de la NSA.
Edward Snowden avoue avoir été un étudiant assez médiocre, ne finissant pas ses cours informatiques à l’université dans le Maryland.
En 2003, il s’engage dans l’Armée de terre américaine et commence un entraînement pour rejoindre les forces spéciales, justifiant ce choix par les mêmes principes avancés aujourd’hui pour justifier les fuites : « Je voulais combattre en Irak […] pour aider à libérer les Irakiens de l’oppression ».
Après un accident dans lequel il s’est brisé les deux jambes, il quitte l’armée et trouve son premier emploi comme garde de sécurité dans un des bâtiments secrets de la NSA sur le campus de l’Université du Maryland.
Edward Snowden est ensuite engagé par la CIA où il travaille dans la sécurité des systèmes informatiques. Vu sa compréhension d’Internet et ses talents pour la programmation informatique, il gravit rapidement les échelons et est notamment envoyé à Genève.
Il travaillait depuis quatre ans à la NSA - dont il a révélé des documents confidentiels - en tant qu’employé de divers sous-traitants, dont Dell ou Booz Allen Hamilton, son dernier employeur.
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Des révélations sur deux programmes
Des révélations des médias ont fait la lumière successivement sur deux programmes secrets de l’Agence nationale de sécurité (National Security Agency) : l’un concerne la récolte depuis 2006 des données d’appels téléphoniques aux États-Unis par l’opérateur Verizon, et vraisemblablement d’autres opérateurs ; l’autre, nommé PRISM, vise à intercepter les communications d’internautes étrangers se situant hors des États-Unis sur neuf grands réseaux sociaux comme Facebook. « Dans leur hâte à publier, les organes de presse n’ont pas donné le contexte entier [dans lequel ces programmes sont mis en œuvre] - et notamment le degré de contrôle exercé dessus par les trois branches du gouvernement », a indiqué James Clapper, chef du renseignement américain, en entretien à NBC News, en évoquant leur caractère « vital » pour assurer la sécurité des États-Unis et de leurs alliés. Il a déclaré que PRISM n’était pas un programme secret, mais plutôt « un système informatique interne au gouvernement utilisé pour faciliter la collecte autorisée de renseignement à l’étranger chez des fournisseurs de services de communications électroniques, sous supervision de la justice ».


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