On devrait privatiser Hydro-Québec.
Qu'en pensez-vous ?
C'est un peu ce qu'on a tenté de faire au Nouveau-Brunswick avec "la vente" d'Énergie NB. On voulait vendre l'outil des Néo-brunswickois à notre Hydro-Québec qui, elle, jouait, en quelque sorte, le rôle de compagnie privée allant «sauver» cette pauvre province trop endettée pour conserver ses outils de développement.
Un scénario classique lors des privatisations: On décrit les déboires et les dettes de la compagnie publique, on dresse le tableau de la situation économique désastreuse de la "province" ou de l'État (que l'on soit ici, ou en Europe ou en Afrique, ou partout où les règles de la Banque mondiale (BM) ou du Fond monétaire international (FMI) s'appliquent. C'est le discours classique de privatisation. Une privatisation ayant seulement la particularité qu'Énergie NB se faisait acheter par une compagnie encore publique, Hydro-Québec (possiblement sur la voie de la privatisation elle-même).
En achetant Énergie NB, Hydro-Québec se trouve à devenir une compagnie ayant une "plus value" et pouvait ainsi être vendue à meilleur prix.
Un des arguments de la vente de compagnies publiques, c'est l'entrée d'argent instantané pour payer les dettes et parfois on dit même que cette entrée d'argent (finale) est tellement intéressante qu'on pourra enclencher des projets incapables à financer autrement.
Un autre argument utilisé c'est la gestion publique. On dit que la gestion de la compagnie publique à vendre (ou vendue) est au-dessus des compétences de l'État (diminuer la "grosseur" de l'État). Seuls des gestionnaires privés seraient suffisamment compétents (!) pour bien administrer cette compagnie à la dérive.
Mais, les Néo-brunswickois, de toute évidence, ne se sont pas laissé convaincre par de si solides (sic) arguments.
Lundi le 8 mars 2010, on lisait:
« Énergie NB : Rejet massif de l'entente avec Québec »
«Jusqu'à 76 % des Néo-Brunswickois sont peu ou pas favorables à la nouvelle entente présentée en janvier. La première entente annoncée en novembre dernier est pour sa part rejetée par 83 % des gens.»
Malgré la campagne pour "convaincre" l'opinion publique en utilisant une deuxième entente, 76% des Néo-brunswikois demeuraient fermement opposés à la vente de «leur» Énergie NB.
Maryse Courville de sondage Omnifacts notait:
Neuf citoyens sur dix croyaient que le contrat devrait être formellement rendu public avant d'être conclu, et neuf citoyens sur dix croyaient aussi que les gens du Nouveau-Brunswick devraient pouvoir voter sur la question.
On disait que Jusqu'à 67 % des répondants disent que la vente d'actifs d'Énergie NB va influencer leur vote.
À la suite de la publication du sondage, le premier ministre Shawn Graham se dit plus que jamais convaincu de la nécessité de conclure cette transaction pour garder les tarifs d'électricité dans la province à un taux raisonnable.
« Si on ne [prend] pas de décision, une chose est claire. Le prix de l'électricité va augmenter très rapidement dans la province du Nouveau-Brunswick, et le plan d'énergie que notre gouvernement a sorti va diminuer le coût de l'électricité pour chaque résident. Ça, c'est la chose la plus importante dans ce débat », affirme Shawn Graham
Étonnant comment ces bons (sic) politiciens peuvent travailler avec acharnement pour le "bien-être" (sic) de leur population. Eh! Oui! M. Graham voulait conclure la transaction pour éviter des hausses de tarifs !!!! Peut-on en douter ?
Je crois que nous ne pouvons non pas en douter, mais nous DEVONS en douter.
Les Néo-brunsquickois n'ont pas été dupés par ce discours lénifiant et fallacieux.
Le 20 mars 2010, on lisait: Des manifestants disent «non» à Hydro-Québec.
Environ 2000 manifestants ont dénoncé la vente d'actifs d'Énergie NB à Hydro-Québec devant l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick à Fredericton.
L'événement était organisé par la Coalition Énergie NB: Pas à vendre, et par le regroupement «Putting New Brunswick People First».
Les Néo-brunswickois se sont tenus debout et nous ont donné un fabuleux exemple de pouvoir citoyen.
«Putting New Brunswick People First». «Mettre les gens du Nouveau-Brunswick en avant»
Le pouvoir citoyen
On devrait privatiser Hydro-Québec. Qu'en pensez-vous ?
Comment réagirions-nous chez nous?
Pourrait-on nous endormir beaucoup plus facilement que nos voisins Néo-brunswickois ?
Serions-nous prêts à sortir dans la rue pour dire fermement NON ?
Serions-nous prêts pour dire: pas question. Nous voulons être maîtres chez nous
J'espère que oui.
Je crois que la lutte pour conserver cet outil essentiel à notre Pays qu'est Hydro-Québec peut rejoindre et la gauche et la droite (la droite de «la classe moyenne», j'entends, parce que la droite de Montmarquette (pas Christian, l'autre) de Desmarais, de Péladeau, de Jean Coutu, de Charest, de Chagnon, bref de tous ceux qui paient très peu d'impôt, eux, ne travaillent pas à créer de la richesse collective, mais à conserver leur pouvoir et faire croitre leur richesse personnelle).
Je crois que le dossier de la privatisation (en particulier de l'Hydro-Québec) peut être un dossier carburant pour alimenter la synergie nécessaire pour faire l'Indépendance.
Il faut apprendre de la leçon que nous a offert la population du Nouveau-Brunswick. Ils nous ont donné un fabuleux exemple de pouvoir citoyen.
J'espère que cet exemple restera gravé dans notre conscient collectif.
Il faut savoir ce que l'on veut et ce à quoi l'on tient.
Il faut découvrir le pouvoir citoyen et l'utiliser.
En terminant, pour éviter que certains se méprennent sur mon "discours" (il y en a toujours), j'aimerais préciser que pour moi, ce serait une très grave erreur qu'Hydro-Québec soit privatisée, même en partie.
Le simple fait de mentionner la privatisation d'Hydro-Québec est selon moi une insulte à l'intelligence du peuple québécois.
Hydro-Québec, c'est NOTRE compagnie et il faut qu'elle le reste dans sa totalité. Nous avons déjà trop peu de compagnies vraiment à nous.
Hydro-Québec participe à créer NOTRE richesse COLLECTIVE.
Serge Charbonneau

Québec
P.S.: «Achat d'Énergie Nouveau-Brunswick - L'entente «historique» de 3,2 milliards tombe à l'eau»
Tout ce que ces politiciens véreux peuvent dire n'est qu'hypocrisie abjecte. Les déclarations rapportées dans l'article ci-haut mentionné, en est un autre exemple. Les politiciens véreux travaillent main dans la main et ils ne travaillent pas dans l'intérêt de leurs populations. On "privatisait" les sections rentables d'Énergie NB et on laissait à la charge des Néo-brunswickois de maintenir en bon état le réseau. Voilà une autre caractéristique "classique" des privatisations. On privatise les secteurs rentables et on laisse à la charge des États (de nos impôts) les sections non rentables.
Que l'on soit de gauche ou de droite, je crois qu'il faut voir où se trouvent nos intérêts et dénoncer ceux qui les détériorent (les vendent).