Des milliers de souverainistes avaient marché à l’appel du collectif Libre marcheur, le 20 juin 2010, pour souligner le 20e anniversaire de l’échec de l’Accord du lac Meech et le 15e anniversaire du dernier référendum sur la souveraineté du Québec.
Photo : Jacques Grenier - Le Devoir
Pierre Leclerc - Des milliers de souverainistes avaient marché à l’appel du collectif Libre marcheur, le 20 juin 2010, pour souligner le 20e anniversaire de l’échec de l’Accord du lac Meech et le 15e anniversaire du dernier référendum sur la souveraineté du Québec.
Comme l'affirme M. Michel Beaumont dans le texte «Son propre bourreau!» (Le Devoir, 5 août 2011), je crois que les indépendantistes de toutes tendances politiques doivent «retourner aux champs et au four», non pas pour enterrer à jamais le rêve de faire du Québec un pays, mais plutôt pour semer de nouvelles graines et mettre les mains à la pâte d'un vaste chantier visionnaire, moderne et avant-gardiste pour une génération (à ne pas confondre avec le Plan Nord de Jean Charest).
Avec le recul, la défaite du Bloc québécois me semble être une grosse baffe infligée par le peuple québécois afin que les porteurs de ce rêve cessent de «dormir au gaz» et renouvellent leur discours et leur stratégie en vue de démocratiser la politique et d'accéder à l'indépendance.
Le temps est venu de mettre un terme aux inutiles et stériles divisions que l'on constate entre les factions du mouvement souverainiste (Parti québécois, Québec solidaire, Bloc québécois, Parti indépendantiste, Jeunes Patriotes, Réseau de résistance du Québécois, Société Saint-Jean-Baptiste, les groupuscules à Gilles Rhéaume, les démissionnaires du PQ, et quoi encore!).
Cessons, comme au PQ, de chercher l'individu-messie qui incarnerait le vrai parti et l'idéal de l'indépendance. Ce qui a fait la force du Parti québécois à sa création en 1968, c'était justement la capacité du RIN, du MSA et du RN de faire un constat simple et valable plus que jamais: l'union fait la force. Et, dans ce cas précis, le compromis était le gage du succès, d'une possibilité de prendre le pouvoir ensemble. Ce qui fut réalisé en 1976, avec comme corollaire la mise en place du meilleur gouvernement progressiste de l'histoire du Québec. Cela s'applique aussi maintenant à l'accession à l'indépendance.
Un mutisme complexé
En outre, les récentes initiatives personnelles de consultation entreprises par certains députés du PQ montrent à l'évidence le besoin de prendre le pouls du peuple. Les indépendantistes font aussi partie du peuple. Le temps ne serait-il pas venu qu'ils fassent preuve d'humilité et se réunissent lors d'États généraux sur l'indépendance du Québec? Ce nouveau forum serait justement la «boussole» indiquant la direction du succès dont parle M. Beaumont dans sa lettre.
Mais le temps presse. Il ne reste que deux ans avant un scrutin qui verra à coup sûr les divisions du camp souverainiste exploitées à fond par le PLQ, l'ADQ et le clan Legault afin de gagner ou de reconquérir l'électorat.
La tenue de tels États généraux aurait au moins le mérite de laisser éclater la parole citoyenne et indépendantiste, qui souffre à l'heure actuelle de mutisme complexé. Cela favoriserait peut-être aussi le ralliement autour de stratégies démocratiques novatrices (une Assemblée constituante, par exemple) débouchant sur l'élaboration d'une constitution québécoise.
Finalement, ces États généraux permettraient, j'en suis convaincu, de fouetter l'ardeur des indépendantistes mous ou désabusés, comme M. Beaumont, que je peux aussi comprendre.
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Pierre Leclerc - Montréal
Des divisions stériles
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