Pourquoi le sentiment d'urgence de l'indépendance

Tribune libre

Le sentiment d'urgence de l'indépendance pour moi va plus loin que tout le temps perdu à ne pas la faire.. ce monde fera face à des secousses sociales aussi soudaines que profondes, qu'imprévisibles. Bien sûr, ceux qui nous succèderont seront plus brillants que nous et la question nationale deviendra plus facile à comprendre, le sentiment de devoir être complètement maîtres de nos destins se répandra très rapidement dans un monde sans trop de secousses, c'est ce qu'on peut imaginer. Au niveau du pragmatisme, l'indépendance gagnera, elle pourrait même gagner d'autres provinces alors qu'il n'est pas question d'identité et de nation, imaginez le Québec. Mais ce sont des secousses qui attendent les sociétés... Sans être catastrophistes, sans imaginez le pire, nous savons que l'ampleur des défis démocratiques qui font suite à la révolution d'une conscience généralisée, au même carrefour que l'instabilité de la production, des ressources, des climats, du réchauffement, puis des nouvelles énergies, puis de la tension d'une guerre qui recommence à gronder silencieusement mais assurément, au point où il n'est plus sacrilège d'évoquer une autre guerre mondiale, bref, au carrefour de tout ce qui se présente dans les décennies à venir, devant un éclatement forcé de révolutions majeures ou de guerres, devant l'instabilité prévisible due aux secousses à venir, il y a un sentiment d'urgence amplement raisonnable. L'indépendance est mondialement essentielle... et fondamentale, nous ne nous retrouvons pas devant un terrain qui nous laisse prévoir le meilleur mais plutôt anticiper le pire. Autrement dit, devant ce qui se prépare, on se retrouve complètement dans le noir. Un peuple dans une province, ce sont des populations isolées sur un territoire, sans coeur, sans poumons... c'est la plus redoutable vulnérabilité. Être un pays comme tous les autres pour un peuple dans les circonstances qui nous attendent, c'est se réunir et préparer notre peuple à y faire face et à être un peuple agissant sur ces bouleversements mondiaux. Plus que TOUT autre chose, l'indépendance est de prendre ses responsabilités dans ce monde, un monde qui a besoin que les peuples les prennent, qui a besoin d'être investi par des modèles et le Québec peut en être un. Nous le faisons pour notre peuple, parce qu'on veut que lui-même se responsabilise et qu'il se donne TOUS les moyens nécessaires à cette responsabilisation.. il y a des tempêtes et des jours calmes, il faut se protéger des premières et savoir profiter des seconds. Puis on le fait parce qu'on croit que le monde a besoin de nous. On a besoin de lui aussi.. on est aussi le monde.
Bref, ce peuple a fondamentalement avantage à suivre ses propres horizons et il faut y parvenir avant que les «secousses» ne se fassent insistantes, mon sentiment d'urgence pour l'indépendance, il est là.. il consiste à dire que ce n'est pas l'idéal qui attend l'humanité.. et c'est pourquoi nous devons être prêt, un peuple agissant.. et j'ai confiance que nous apporterons des solutions déterminantes.

Patrick Diotte


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5 commentaires

  • Patrick Diotte Répondre

    12 mars 2013

    (j'ai juste oublié de dire «merci!!» pour vos commentaires)

  • Patrick Diotte Répondre

    12 mars 2013

    M.Cloutier > C'est vrai ce que vous dites. Mais si on pouvait (si vraiment on le pouvait) régler ces questions avec des accords et une réforme du fédéral, le fusil sur la tempe s'il le faut, le problème ne serait pas résolu. La question de la responsabilisation, la question profonde d'agir par soi pour demeurer et devenir soi, son peuple, sa liberté.. Bref, bien sûr que ça ajoute au sentiment d'urgence, la minorisation suffisante à la minorisation éternelle... (dirais-je) mais ceux qui parviennent à ne pas se contenter de cet argument, à avoir une vision différente de l'avenir, du cours des choses, ceux-là ne pourront jamais nier ces profondes questions.
    Mais mon argumentation est à double-tranchant.. ça peut effrayer aussi, faire se matérialiser la peur, les fédéralistes peuvent effrayer les gens, simplement en nous dépeignant comme petit et impuissant, les Québécois, de la manière la plus démagogique qui soit, celle qui a fait ses preuves. Mais encore une fois, on est dans la question de courage.. de l'affrontement, de mener les combats au risque de perdre.. là on ne mène plus rien. Moi je suis de l'avis qu'on a du rattrapage à faire.. et qu'il faut mener tous les combats, y compris celui dont je parle, au niveau de l'instabilité mondiale prévisible.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mars 2013

    M" Cloutier,
    Je ne suis pas inquiet pour les immigrants, à part une infime minorité, ceux qui ne s'intègrent pas à la société québécoise, mais à la société canadian au Québec, ne restent pas et c'est vrai également pour une majorité d'anglophones qui ne se considèrent pas comme des québécois.
    Les seuls véritables blocages sont auprès des 89% de francophones du Québec, qui sont à 71% "Québec dabord", mais qui hésitent, tanguent et s'embourbent faute d'un niveau d'instruction nécessaire à la compréhension fines des événements et des enjeux de la nécessaire et pratiquement réalisée indépendance du quasi-État québécois.
    Par contre ce qui tarde à venir, ce n'est pas l'indépendance, car dans les conditions actuelles, l'indépendance ne serait encore qu'une autre forme de dépendance sous un autre nom à des intérêts hostiles aux intérêts de l'ensemble des québécois, que nous soyons indépendant politiquement ou pas.
    On en parle pas assez, mais les provinces canadians (autres que le Québec), sont toutes plus indépendantes que le Québec, que ce soit au niveau politique ou par exemple le lieutenant-gouverneur est moins une figure de la reine comme c'est le cas au Québec qu'un simple fonctionnaire hérité d'un passé sans valeur de propagande qu'il a ici (c'est un exemple mais il y en a des dizaines comme ça) et ça ne fait pas de vagues dans l'ensemble des populations des provinces canadians, mais ça en fait beaucoup chez les francophones qui se déchirent mutuellement leurs chemises pour des riens. Les seuls et unique problèmes et urgences que l'on retrouvent au sont au sein de la population francophone qui n'a pas avec 49% d'analphabets le moyens d'articuler et réaliser de la bonne façon et pour les bonnes raisons quelques projets politique que ce soit, l'avènement d'une véritable démocratie et pas un quelconque rattrapage monarcho-libéral ou l'indépendance réel du Québec, deux projets qui sont intimement liés.

  • Serge Jean Répondre

    8 mars 2013

    Un beau texte plein de bon sens et de visions, que j'ai beaucoup aimé.
    Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mars 2013

    Il y a plus que cela : notre proportion démographique baisse constamment au Canada, notre influence politique aussi et il entre 55,000 immigrants par année au Québec qui s'intègrent pour bon nombre aux valeurs canadiennes.
    Dans quelques années, nous ne serons plus en mesure d'avoir une majorité suffisante pour sortir du Canada et s'amorcera alors un long processus d'assimilation, qui est déjà commencé ailleurs au Canada.
    Il est minuit moins cinq, docteur Schweitzer...
    Pierre Cloutier