Pourquoi le monde entier déteste-t-il Donald Trump?

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Le Canada, 3e pays au monde qui déteste le plus Trump

Selon un sondage, la cote de confiance des États-Unis est en chute libre partout dans le monde, à l’exception d’Israël, de la Biélorussie, de la Macédoine et du Libéria. Parmi les pays francophones, si le Canada est très remonté contre Trump, la France est plus que défiante et la cote de confiance des USA chute radicalement en Belgique. Pourquoi?


L'appréciation du leadership américain a littéralement dégringolé depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. Une enquête de l'institut de sondage américain Gallup constate un déclin mondial en l'espace d'un an: «au cours de la première année du mandat de Donald Trump, le nombre de pays et de régions désapprouvant le leadership des États-Unis a plus que triplé, passant de 15 en 2016 à un chiffre record de 53 en 2017», note, en guise d'introduction, Gallup.


Répondant à la question «Est-ce que vous approuvez la performance des EU en tant que leader?» les sondés de 134 pays offrent des résultats parfois surprenants: partout dans le monde, la cote de confiance de l'Oncle Sam est en chute libre, excepté en Israël (+14), en Biélorussie (+11), en Macédoine (+15) et au Libéria (+17). «Le sondage a été mené avant l'annonce du président Trump de déménager l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem», note Radio Canada.



Le Canda qui, d'ailleurs, figure parmi les 15 pays désapprouvant le plus le leadership américain. En troisième place dans le classement (78%), il est précédé de l'Autriche (79%), et de la Norvège (83%):


«Si on met au premier rang le réchauffement climatique, on pourrait s'attendre à ce que les pays les plus sensibles au réchauffement soient les plus opposés au leadership américain, représenté par Donald Trump. Ce n'est pas exactement ce que l'on voit. Ce n'est pas le cas du Canada, par exemple», explique à Sputnik Daniel Boy, directeur de recherche au CEVIPOF.



Le Portugal, où la cote de popularité américaine a chuté de 51 points, répond-il au critère écologique? «En aucune façon, ce n'est le [pays le plus, ndlr] plus sensible au problème du réchauffement climatique. Donc, s'il s'agissait là d'une hypothèse, ce n'est pas du tout confirmé par la hiérarchie», poursuit l'expert, qui s'étonne que la France ne soit pas plus haut placée dans les pays les moins aimants:



«On s'attendrait à un score encore plus négatif que celui-là. La France a regagné un leadership dans le domaine de l'environnement, avec la COP 21. On pourrait s'attendre à ce qu'elle soit encore plus hostile au leadership américain, représenté par Trump.»


«La France est un pays globalement orienté à gauche. Je ne vois pas d'explication à ce pourcentage qui désapprouvent, et qui est quand même élevé avec 65%, mais qui n'est, comparativement aux autres pays, pas plus élevé».


Mais parle-t-on de la politique de Trump ou du personnage? Une autre lecture de ce sondage est possible. Le président américain, dont le débit de parole n'est pas un exemple d'éloquence, aurait le don d'agacer les Français, avance Sébastien Cochard, candidat FN aux élections législatives pour les Français de l'étranger de la zone Russie- Asie-Pacifique:


«Il suffit d'écouter M. Trump pendant 30 secondes pour comprendre qu'il a une sorte de dysfonctionnement cérébral aggravé, qui ne plaît pas beaucoup aux Français, qui sont cartésiens, qui aiment bien les orateurs talentueux. Il a un côté fruste qui colle aux préjugés français sur le fait que les Américains seraient, en gros, tous des paysans», relève ce financier et diplomate.


Et de poursuivre sur le traitement médiatique dont fait l'objet le Président américain, qui fêtait d'ailleurs le 20 janvier dernier sa première année à la Maison-Blanche:


« Je vois que dans les Philipines, Trump a un niveau d'appréciation extrêmement élevé. C'est de la propagande interne aux Philippines. En France, les médias français étaient très anti-Trump. Cela vient se greffer sur un terreau d'anti-américanisme latent en France, qui est de bon aloi d'ailleurs. Et donc les Français, assez naturellement méfiants envers les États-Unis, qui n'aimaient pas la présidence de Georges W. Bush, se retrouvent assez naturellement dans leur créneau habituel, en étant peu satisfaits de la performance de M. Trump».


Cette nouvelle enquête de Gallup révèle qu'au niveau mondial, seulement 30% des personnes interrogées approuvent l'action de la présidence Trump, alors que son prédécesseur Barack Obama avait terminé à 48%. La Chine a davantage la cote que les États-Unis, avec 31%, qui dépassent à peine la Russie, pour laquelle l'action de Vladimir Poutine est jugée positive à 27%.


Le continent européen semble divisé entre «Ouest» et «Est». «En fait, quatre des cinq pays ou régions ayant les plus faibles taux d'approbation au monde du leadership américain sont en Europe», note Gallup. Ainsi, l'Islande n'approuve qu'à 8% le leadership US, devant le Portugal (12%), et la Suède (11%), alors que le Kosovo approuve à 75%, l'Albanie à 72%, et Pologne à 56%.



«Ce sont plutôt les pays libéraux, ouverts sur l'extérieur. Belgique et Luxembourg, ce sont des paradis fiscaux au sein de l'UE. Le Canada, c'est une sorte d'États-Unis bis. Les anglo-américains appellent ça les "liberals", ce sont des Macron et autres Merkel», estime Sébastien Cochard, qui estime que ces pays. «sont déçus que les Américains aient élu un Président qui se prétend plus souverainiste, moins libre-échangiste, qui veut remettre en cause des accords de libre-échange».


À l'appui de cette thèse, soulignons que la Belgique approuve le leadership américain à seulement 20%, en chute de 44 points par rapport à 2016. Gallup a questionné 1000 répondants soit en personne, soit au téléphone, dans les 134 pays sondés. La marge d'erreur varie de deux à cinq points de pourcentage, selon les pays.