Commission spéciale d’examen des événements du printemps 2012

Pour une véritable commission d’enquête

Otages des compressions budgétaires

Tribune libre

Le 30 août, Le Devoir rapportait que la Commission spéciale d’examen des événements du printemps 2012 éprouvait des difficultés à trouver des témoins civils. Selon la source du quotidien, « les trois commissaires, Serge Ménard, Bernard Grenier et Claudette Carbonneau, ont passé l’été à faire des appels téléphoniques sans grand succès. »
Le même jour, les commissaires niaient avoir du mal à recruter des témoins, affirmant que les travaux avaient progressé «considérablement», tout en défendant la légitimité de la commission. Selon Serge Ménard, peu de gens ont refusé de témoigner et, jusqu’ici, 36 entrevues de fond ont été menées et 18 seront réalisées la semaine prochaine.
Par ailleurs, l’Association des policiers provinciaux du Québec, la Fédération des policiers municipaux du Québec, les Fraternités à Québec et à Montréal et une trentaine d’associations et syndicats, dont la Ligue des droits et libertés, ont déjà annoncé leur intention de boycotter la commission.
Face à une telle toile de fond pour le moins nébuleuse sur laquelle certains personnages principaux « brillent par leur absence », je crois que le gouvernement devrait instituer une véritable commission d’enquête, pleinement indépendante, avec le pouvoir de contraindre des témoins, si son intention est vraiment de faire la lumière sur les événements entourant les interventions policières et les manifestations étudiantes lors du printemps érable 2012…
Otages des compressions budgétaires
Malgré le fait que les commissions scolaires aient dû augmenter leurs taxes en raison des compressions budgétaires que le gouvernement Marois leur a imposées en invoquant le « sacro-saint spectre » de l’équilibre budgétaire, les commissions scolaires ont dû réduire les services aux élèves handicapés et en difficulté.
Bien que le gouvernement ait soutenu que les compressions budgétaires imposées aux commissions scolaires n'affecteraient pas les services directs aux élèves, la réalité sur le terrain est tout autre, assurent divers intervenants du milieu scolaire qui rapportent la suppression de postes de techniciens en éducation spécialisée, des compressions dans le transport pour élèves handicapés, une réduction des heures de soutien à l'intégration et une diminution des sorties éducatives.
Nous assistons là à un scénario digne des plus grands burlesques où les élèves en difficulté sont pris en otages par l’effet boomerang des compressions budgétaires d’un gouvernement obsédé par l’équilibre budgétaire…à tout prix!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    2 septembre 2013

    « si son intention est vraiment de faire
    la lumière sur les événements entourant les interventions policières et les manifestations étudiantes lors du printemps érable 2012… » Voilà, la question!
    Un « vrai »gouvernement, aux mains libres, ne serait pas terrorisé par l’idée d’exhiber au grand jour le responsable de cette pantomime servant à noircir la jeunesse du Québec : « la violence et l’intimidation », « barrer le passage aux étudiants qui veulent étudier! »
    Exaspération venue des coups de matraque, venus du refus de parler aux 4 délégués, venu d’un gouvernement corrompu, venu de recteurs en forte demande, venus du retrait financier d’Ottawa, venu du plan d’étouffer le Québec.
    Faute de pouvoir enquêter sur l’ex(?) PM libéral, l’actuel gouvernement (en sursis) devrait au moins faire la lumière sur l’origine de la mauvaise gestion des universités qui a abouti à ce choix de « faire payer leur juste part » à qui? À ceux qui ne touchent aucun revenu!
    Les chantiers d’infrastructures nous coûtent 35% plus cher qu’en Ontario à cause des enveloppes brunes : demandons aux sans revenu une augmentation de 35% pour rivaliser avec les frais de sco de cette province!
    L’image ne pourrait-elle pas frapper plus fort que les billevesées du policierPLQ Poëti?

  • Archives de Vigile Répondre

    31 août 2013

    Les étudiants et ceux qui se disent avoir été victimes de violence policière, eux, ils ont accepté de témoigner.
    Si les policiers n'y vont pas, ils devront accepter de se faire traiter de tous les noms, sans pouvoir répliquer (dans le rapport de la commission, j'entend). C'est leur choix.
    Gaston Carmichael