Pour une interpellation sans bavure d’un terroriste français, appelez la police belge

80f62be4cbe6a87ae4506d16ba14c481

En Belgique, la police fait de la police et n'est pas à la merci des commandes du pouvoir

Quelles pudibonderies le huis clos de la reconstitution du Bataclan protège-t-il ?


Des véhicules banalisés, des équipes légères, une coordination parfaite, un vrai ballet d’opéra : interpellation d’Abdeslam propre et nette par la police belge dans le Belgistan de Moleenbeck. « Hit and run. »


Pendant ce temps, en France… Une commission d’enquête parlementaire fonctionnant en huis clos organise une reconstitution du Bataclan. La justice organisera un jour, peut-être, la sienne. Étrange application de la séparation des pouvoirs : le législatif enquête main dans la main avec l’exécutif, fait sa reconstitution et méprise le judiciaire.


Un huis clos est destiné à protéger les victimes et éviter le scandale. Il semble qu’ici les victimes ne souhaitent pas ce huis clos. Mais alors, quel est ce scandale qui ne doit pas éclater et impose un huis clos total ?


On le devine d’autant plus facilement que nous avons déjà l’audition du commandant de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris devant… la commission parlementaire.


On connaît déjà la polémique autour de l’intervention à Saint-Denis. On a vu aussi les images de « l’assaut » de l’Hyper Cacher, bien éloigné des standards. Un assaut « en bordel couvrez », ou tout le monde tchatche, après un échec de l’effraction (comme à chaque fois) : un type rentre tout seul et invente un nouveau schéma tactique, dans le feu de l’action…


Alors il va falloir poser la question à huis clos : est-il permis de penser que vous auriez pu aussi tirer sur des innocents ? Comme le chien Diesel ou les voisins de Jawad ?


Que l’on n’argumente pas ici par des applaudissements et des félicitations pour ce genre de défaites, « parce-que-les-terroristes-sont-tous-morts-et-maintenant-dormez-tranquilles ». Dans la contre-insurrection, un terroriste est bien plus précieux capturé et vivant que mort et enterré. Un otage libéré vivant aussi, accessoirement.


Le Bataclan, c’est notre Beslan à nous. Mais en Russie, en 2004, tout a été mis sur la table. Les élus français, eux, se verrouillent leur petite enquête dans un huis clos fraternel pour se mettre d’accord entre initiés sur ce que l’on dira dans 25 ans. Voici qu’apparaît à présent la notion de « secret de police nationale »… Pour protéger quoi, au juste ? Quelque chose me dit que ce nouveau principe sera mieux respecté que celui du secret de l’instruction ou de la présomption d’innocence.


Faudra-t-il un 11 septembre français pour en finir avec les mentalités à la papy tripoteur, les petites cachotteries, les baronnies, les susceptibilités mal placées, les hiérarchies occultes ? Personne n’est à l’abri d’un désastre.



Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé