Pour une équipe nationale du Québec

Prendre notre place dans le monde par le sport

Tribune libre

Comme vous le savez sans doute, le championnat européen de soccer de l’UEFA (Union Européenne de Football Association), mieux connu sous le nom d’Euro 2016, bat son plein. J’aime bien regarder ce tournoi où, généralement, le nationalisme de chacun des pays peut s’exprimer pacifiquement grâce au sport. Deux des matches que j’ai eu la chance de regarder récemment impliquaient d’un côté la Slovaquie et le Pays de Galles et, de l’autre, l’Irlande du Nord et la Pologne. Qu’ont en commun ces deux affrontements? Vous l’aurez deviné, ils impliquent tous les deux une nation non souveraine, à savoir le Pays de Galles et l’Irlande Du Nord.
Le Québec compte dans tous les sports des athlètes professionnels de haut niveau. Le problème ne se situe pas au niveau sportif mais au niveau politique. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait bien des défauts, mais nous pouvons lui attribuer une qualité : il a fait reconnaître la nation québécoise par le Parlement canadien. Vous me direz, et avec raison, que cette motion de reconnaissance n’était que symbolique. C’est vrai. Mais appuyons-nous tout de même sur cette dernière, et sur l’exemple britannique, pour faire avancer le dossier d’une équipe nationale québécoise.
Le Royaume-Uni, pays dont le Canada aime prendre l’exemple pour ériger ses institutions, compte quatre nations reconnues et celles-ci ont toutes leurs équipes nationales dans les championnats internationaux. Bien sûr ces équipes ne se qualifient pas toujours pour chaque compétition (sur ce point, elles se comparent au Canada qui lui non plus ne se qualifie pas toujours, notamment au soccer international) mais mieux vaut une participation occasionnelle toute nationale qu’une équipe qui se qualifie plus souvent mais dont les succès ne sont pas entièrement les nôtres.
La meilleure façon pour le peuple québécois d’être représenté à l’international reste l’indépendance du Québec. Malheureusement, cela ne semble pas réalisable à court terme. Mais le dossier d’une équipe nationale du Québec est un projet rassembleur qui peut rallier une forte majorité de Québécois. En s’appuyant sur l’exemple des quatre nations reconnues au sein du Royaume-Uni ainsi que sur la motion de reconnaissance du Québec en tant que nation, il y a du chemin à faire sur la question d’une équipe nationale toute québécoise.

Squared

Alexandre Bélanger5 articles

  • 7 028

Militant indépendantiste depuis 1994, je continue le combat pour l'indépendance du Québec en publiant occasionnellement des textes d'opinion.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juin 2016

    Merci M.Bélanger pour ce texte,
    Je suis le président de la Fondation Équipe-Québec qui a pour mission de créer des équipes nationales du Québec dans tous les sports.
    À cette effet, en 2016 seulement nous avons trois sports qui ont présenté des équipes Québec, soit l'escrime, l'inter-crosse et le hockey-balle. Ces équipes pavent la voie aux autres au niveau légal.
    Le hockey sur glace ne tardera pas à emboîter le pas si nous démontrons que la présence du Québec sera payante pour les fédérations de hockey.
    N'hésitez pas à vous joindre à nous!
    www.feqc.org

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2016

    Excellente idée !
    _____
    " Notre action manque d'ambition. Nous n'avons guère le sens de la force, ni celui de la victoire. Nous ne concevons de projets qu'en fonction de gains fragmentaires possibles. Nous ne concevons pas de destinée politique accomplie, d'ordre nouveau instauré ; notre volonté porte peu et en général nous la faisons taire. Nous sommes en méfiance de nous-mêmes et enclins à appréhender les mouvements populaires. Cela mesure assez bien la taille de nos hommes d'action."
    “Critique de notre psychologie de l’action.”
    Pierre Vadeboncoeur, Cité libre, 3, 8 (novembre 1953) : 11-28
    ...une équipe nationale de "hoQuey" aurait le mérite d'inspirer autre chose que cette appréhension des mouvements populaire.