Pour Robert Ménard, Marine Le Pen doit «virer la famille Philippot» si elle veut accéder au pouvoir

Il n'y a pas qu'au PQ ou le débat gauche-droite divise


Le maire de Béziers a estimé le 8 septembre sur RMC que pour espérer accéder un jour à l'Elysée, Marine Le Pen devait évincer Florian Philippot et ses alliés politiques, dont la ligne serait rejetée par les Français.

«Il faut que Marine Le Pen vire un certain nombre de types autour d'elle». C'est ce qu'a estimé le maire de Béziers, Robert Ménard, le 8 septembre sur les ondes de RMC. Et il a une idée bien précise sur les personnalités qu'il faut évincer du parti en premier : «[Florian] Philippot, la famille Philippot, un certain nombre de ses conseillers qui sont des gens néfastes», a estimé l'ancien patron de Reporters sans Frontières (RSF).

Selon Robert Ménard, le vice-président du parti tient, tout simplement des propos lui semblant «invraisemblables» dans tous les domaines.

«Aujourd'hui avec le programme que Marine Le Pen défend, on va dans le mur. Quand vous avez pris trois raclées, c'est comme au sport : une équipe perd trois matches d'affilée, elle se demande si l'entraîneur est le bon. Là, régionales, présidentielle, législatives... Vous ne pouvez pas ne pas vous interroger. Sinon, ça veut dire que vous êtes sourd et muet», a aussi estimé l'édile du Sud-Ouest.

Dans le viseur du maire : le discours anti-Union européenne et pro-sortie de l'euro porté par le Front national (FN) durant la campagne présidentielle et sur lequel Florian Philippot se montre inflexible. «Il y a un problème, d'abord un problème de programme. On ne peut pas dire autant d'âneries sur l'Europe, dire que c'est une espèce de dictature, que les peuples européens vivraient sous le joug de l'euro et qu'ils vivraient dans la misère, tout ça c'est faux, c'est juste fou», s'est désolé Robert Ménard.

A l'inverse, le maire élu avec le soutien du FN prône un rapprochement idéologique entre la droite et le FN, qui se traduirait notamment par un adoucissement du discours sur l'Europe et un discours économique plus libéral. «Mes ennemis, ce n'est pas la droite», a ainsi souligné le Biterrois. «Je sais bien que [Laurent] Wauquiez [actuellement favori pour la candidature à la présidence des Républicains] ne veut pas entendre parler d'alliance avec des gens comme nous... D'abord, il changera d'avis, on verra... Et puis je me sens plus proche de Laurent Wauquiez que de Jean-Luc Mélenchon», a-t-il poursuivi, en référence priobable au fait que Florian Philippot s'était dit prêt à prendre un café avec l'une comme l'autre de ces personnalités politiques extérieures au FN.

Ménard, à droite toute !

Si Robert Ménard est si convaincu que Marine Le Pen doit se séparer de Florian Philippot pour espérer accéder au pouvoir, c'est que ce dernier constitue, aux yeux du maire de Béziers, un risque de dérive à gauche pour le parti.

Dans sa «Lettre ouverte à mes amis du Front national» diffusée dans la soirée du 22 août par Le Figaro, Robert Ménard avait déjà demandé au FN de se rendre «plus fréquentable» auprès de la droite «classique» et de «ne pas mettre tous les responsables des Républicains dans le même panier».

«Il faut s'appuyer sur une jeune génération de militants aguerris dans les rangs de la Manif pour tous et s'inspirer du travail de ces élus locaux – souvent "divers droite" – qui se coltinent le réel», estimait alors l'ancien patron de RSF. Il martelait également que la «vieille chimère» d'une alliance possible entre le FN et les «souverainistes de gauche», une ligne que porte selon lui Florian Philippot, devait être abolie pour le bien du parti dont Robert Ménard, faut-il le rappeler, ne fait pas partie. 


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