Voilà un point de vue qui a le mérite d'avoir l'air très clair, mais est-ce vraiment le cas? Quant à la nationalisation d'actifs une fois plus ou moins développés, on s'entend que ça peut être parfois incontournable grâce à l'expropriation. À tout prendre, sur le plan de la morale collective, il ne peut pas y avoir ainsi de meilleure façon de procéder quand même, s'il le faut, à l'exploitation positive de nos ressources naturelles qui sont, selon moi, toutes stratégiques.
Toutefois, quand il ne s'agit que de ressources encore brutes, à l’état naissant, elles n'ont pas à être « nationalisées », car elles nous appartiennent déjà, de fait. Alors pourquoi donc les brader à des intérêts privés?
En effet, les ressources énergétiques d'un pays de même que l'ensemble de ses ressources naturelles exploitables constituent comme l'eau que l'on boit et l'air que l'on respire ou le sol que l'on cultive quelque chose qui est inaliénable par nature et moralement impossible à « privatiser » pour quelque raison pratique que ce soit, parce que chose trop essentielle à assurer non seulement notre survie, mais notre prospérité collective transgénérationnelle: des intérêts restreints à la poursuite du profit comme fin en soi pour quelques-uns à une époque donnée ne peuvent pas détenir sauf par force aucun pouvoir d'exproprier littéralement, de par l'exercice d'une activité quelconque, l'État lui-même de son propre territoire et dépendances, car la propriété privée n'est jamais qu'un privilège que celui-ci consent à accorder à la société civile au bénéfice de la liberté de développement individuel de tous et chacun.
La seule fin pour laquelle l'humanité puisse être justifiable, individuellement ou collectivement, d'enfreindre la liberté d'action de tel ou telle de ses membres, est la légitime défense du Bien commun universel dont émarge l'environnement au premier chef.
Sauf que moi je préférerais de loin s'il était possible et souhaitable et je crois que ça l'est, au nom du fameux principe supérieur de précaution, laisser dormir toute cette saloperie dans notre sous-sol pour passer directement au développement des énergies propres et renouvelables. Ce dont nous avons parfaitement les moyens financiers quand même de développer au fur et à mesure.
Le Québec doit continuer de devenir un Paradis vert sous tous rapports, toujours sur l'initiative ou sous contrôle étatique. Il est très curieux, d'ailleurs, que tout à coup plus personne ne parle de partenariat public/privé: si l'État n'a pas l'expertise tout de suite, il peut, si absolument nécessaire, l'acheter en la déléguant pour commencer.
Les risques environnementaux que nous feraient courir, s'ils s'avéraient trop hasardeux, l'exploitation maximale des gaz de schistes en zone habitée et très vulnérable, de laquelle dépend toute notre qualité de vie, le seul espace vital dont nous disposons le long de la Vallée du Saint-Laurent, de même que le forage de plates-formes pétrolières en face des Îles-de-la-Madeleine dans le golfe du Saint-Laurent, tiendraient alors de la plus pure cupidité, qu'elle soit étatique ou pire encore, le fait de vils spoliateurs.
Cela se passe pourtant à travers toute l'Amérique et maintenant, dans nos terres agricoles, nos arrière-cours et nos jardins, bien pire encore – car au Québec, c'est le Far West pour les gazières, il n'existe aucune politique environnementale sur les questions énergétiques de long terme, ni par conséquent de cadre légal adéquat à cette industrie prédatrice qui tente de tous nous mettre devant un fait accompli et irréversible, très coûteux à rattraper après coup, avec la complicité d'un gouvernement néolibéral qui a multiplié aveuglément, à toute vapeur, les permis d'exploration auprès des amis lobbyistes et contributeurs du parti.
L'idéologie libertarienne des Harper et des Charest, je voudrais bien, moi, que ce ne soit rien d'autre qu'une tête de mort ou une croix gammée imprimée sur un tee-shirt: un « bad trip » d'ados qui s'amusent à faire peur au monde ! Seulement voilà, on voit maintenant comment une bande de « gaz-de-schisteux » se sont tout comme emparés de l'État québécois, s’il était possible, sous une fausse représentation libérale, pour perpétrer le viol systématique de notre environnement immédiat.
Pour le « libéralisme » prétendument classique à la Belle Époque, mais qualifié de « néo » ou même d’« ultra » aujourd'hui, et qui a catastrophiquement dégénéré en anarcho-capitalisme, de nos jours, à l'échelle planétaire, le rôle légitime de l'État consiste d'abord et avant toute chose en la protection des libertés individuelles des plus riches. L'État n'assure les fonctions dites « régaliennes » de police, de justice et de défense que dans le principal intérêt de ces derniers, et s'il le faut, au mépris du Bien commun universel le plus foncier, entre autres le droit pourtant inaliénable en un environnement sain pour tous et chacun sur cette foutue motte de boue!
Tous ces maudits faux-culs de néolibéraux et d'ultras de tout acabit cherchent systématiquement à se démarquer du clivage droite/gauche et se réclament alors d'un mythique troisième axe politique qui prétend le dépasser, mais qui mène tout droit à un mur, par exemple dans les questions environnementales si brûlantes par les temps qui courent la galipote!
Gary GAIGNON
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4 commentaires
Isabelle Poulin Répondre
21 septembre 2010Si vous n'avez pas vu 'Gasland' Il est disponible sur startpage.com ou ma page stop à
http://pages.videotron.com/isabell
Voici les 3 premières parties :
http://www.blinkx.com/watch-video/gasland-03/5RAlVxogYiKxMqnTkysULg Gasland part 3
http://www.blinkx.com/watch-video/gasland-02/nlAW8tQhwed0i0pysIzVDg part 2
http://www.blinkx.com/watch-video/gasland-01/Yd-1GssKfZH1rUSk12dmvw Gasland part 1
Isabelle Poulin Répondre
21 septembre 2010À voir absolument, un quotidien Le Maghreb annonce la conquête du shisme par l'algérie :
http://www.lemaghrebdz.com/lire.php?id=29577
Isabelle Poulin Répondre
21 septembre 2010Merci Monsieur Pomerleau, excellente émission !
Voici un bon résumé de la situation inclant les acteurs, les enjeux et la chronologie des événements :
http://www.latribuduverbe.com/archives/2010/09/le_nouveau_far_west_des_gaz_de.html
Jean-Claude Pomerleau Répondre
21 septembre 2010Scandale du gaz: Les libéraux ont traversé la ligne rouge, de la corruption à la trahison de l'intérêt national.
Le lien vers le site de CISM 89,3 FM mène à 2 émissions de Benoit Perron (ZONE de RÉSISTANCE) qui traitent du dossier des filières énergétiques du Québec.
Celle du 14 septembre a pour invité M Daniel Breton (MCN21); celle du 21 Septembre traitent plus particulièrement des liens entre le PLQ et les acteurs économiques qui oeuvrent dans le secteurs de l'énergie: Tous dans le même lit.
http://www.cism.umontreal.ca/show_details.php?sID=264
Conclusion. Notre État est squatté par une gagne de pirates. Il faut sortir le PLQ du pouvoir au plus sacrant. L'alternative politique offre t elle des garanties ? Non, et c'est à nous d'y voir. Pour le moment on a une certitude: En matière de stratégie énergétique on a le pire gouvernement de notre histoire !
On parle ici de trahison de l'intérêt national.
JCPomerleau