Joël Lion, consul général d'Israël pour le Québec et les provinces atlantiques
À l'Assemblée générale des Nations unies, les regards sont tournés vers le Moyen-Orient. Les Palestiniens désirent présenter une demande d'indépendance. Personne, pas même Israël, ne dénie leur droit à l'indépendance. La seule question qui se pose est de savoir s'il est sage de le faire unilatéralement.
Depuis le début de ma carrière diplomatique, en août 1993, un mois avant la signature des accords d'Oslo, le processus de paix avec l'Autorité palestinienne était devenu la base centrale de la politique extérieure israélienne. En effet, il y a eu des hauts et des bas, des moments d'euphorie et des moments de deuil, mais tous nous savions que le seul moyen d'arriver à la paix était par un compromis négocié. Compromis veut dire que chaque parti doit renoncer à certaines de ses aspirations, à certains de ses rêves.
Comme mon premier ministre l'avait déclaré devant le Congrès américain en mai 2011, nous sommes prêts, au bénéfice de nos générations futures, à faire ce compromis: «Les Palestiniens partagent cette petite terre avec nous. Nous cherchons une paix dans laquelle ils ne seront ni les sujets d'Israël ni des citoyens d'Israël. Ils doivent mener une vie de dignité nationale comme un peuple libre et indépendant dans leur propre État. Ils doivent jouir d'une économie prospère où leur créativité et leur initiative pourront prospérer. Nous allons être très généreux sur la taille d'un futur État palestinien. Mais comme dit le président Obama, la frontière sera différente de celle qui existait le 4 juin 1967. Israël ne reviendra pas sur les lignes indéfendables de 1967.»
Israéliens et Palestiniens aspirent du fond du coeur à une paix juste et réelle. Nos deux peuples en ont assez des souffrances, de la haine, des guerres, et de tant d'écoulement de sang durant toutes ces décennies. La solution: deux États indépendants, côte à côte, et qui se reconnaissent mutuellement.
Pour ce faire, il est essentiel de relancer des négociations directes et sans conditions préalables avec nos partenaires palestiniens, et d'éviter toute déclaration unilatérale qui viendrait en contradiction flagrante avec les accords d'Oslo, ce qui risquerait même de les annuler.
C'est ainsi qu'au lieu d'aller à New York et d'éviter de nous regarder droit dans les yeux, nous réitérons notre invitation au président de l'Autorité palestinienne: Monsieur Abbas, avant qu'il soit trop tard, rencontrez à Jérusalem ou à Ramallah, notre premier ministre, monsieur Nétanyahou. Nos villes ne sont distantes que de 16 kilomètres l'une de l'autre.
Engageons-nous dans des négociations franches et sans préalables. Notre but est de trouver un compromis qui aboutira à une paix juste et réelle entre nos deux peuples, israélien et palestinien, et de promouvoir la proclamation de deux États indépendants: l'État d'Israël pour la nation juive, et l'État palestinien pour la nation palestinienne.
Comme Gilles Vigneault l'a si bien chanté, nous aussi, Palestiniens et Israéliens, nous aimerions chanter un jour prochain: «Gens du pays, c'est à notre tour de nous laisser parler d'amour.»
Et paraphrasant Théodore Herzl, nous proclamons à haute voix: «Si vous le désirez, ce ne sera pas un rêve.» Ce rêve, toutefois, ne se réalisera jamais si l'on choisit d'opter pour la crainte et non l'espoir, le désespoir et non l'optimisme. L'unilatéralisme, comme nous l'avons tous appris de nos propres erreurs, ne fonctionne pas et la paix en l'absence de dialogue ne fera qu'aboutir à un avenir de séparation, de méfiance et de violence continues. Nos deux peuples méritent mieux que ça.
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Joël Lion, consul général d'Israël pour le Québec et les provinces atlantiques
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