Politiciens avec idéaux recherchés!

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Les politiciens ne sont que des gestionnaires de l'ordre libéral actuel


Alexandre Cusson, bien connu des électeurs de Drummondville et des passionnés de politique municipale, sera de la course à la chefferie du Parti libéral. Il défiera Dominique Anglade, qui est pour l’instant la favorite.


Pressé par les journalistes d’expliquer les raisons de sa candidature et de préciser ses grandes idées, Alexandre Cusson s’est montré prudent.


Il a évidemment précisé qu’il était absolument fédéraliste. C’est la condition d’entrée au PLQ. Mais pour le reste, on ne sait pas grand-chose de lui.


En gros, il dit vouloir écouter avant de parler.


Cela peut sembler modeste, noble, attentionné, généreux. Ce ne l’est pas. C’est même agaçant. Voyons pourquoi­­­.


Sondages


Traduisons son propos.


Je m’engage en politique québécoise par ambition. Mais je ne sais pas vraiment quelles convictions me structurent. Je ne suis même pas certain de ma vision de l’avenir du Québec. Alors j’irai vous consulter pour savoir ce que vous pensez, et je vous dirai ensuite que c’est ce que je pense.


Aussi bien faire un sondage, ce sera plus simple !


Évidemment, il y a de la frime là-dedans­­­. On devine qu’Alexandre Cusson­­­ a ses idées sur le développement du Québec et l’avenir du parti qu’il a décidé d’embrasser. Mais il semble croire obligatoire de se plier au rituel de la consultationnite !


Alexandre Cusson en appelle aussi à un débat d’idées ! Très bien. C’est une bonne chose.


Mais trop souvent, on se contente d’en appeler à un débat d’idées sans proposer soi-même d’idées. La meilleure manière de provoquer un débat d’idées, c’est encore d’avancer soi-même ses propres idées et de forcer les autres à réagir et à se positionner par rapport à son propre discours.








Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.





En d’autres mots, plutôt que d’en appeler de manière un peu incantatoire à un grand débat sans se mouiller soi-même, aussi bien l’engager en disant clairement ce qu’on pense, qu’il s’agisse d’identité, d’économie, de développement régional ou d’écologie.


Qu’on me comprenne bien. Je ne m’oppose évidemment pas à ce qu’on cherche à comprendre son pays en allant à la rencontre des différents milieux et des différentes catégories de la population. Cela va même de soi. Il faut savoir de quoi on parle. Une société n’est pas une construction artificielle.


Mais une fois cela dit, le propre de la démocratie est de permettre l’affrontement de plusieurs visions – autrement dit, de plusieurs avenirs possibles. La politique n’est pas qu’une entreprise technocratique. Elle mobilise des valeurs, des idéaux, des principes. Elle organise leur affrontement civilisé.


Débat


Nous sommes nombreux à espérer un débat politique mené par des hommes et des femmes qui ne sont pas mus que par la quête du pouvoir, mais qui ont pour leur peuple des ambitions qui dépassent la simple admi­nistration tranquille du quotidien.


René Lévesque, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, Pierre Elliot Trudeau, Claude Ryan, en d’autres temps, étaient de cette catégorie. Ils étaient d’authentiques leaders. Ils aimaient le pouvoir, certainement, mais ils voulaient surtout en faire quelque chose.


Au PLQ comme au PQ, on souhaitera que se présentent de tels leaders.




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