Les crises et la création de nouveautés

Pluralisme et créativité dans nos recherches d'argumentaires

L'indépendance a besoin d'un discours politique innovateur

Tribune libre

Les confrontations d’opinion sont reconnues comme faisant naître le nouveau dans toute société moderne ou en voie de le devenir. Ces affirmations de convictions profondes, et souvent tranchées, peuvent être la source d’un renouvellement des discours émancipateurs. C’est avec le regard braqué sur cette nouveauté que nous devons désormais envisager un projet libérateur du Québec.
Le mot « implosion » appliqué au PQ n’a pas grand sens. Il est une forme d’éloge à ce qu’engendre le fédéralisme ou le néolibéralisme sur les forces libératrices du Québec. Comme si ce parti portait en lui-même une forme d’échec prédestiné du projet, alors que s’y est déjà manifesté tout son caractère novateur pour le Québec. Que les plus vieux se souviennent. En effet, comment ne pas constater que les réjouissances, presque l’allégresse, au sein des promoteurs d’un impérialiste Canada à grands coups de canons dans le monde, y compris au NPD, demande un regard plus objectif sur les véritables forces indépendantistes ? Il doit s’appuyer sur ces aspirations à une évolution vers une nouvelle forme d’exercice du pouvoir dont le Canada représente le retard et la sclérose.
Malgré le déni du « nouveau » Canada que prétend annoncer la victoire du NPD, les discussions sur l’indépendance et sur l’aspiration au renouvellement de ses appareils politiques n’ont jamais fait autant parler du projet avec le souhait rajeuni de le voir se réaliser.
Loin de nous affaiblir, cette recherche effrénée d’argumentaires pour orienter le débat sur les stratégies et les différents programmes d’accession à l’indépendance, a un aspect éminemment créateur. L’expression des divergences politiques autour des moyens à se donner pour conduire à la libération de notre nation portent le discours lui-même vers de nouveaux acteurs et de nouveaux horizons qui n’ont jamais été aussi prometteurs.
Clairement, le PQ n’a plus le monopole de la façon dont les Québécois-e-s assumeront leur destin. Ni le PQ, ni Québec solidaire ne feront l’indépendance tout seuls dans leur coin. Est-ce si grave si, dans la recherche de notre émancipation commune, un pluralisme inspirant se manifeste par un foisonnement de nouveaux moyens ? Est-ce une faiblesse que s’offrent aux Québécois-e-s une diversité d’opportunités vers la sortie d’un faux pays qui étaye sa domination sur une espèce de fatalisme reportant indéfiniment le processus d’émergence d’une autre période de maturation politique du Québec et de son projet ? Nous l’avons pourtant sous les yeux cette conjoncture qui devrait renforcer notre confiance en nous-mêmes.
La multiplication des formules et l’ouverture sur de nouvelles avenues devraient réjouir les tenants d’un Québec libre. Elles annoncent un approfondissement et un enracinement dans une force populaire qui continuera de s’affirmer de différentes manières.
Toute cette effervescence provoque des occasions insoupçonnées d’un apprentissage politique qui devraient nous gagner des forces plus jeunes et plus diversifiées pour l’avènement d’un printemps du Québec.
Jamais ne se sont exprimées autant de voix pragmatiques, qui ne se résument pas à l’expression d’un sentiment nationale diffus, et de questionnements sur notre destin commun. Ainsi les occasions pour chacun de faire valoir le « Québec que nous voulons » se démultiplient. Au lieu d’y voir une conjoncture défavorable, on devrait s’empresser de répondre aux questionnements des Québécois-e-s dans un autre mode que celui des vielles forces. Forces qui ont tout de même continué de s’additionner au lieu de se rabougrir et de se replier sur soi. Et ce malgré les éternelles précarités de la situation sur lesquelles s’appuient les forces du ROC avec les mauvais présages que nous promettent ses partisans Québécois.
De la même manière que la conjoncture est favorable à la gauche des temps-ci, dans le monde et au Québec, elle autorise un certain optimisme sur la façon solidaire dont pourrait s’exprimer une volonté rafraichie de nous émanciper de la tutelle, et du patronat, et du Canada impérial. Soupesez-en la portée en consultant le programme du PCQ sur notre site. C'est une contribution qui en vaut bien d'autres


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