ÉLECTIONS QUÉBEC 2022

Pire défaite du PQ: un mode de scrutin «injuste», dénonce PSPP

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Le PQ doit arrêter de promouvoir la réforme du mode de scrutin : le système actuel favorise les régions francophones contre Montréal anglo-immigré

Au lendemain de la pire défaite de l’histoire du Parti Québécois, le chef élu Paul St-Pierre Plamondon plaide l’injustice et en appelle à une réforme du mode de scrutin. Il ferme d’ailleurs la porte à un rapprochement ou à une alliance avec Québec solidaire.


Seulement trois députés péquistes feront leur entrée à l’Assemblée nationale, et la formation a obtenu le plus bas résultat au scrutin universel de son histoire, avec 14,6% des voix. Malgré tout, le chef nouvellement élu dans la circonscription de Camille-Laurin reste positif.  


Selon lui, la population a décidé que la CAQ méritait un deuxième mandat, après avoir géré la pandémie durant deux ans.   


«On termine avec plus de votes au suffrage universel que l’opposition officielle qui a 23 députés», a-t-il martelé, affirmant qu’il est urgent de changer ce mode de scrutin, qui provoque une injustice quant au nombre de députés.  


«La disproportion entre le vote populaire et le nombre de sièges est historique et elle est très problématique pour la démocratie au Québec. On a 15%, mais même pas 3% des sièges», dit-il, qualifiant de vieillot notre système.  


Collaboration réclamée


Avec ce résultat, le PQ pourrait ne pas être reconnu à l’Assemblée nationale à titre de formation politique officielle. Le chef péquiste réclame une reconnaissance et un budget à la hauteur de son résultat au suffrage populaire, plaidant pour la survie de sa formation à l’intérieur des murs de l’Assemblée nationale.  


«François Legault a signifié sa volonté d’être rassembleur et de travailler avec les partis d'opposition. Dominique Anglade a signifié une volonté similaire. J’en appelle à constater cette injustice. De ne pas l’aggraver davantage, de permettre à chaque voix qui s’est exprimée au suffrage universel d’avoir un budget de fonctionnement et d’avoir un espace équitable pour poser des questions.» 


Alliance impossible avec QS


PSPP est fier d’avoir mené la meilleure campagne, selon les sondages.  


Or, cette performance ne s’est pas reflétée dans les résultats. Dans plusieurs bastions traditionnellement péquistes, la formation indépendantiste a totalement été déclassée par la Coalition Avenir Québec.  


Cependant, à la lumière des résultats, plus de 30% des électeurs ont donné leur appui à une formation souverainiste et progressiste, soit Québec solidaire ou le Parti Québécois. 


Le chef du PQ refuse néanmoins d’ouvrir la porte à une possible alliance avec la formation de Gabriel Nadeau-Dubois.  


«On demande à des partis qui ne pensent pas la même chose de se fusionner parce qu’on n’est pas capable de donner une place à chaque parti dans un système normal», a premièrement indiqué le chef du PQ. 


Amertume


Il a admis que les militants sont encore fâchés de l’échec des négociations qui devaient mener à une alliance des deux formations à l’élection de 2018. Québec solidaire avait finalement tourné le dos au PQ.  


«Souvenons-nous de la manière dont nous avons été traités en 2018 par Québec solidaire. Les militants ne l’ont pas oublié», a indiqué PSPP. «Il y a des insultes qui se sont dites parce qu’on est pour la laïcité.» 


Paul St-Pierre Plamondon avait mis le destin de l’indépendance entre les mains de la population. Même avec le faible résultat du PQ, le chef croit avoir rallumé la flamme des indépendantistes.  


«Il y a de l’estime», a-t-il indiqué.