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Pauvre Ukraine, pauvre nous

De Neville Chamberlain à Joe Biden

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Tribune libre

Lord Neville Chamberlain fut Premier ministre de la Grande-Bretagne de 1937 à 1940.


Pendant tout ce temps il tente diverse façon d’apaiser les tensions en Europe avec la montée des demandes de Hitler et son parti Nazi. Il reconnaît Mussolini en Italie. Ils tentent divers manœuvres pour venir à calmer le jeu. Rien n’y fait. L’Allemagne envahit Autriche et ensuite la Tchécoslovaquie. Il arrive avec l’Accord de Munich. Les Accords sont signés entre l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie représentés respectivement par Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini à l'issue de la conférence de Munich du 29 au 30 septembre 1938.


Tout ceci n’a qu’enhardit Hitler. Il obtenait la confirmation que les pays d’Europe n’était pas prêt à défendre leurs démocraties. En lieu d’être ferme, au départ, les sociétés européennes ont préféré prendre le chemin de l’apaisement face à un dérangé qui n’avait qu’un désire, contrôler le tout.


Nous voilà quelques 70 ans plus tard et il semble que les leçons de l’histoire récentes n’ont pas été retenues. Nous sommes encore dans le même schéma de pensée face à un dérangé que lors de la Seconde Guerre mondiale. Depuis plusieurs mois nous avons vu l’intérêt du président Putin de la Russie à déployer ses troupes autour de l’Ukraine. Pendant des semaines nous avons regardé sans trop réagir. Les États-Unis, l’Otan et l’Europe sont resté trop prudent devant ces gestes que tous savaient que rien de bon en ressortirait. Et pourtant, nous avons pris le même chemin que Chamberlain…avec un résultat similaire, le désastre.


Pendant tout ce temps nous avons eu les explications que ceci n’était qu’exercice; ensuite que ceci ne concernait que le Donbass; les provinces occupées de Donetsk et Louhansk; ensuite ceci incluant les deux provinces au complet; et que ces deux territoires devenaient des républiques reconnues par Moscou; ensuite que seulement des troupes de gardiens de la paix entraient en Ukraine et finalement une invasion totale.


Et pendant ça, que faisait les pays de l’Ouest? De l’apaisement, pour ne pas dire de l’égarement volontaire comme en 1938.


Pendant des mois que je regarde cette situation et je n’arrive jamais à comprendre que si l’ouest tient tant à la démocratie, pourquoi les armées de l’ouest n’étaient pas déjà en Ukraine. Incompréhensible.


Il est toujours plus facile d’empêcher quelqu’un d’entrer que de tenter de le déloger. Un exemple récent; le convoi de la liberté devant le parlement canadien. Il aurait été plus facile d’empêcher l’entrée des camions que cela a été de les déloger.


Voilà qu’après deux volées de sanction, annoncées par Joe Biden, ceci ne change rien à la volonté de Putin de poursuivre. Pire, ceci réconfort la Chine qui veut, un jour, prendre Taiwan sachant que les pays occidentaux ne feront…rien. Que du bla-bla.


L’argumentaire de Putin est qu’il ne voulait pas que l’Ukraine devienne membre de l’Otan car ce pays sera trop près de la Russie. Pourtant, lorsqu’il finira par contrôler l’Ukraine sous l’emprise de la Russie, et bien là, la Russie sera en contact direct avec cinq pays de l’Otan! Un constat évité par l'Ouest.


La faiblesse encore une fois de nos démocraties est qu’ils refusent toujours d’agir, quand c’est le temps de la faire. Il aurait été plus facile de justifier une intervention militaire tôt en entrant tout de suite en Ukraine; que de vivre les prochaines années à venir avec la menace constante de la Russie sur les cinq pays limitrophes; la Roumanie, la Moldavie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne, sans mentionner les trois pays Baltes du Nord.


Les sanctions sont une dérision face à la menace présente. Un jour ou l’autre, les occidentaux vont être obligés d’affronter ce géant gourmand. Il aurait été préférable de tracer immédiatement la ligne avec l’Ukraine.


Dommage que rien n’a été sécurisé, même pas la capitale Kiev.


Maintenant, il est trop tard; la prochaine guerre mondiale sera terrible, et peut-être la dernière. Les démocraties ne pourront plus se cacher. Ils vont devoir affronter la menace, et pas selon leurs termes mais bien de ceux du …dérangé.


 


 



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2 commentaires

  • Marc Labelle Répondre

    25 février 2022


    Vous confondez deux peuples différents de mentalité : l’histoire de la Russie n’a rien à voir avec celle de l’Allemagne.  Finalement, vous reprochez à la Russie d’avoir placé ses frontières près des bases de l’OTAN.  Comme la plupart des pays, la Russie actuelle souhaite un monde multipolaire.  Par arrogance, les États-Unis croient que la domination du monde leur est divinement réservée.



    • Normand Bélair Répondre

      25 février 2022

      Ceci est une justification d'une attaque barbare? Ceci justifie la guerre? Ceci justifie l'attaque d'un peuple pacifique? Ceci justifie...l'injustifiable?