Pour les plus âgés d’entre vous, vous vous souviendrez sûrement qu’à l’âge de sept ans, je n’ai jamais su pourquoi cette supposée sagesse nous était acquise spontanément à cet âge, nous parvenions à « l’âge de raison ».
Dorénavant, comme nous l’imposaient les règles de la « bonne société », nous devions être raisonnables…toute une responsabilité sur les épaules d’un enfant de sept ans, vous ne croyez pas? Puis, nous avons grandi avec ce poids sur nos épaules sans vraiment nous rendre compte qu’il nous forgeait inconsciemment à une docilité souvent démesurée, voire même aliénante.
Aujourd’hui, l’héritage de cette vieille coutume se perpétue à travers les arguments électoralistes de nombreux péquistes qui nous incitent à voter stratégique pour le PQ-Marois dans le but de sortir le gouvernement Charest du pouvoir…en d’autres termes d’être « raisonnables »!
Et, pour ajouter davantage de poids à leurs arguments, ces mêmes défenseurs de la « raison » y ajoutent la manipulation en alléguant qu’un vote pour un tiers parti, Option nationale par exemple, contribuera à diviser le vote et risquer de faire passer le PLQ par la porte d’en arrière.
« Soyez raisonnables, clament-ils à peu près en ces termes, élisons d’abord le PQ car nous avons besoin du pouvoir pour gouverner, il sera toujours temps de sortir nos armes via d’autres partis par la suite! » En d’autres termes, l’argumentaire des stratégiques nous demande de ranger nos convictions dans le placard pour le temps d’une élection, quitte à les ressortir le 5 septembre.
À mon sens, si Martin Luther King avait été « raisonnable » et qu’il était demeuré chez lui à continuer d’assister impunément aux politiques ségrégationnistes des américains, nous n’aurions sûrement pas un président noir aujourd’hui aux USA…de la même façon, si René Lévesque s’était montré
« raisonnable » et qu’il était demeuré docilement au sein du PLQ, nous n’aurions jamais assisté à l’éveil du mouvement souverainiste au Québec.
Tout grand projet de société commence par un « rêve »…un rêve qui transcende les limites de la raison, qui vise des idéaux qui outrepassent les stratégies, un rêve qui demande du temps mais surtout les convictions nécessaires pour accéder à sa réalisation.
Pour toutes ces raisons, je refuse de me confiner aux arguments invoqués par les tenants de la stratégie au détriment de l’authenticité de mes convictions que je m’objecte résolument à ranger dans le placard…en attendant…!
Henri Marineau
Québec
Réplique aux messagers stratégiques
Pas question de ranger mes convictions dans le placard!
Tribune libre
Henri Marineau2092 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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6 commentaires
Frédéric Picard Répondre
29 août 2012Le parti Québécois et ses militants ont la paix depuis que nous, caribous d'ON, sommes partis. En effet, on les laisse tranquille dans leurs congrès où ils ont 93 %, ils peuvent faire adopter leurs projets de loi anti-démocratiques pour le maire badaboum. Bref, depuis que nous ne sommes plus au PQ, la vie est belle au PQ !
Avant, c'était chicane après chicane. Les menaces de faire perdre la job par les réseaux d'influence. Les goons aux investitures pour bloquer JC St-André. Les couteaux tirés, les menaces de couper le sifflet au Québécois. Les apparatchiks nous demandaient de déloger les chefs en catiminis.
On en a plus de ça. Libéré ! Avouez, chers péquistes, que vous en êtes ÉGALEMENT libérés. Vous n'avez plus à supporter nos manifs, nos carrés rouges, notre haine des commémorations de 1759. Vous pouvez être molassons entre vous.
Je trouve ça ironique de voir ces mêmes péquistes qui nous maudissaient autrefois, quémander notre support pour déloger Jean Charest.
Vous savez quoi, chers péquistes, pour nous ONistes, il n'y a pas tant de différences entre votre démarche vers la "souveraineté" et celle des libéraux nationalistes, comme Benoit Pelletier ou Pierre Paradis. Voir encore, l'affirmation nationaleuse de la CAQ.
Vos trois formations politiques proposent de respecter l'ordre constitutionnel canadien. Vos trois formations ne proposent pas de plan clair vers l'indépendance.
À vrai dire, vous savez quoi, j'aime bien la liberté de ne plus être péquiste. Je sais pas pour vous monsieur Marineau, mais ça me permet de tout relativiser. Je ne vois plus François Legault comme le mal incarné. Je vois qu'il y a des libéraux qui ont une tête, bref, la vision n'est plus dichotomique.
Un peu comme si appuyer ON nous donnait du recul, ce que les péquistes n'ont pas, vu qu'ils sont sur le champ de bataille contre les "forces du mal".
Évidemment, Charest reste fidèle à lui même. Mais il est évident qu'il mordra la poussière, des mains du PQ ou de la CAQ. Alors, notre maigre 3 % sera négligeable dans sa défaite.
De plus, dans la perspective d'un gouvernement péquiste minoritaire, voir JM Aussant comme ministre des finances me réjouirait au plus haut point...
Donc, oui si on vote stratégique on pourrait aussi bien voter ON ou QS, car QS et ON pourraient avoir la balance du pouvoir !
Localement, quand à savoir si le PLQ ou la CAQ passent dans St-Jean, je m'en contrefous pas mal.
Ce que je sais, c'est je ne pourrai jamais voter pour un péquiste qui a demandé à Jacques Parizeau de se fermer la trappe, comme Dave Turcotte.
C'est de l'agisme dégoulinant de mépris idéologique. Pire, après ces mêmes péquistes hurlent de fureur quand Monsieur donne 200$ à JM Aussant. Vous lui chiez en pleine face et vous lui demandez de se tenir tranquille ?
Dans ce sens, si Dave Turcotte perd sa job aux mains d'un libéral ou d'un caquiste, ça me fait ni chaud ni froid. 3 trou de ... s'équivalent bien.
***
Les Péquistes sont détenteurs de la vérité universelle ... Ils s'acharnent sur le vote stratégique, non pas par peur des libéraux, mais pour avoir raison sur les schismatiques que nous sommes. Ce n'est pas 3 % qui feront une grande différence dans la défaite libérale.
Ainsi, quand Jacques Parizeau supporte JM Aussant, il affirme clairement que le PQ n'a pas la vérité universelle. C'est ce qui dérange les péquistes.
Archives de Vigile Répondre
28 août 2012Un point à remarquer: dans le ROC, on croit encore que l'actuelle imminence du PQ est la seule menace d'indépendance qui leur soit "l'épais de Démoclès" à craindre. Sans leur révéler que la vieille tige a faibli et laissé croître de nouvelles pousses tout autour, terrorisons-les par l'élection de leur phobie PQ. Ceci n'empêche pas les électeurs d'Aussant et de Françoise d'amener à l'Assemblée nationale de bons chiens de garde... Le 5 au matin, il ne faut pas voir se frotter les mains de soulagement les anglos qui riraient de nous en croyant nous avoir eus de nouveau. Notre ruse est de savoir où est notre pouvoir. De pouvoir forcer la main trop "peu fiable" de la première Première Ministre du Québec.
Archives de Vigile Répondre
28 août 2012Si on se fie aux sondages, il manque 1 ou 2% au PQ pour être majoritaire et en voiture. Environ 40 à 80,000 votes.
Ce sont les caribous comme vous qui risquent de nous donner un gouvernement minoritaire et tout à recommencer.
Or, la droite est sur la montée et il n'est sûr que l'an prochain on va être capable d'arrêter la CAQ, surtout que son statut d'opposition officielle va lui permettre d'aller chercher encore plus de candidats vedettes.
Ajoutez l'immigration de 55,000 nouveaux arrivants par année et vous avez un scénario catastrophe pour la souveraineté.
Peux pas croire que les gens comme vous ne comprennent pas cela!
Luc Archambault Répondre
28 août 2012Pas question en effet de mettre de côté ses convictions démocratiques. Et on les met de côté quand on refuse de faire ce qu'il faut pour contrer les distorsions du système électoral uninominal à un tour. NOUS pouvons les contrer du seul fait d'UNIR nos forces démocratiques citoyennes là où elles sont menacées par des forces qui tiennent à les menacer et fouler aux pieds.
Il n'est pas question de « ranger ses convictions ». Au contraire.
Il est question de ne pas laisser passer les autruches ou pire, les canadianisateurs.
Il est question de contrer l'électoralisme partisan des partis.
Il est question de donner un siège à Françoise David et Jean-Martin Aussant et de leur permettre de siéger dans une Assemblée nationale qui donne la majorité à la majorité, celle qui rejette l'État illégitime actuel, celle qui ne peut s'exprimer faute d'UNION de ses forces démocratiques politiques.
Le dispositif électoral de Proportionnelle pragmatique citoyenne mis de l'avant par le NMQ permet de contrer l'aveuglement électoraliste partisan.
Serge Jean Répondre
28 août 2012Bonjour monsieur Marineau.
Ces messieurs dames les péquistes, ils ne divisent pas le vote eux,non bien sûr. Eux c'est pas pareil, ils occupent une meilleure pointe dans la tarte eux; ils ont de l'ancienneté eux, des droits acquis sur et dans la conscience des individus semble-t-il.
Même pas capable de respecter la conscience des autres.
Revenez à la maison semble-ils dire. Quelle maison? La salle d'attente de l'espoir engorgée du peuple locataire, quémandeux de sa propre richesse?
V'nez vous-en avec nous z'autres!disent-ils. Où? Ils n'en savent strictement rien,sauf peut-être à un étalage d'épicerie de bonbons politiques. Ils ne comprendront jamais rien crisse!
Quand on traite les gens comme des attardés mentaux, on fait toujours semblant de ne pas entendre ce qu'ils disent, on leur offre toujours sans que ça paraisse, autre chose que ce qu'ils ont réellement besoin.
Les faux maîtres n'arrivent jamais à rassembler tout le troupeau, mais quand le troupeau se rassemble, il le fait de lui-même. Le vrai maître est invisible comme les forces vives de l'enfance qu'on assassine pour se conformer au moule stupide du matérialisme et de l'insignifiance cultivés.
Voulez-vous un pays,qui ne soit pas empoisonné par les cinglés du capital, une maison, des enfants équilibrés et en santé oui ou non bonyeux? Si c'est oui eh bien prenez-le vous-mêmes votre pays, n'attendez pas après un parti politique, faites-le vous-mêmes, c'est à vous-mêmes que vous appartenez pas à autre chose. Mais si quelques-uns des vôtres se sacrifient pour vous ouvrir la porte de la libération,c'est une abomination de refuser.
Si c'est non, ne vous donnez même plus la peine d'aller voter; tous vos voeux d'irresponsables la couche aux fesses seront largement exaucés peu importe vos désirs narcissiques et névrosés.
Un citoyen responsable ça fait son pays d'abord avant toute chose. Un citoyen responsable ça pense pour mille ans, pas pour quatre ans.
Un citoyen responsable ça pense pour le peuple auquel il appartient bien avant de s'acheter un char ou d'obtenir des contrats.
Un citoyen responsable ça ressent à travers tout le peuple, pas seulement à travers sa panse et ses petits désirs insignifiants de grugeux de planète.
Un citoyen responsable ça ne demande pas aux autres de faire le ménage à sa place, non car il sait que les putains se maquillent avant de sortir dans la rue.
Jean
Archives de Vigile Répondre
28 août 2012C'est ce qu'ON appel prendre les électeurs en otage. Le problème le plus fondamental à résoudre pour éviter le chantage malhonnête de certains serait de changer de système électoral en introduisant la proportionnelle. Mais vous pensez bien que les péquisses ne l'entendent pas de cette oreille. Alors comment allons-nous nous en sortir ?
Oui c'est faire preuve de petitesse que de proposer le vote stratégique. Nous aurions pu utiliser cette crapuleuse argumentation dans Nicolet-Bécancour (la CAQ est première suivi par ON en deuxième position et le PQ en troisième) et dire aux électeurs de cette circonscription "un vote pour le PQ est un vote pour la CAQ". Jamais nous le ferons. Nous sommes un parti qui se respecte et qui respecte le peuple québécois.
S'il est démontré que ces élections sont illégitimes de par la manipulation des médias, le peuple devra agir en conséquence afin de se réapproprier sa démocratie. En attendant, respectons-nous nous-mêmes !