Pas de lance-flamme devant l’horreur

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Incapables d'autocritique par rapport au Djihad, les musulmans accusent les journalistes québécois pour la tuerie en Nouvelle-Zélande


Dimanche, quelques dizaines de personnes, dont une majorité de musulmans, se sont réunies à Montréal pour dénoncer l’islamophobie.  


On peut comprendre le sentiment d’horreur des manifestants, car il est partagé par l’ensemble des Québécois. Ce massacre de 50 musulmans en Nouvelle-Zélande par un tueur convulsé par la haine donne la nausée.   


Cependant, des propos tenus pendant la manifestation par l’imam Hassan Guillet et Alladin Abou Sharbin et rapportés dans La Presse sont irresponsables. Ce sont des grenades dégoupillées aux conséquences dangereuses.   


L’imam Guillet a lancé : « Un politicien du Québec nous a dit que “l’islamophobie n’existe pas”. » Il faisait référence à la déclaration du premier ministre Legault fin janvier affirmant gauchement qu’il n’y avait pas d’islamophobie au Québec, voulant plutôt dire que le Québec n’était pas une société islamophobe. Le premier ministre a nuancé rapidement ses propos.   


Se référant au nom d’Alexandre Bissonnette inscrit sur une des armes du tueur, l’imam a ajouté : « J’ai honte de voir que nous, comme Québécois [...] sommes en train d’exporter la haine, la violence et le terrorisme. » Et il a conclu : « C’est la faute des politiciens qui veulent mettre leur tête dans le sable et dire que l’islamophobie n’existe pas. L’islamophobie existe. L’islamophobie tue. » 





Attaque en règle  


Ensuite, il a lancé une attaque en règle contre « les journalistes qui propagent la propagande haineuse et les fausses nouvelles [...]. Les journalistes qui ne surveillent pas leurs mots ont du sang sur les mains. Les politiciens qui ne veulent pas prendre leurs responsabilités ont du sang sur les mains ».  


Toujours selon La Presse, Alladin Abou Sharbin a dénoncé à son tour « les nombreux politiciens et journalistes qui ont gagné leur réputation avec la haine et l’islamophobie. Ils ne sont pas loin, ils sont parmi nous et ils sont coupables par association ».   


À l’horreur que l’on ressent face à ce massacre, il faut ajouter la consternation que provoque pareil discours où on retrouve le vocabulaire de Donald Trump. Ces Québécois musulmans semblent contaminés par Trump et ses comparaisons odieuses pour incriminer ses adversaires.   


Ne faudrait-il pas que tous les Québécois dignes de ce nom s’interdisent dans ces circonstances aussi tragiques de jeter l’anathème sur les politiciens québécois ? Sur le premier ministre d’abord, un homme honnête, modéré, le contraire d’un démagogue tonitruant qui n’a jamais allumé dans sa carrière paisible et discrète « les braises de l’intolérance ».   







Accusation  


Et que penser des attaques contre les journalistes dont le fonds de commerce serait la haine et l’islamophobie ? Qu’ils soient identifiés, poursuivis devant les tribunaux et honnis par leurs paires et le public si la preuve de leurs infamies est démontrée.   


Personne n’a le droit de diffamer les politiciens et les journalistes en les associant au crime insensé commis par un tueur d’extrême droite qui rêve de suprématie blanche.   


Enfin, que penser du silence de la mairesse de Montréal, présente au square Victoria lors de ces discours au lance-flamme ?   


Aucune douleur n’excuse ceux qui dimanche ont éclaboussé le Québec tout entier de leurs calomnies et de leur silence.