Jamais n'ai-je été témoin d'une augmentation si sauvage des coûts de construction

Où étaient-ils, les responsables de la construction à Montréal ?

Jean Charest le savait-il ?

Tribune libre

Le 13 mai 2009, cinq mois avant que la députée Sylvie Roy demande à l’Assemblée Nationale la tenue d’une enquête sur la construction au Québec, j’écrivais le billet suivant sur mon blog :
Des prix de fous !
Rien ne va plus dans les coûts de construction à Montréal. Les dépassements des estimés prévus pour les grands projets d’infrastructures et de bâtiments importants sont incompréhensibles…. Tout passe du simple au double quand ce n’est pas au triple.
Nous avons tous constaté la flambée des prix de la construction de l’extension du métro à Laval, du projet de l’autoroute Ville-Marie, du contrat des compteurs d’eau de la ville de Montréal, des prévisions budgétaires pour les garages et les centres d’entretien pour l’Agence métropolitaine de transport (AMT), du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) pour ne mentionner que ceux-là… car il y en a des dizaines d’autres. Les observateurs avertis sont surpris de cette situation tout comme le sont les citoyens qui y voient des augmentations futures de taxes foncières et autres.
Que se passe-t-il ? Sommes-nous victimes de fraudeurs ? Les estimateurs sont-ils de complets ignorants ? Y-a-t-il une mafia qui s’est installée dans le domaine de la construction avec comme but de souffler les prix et les profits ? Ce ne sont pas les questions qui manquent…
…J’ai oeuvré dans le domaine de la construction durant plus de 40 ans. J’ai créé, avec des associés, un bureau d’ingénieur-conseil qui fut très actif dans le domaine de la mécanique et d’électricité, en informatique et en gérance de travaux de construction… Jamais ai-je été témoin d’augmentation si sauvage des coûts de construction !...
…Le battage journalistique des derniers mois sur les différents projets de construction de la ville de Montréal et des autres organismes gouvernementaux, mentionnés précédemment, a marqué profondément une majorité des Montréalais qui y voient des scandales honteux. Les personnages impliqués par les médias sont venus, tour à tour, sur la place publique pour se défendre des insinuations qui pèsent sur eux et leurs entreprises.
Frank Zampino, l’ex-président du comité exécutif de la ville de Montréal, Jean-Pierre Sauriol, président du groupe d’ingénieurs-constructeurs DESSAU et les présidents des associations des constructeurs de routes et de grands travaux du Québec (ACRGTQ) et de la construction du Québec (ACQ), se sont tous expliqués. Pour eux, tout est beau et « tout le monde il est gentil » car ils ne voient pas vraiment de problèmes puisque tous les intervenants de leurs groupes respectifs sont qualifiés, efficaces, productifs, compétitifs et respectueux de l’éthique corporative et professionnelle…. À peine quelques uns admettent-ils la présence de quelques moutons noirs dans leurs rangs mais ils seront vite, disent-ils, chassés de la bergerie.
La Sûreté du Québec fait actuellement enquête sur certaines entreprises et plusieurs y voient là la solution au problème actuel. Je ne le crois pas, car la police ne traitera pas de ce que j’estime être les racines du mal qui ronge la construction, soient : une collusion malsaine chez plusieurs entrepreneurs, fournisseurs de matériaux et d’équipements; une improductivité grandissante chez les travailleurs; une incompétence évidente dans la planification des projets; une inexpérience manifeste dans l’estimation des coûts des projets; un manque de contrôle et de surveillance chez les donneurs d’ouvrage; une complicité malsaine entre les politiciens, les entrepreneurs et les professionnels; un manque de respect du principe des soumissions publiques dans le domaine publique; une éthique inexistante chez plusieurs intervenants, etc…
Une vraie solution serait la mise sur pied par le gouvernement du Québec d’une commission d’enquête sur les coûts de construction. Il est urgent de bien comprendre ce qui se passe afin de faire les corrections nécessaires car le Québec va entreprendre dans les cinq prochaines années plus de 45 milliards $ de travaux d’infrastructures….
CD
Pour lire ce billet en entier, voici le lien:
http://claudedupras.blogspot.fr/2009/05/rien-ne-va-plus-dans-les-couts-de.html">

Avec les premières révélations de la commission Charbonneau, mandatée pour enquêter sur la construction, tout devient plus clair. Oui, il y a eu collusions d’entrepreneurs, de fournisseurs de matériaux, et oui les prix ont flambé de ce fait, etc..
Si je reproduis ce billet aujourd’hui, c’est pour demander pourquoi, lors de la flambée des prix, les responsables-experts et la construction n’ont pas posé publiquement les vraies questions ? Où étaient-ils ?
Où étaient ceux qui préparaient les plans et devis et soumettaient avec ces documents leurs estimations des coûts des travaux à entreprendre ?
Où étaient les experts-estimateurs, engagés par les clients, qui avaient comme seule mission de s’assurer que le projet était bien soumissionné et que les prix étaient réalistes, corrects et respectés ?
Où étaient tous ces professionnels lorsque les demandes de changements et les prix les accompagnant prenaient des proportions inhabituelles et scandaleuses même si les documents de construction du projet avaient été élaborés sur la base de programmes techniques bien définis et un budget très réaliste ?
Où étaient les chefs de services techniques des villes, responsables de la bonne réalisation de ces projets, dont le personnel ou les professionnels privés qu’ils engageaient avaient comme tâche de veiller à la bonne exécution des travaux, au respect des plans, devis et budgets ?
Où étaient les fonctionnaires provinciaux responsables pour le gouvernement du bon contrôle de ses projets de construction et de voir à ce que que les consignes budgétaires du gouvernement soient respectées ?
N’y-a-t-il pas eu suffisamment d’alertes, à gauche et à droite, pour que tous les responsables se réveillent, déterminent les sources de ces flambées de prix et avisent les élus que quelques chose ne tournait pas rond ?
Où étaient leurs associations professionnelles pour dénoncer cette situation fortement anormale. La Corporation des Architectes et l’Ordre des Ingénieurs ont demandé une enquête de la construction mais pourquoi le silence du côté des associations particulières ?
Comment est-il possible qu’au moment où les prix grimpaient par coup de 30% et plus, des intervenants importants comme ceux mentionnés dans mon billet du 13 mai 2009 (Zampino, Sauriol, et les présidents des organismes), aient répondu des conneries à des questions importantes ?
Où étaient ceux qui exerçaient le pouvoir : maires, députés, leaders politiques ? Alors que les budgets de construction éclataient, que journaliste après journaliste exposaient de nouveaux faits dans lreportages, pourquoi ces élus n’ont-ils pas exprimé tout haut leur incompréhension devant l’évolution irrationnelle du prix des projets de construction ?
Et bien que les demandes d’ enquête publique aient fusé de toutes parts, pourquoi le Parti Libéral résistait-il ? Pourquoi le maire de Montréal devant la hausse incompréhensible des prix de construction, affirmait-il qu’il n’y avait pas de problème à Montréal puisque le système des soumissions publiques était bien implanté ?
Certes, le gouvernement du Québec a mis sur pied des unités policières pour enquêter, mais seulement après que la gangrène des prix soufflés aient atteint toutes les parties du corps gouvernemental. Quant aux partis d’opposition, ils ont joué leur rôle, mais leurs critiques se sont surtout concentrées sur des questions de patronage, qu’il fallait dénoncer, sans toutefois attaquer de plein fouet la question de la flambée des coûts de construction.
Et le rôle de la mafia ? Pourquoi la Gendarmerie Royale du Canada (GRC), qui connaissait tous les joueurs de cette association criminelle de Montréal et qui savait, preuves à l’appui, que la collusion dans la construction à Montréal était organisée par le milieu depuis 2002, n’a-t-elle pas mis en garde les responsables politiques du Québec. Combien d’argent les gouvernements et les villes auraient-ils sauvé s’ils avaient vu clair dans la combine des entrepreneurs protégés par la mafia ?
Si la GRC ne voulait pas que ses sources soient dévoilées, elle aurait pu au minimum aviser le PM du Québec et le maire de Montréal afin qu’ils réagissent. L’a-t-elle fait ? Le maire de Montréal Gérald Tremblay affirme pour sa part qu’il n’en savait rien alors que sa ville, par son exécutif et son président d’alors Frank Zampino, n’a cessé d'accorder des contrats lucratifs de façon répétée suite à des soumissions « paquetées ». Jean Charest le savait-il ? Si Charest n'en a pas été informé, c’est grave. S’il le savait, c’est encore plus grave. La vérité sur cette question doit être révélée aux Québécois. La GRC doit s’expliquer.
Tant d’interrogations et si peu de réponses.
J’espère que la Commission Charbonneau nous éclairera afin que la situation soit complètement corrigée. J’espère qu’elle s’attaquera aussi à l’improductivité grandissante chez les travailleurs; la baisse de l’éthique professionnelle; la collusion des fournisseurs de produits de construction, de matériaux et d’équipements; les manigances des syndicats avec des membres du groupe qui fraudaient Montréal, le manque de contrôle des donneurs d’ouvrage; la culture de corruption qui existe dans beaucoup de sphères de la construction dont celle des professionnels et autres éléments qui affectent les coûts de construction à la hausse.
Claude Dupras


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 octobre 2012

    À ce que je sache, Vaillancourt n'est pas un ingénieur.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    4 octobre 2012

    Au tour de Laval maintenant.
    Et Gilles Vaillancourt, un de vos confrères ingénieur, qu'en dites vous ?
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    4 octobre 2012

    À M. Pomerleau : Il ne faut pas croire qu’avec le gouvernement Marois ou un Québec indépendant, la mafia cessera d’exister. Ce n’est pas une question de français ou d’anglais, de fédéraliste ou de séparatiste mais une question d’argent et de pouvoir. La mafia est là, et elle restera là. Dans le passé, à NY, en France, en Italie, à Montréal et ailleurs on lui a coupé la tête, elle est toujours revenue cinq, dix, quinze ans plus tard. Malheureusement, c’est comme çà…
    À M. Lamontagne : Le stade olympique tel que dessiné par l’architecte Taillibert était un projet très difficile à réaliser surtout à Montréal, Nous n’avions pas l’expérience des Français qui avaient construit le Parc des Princes à Paris. Malgré cela, nous pouvions le réaliser entièrement et cela témoigne de la qualité des ingénieurs et entrepreneurs des années ‘70 à Montréal. Malheureusement le climat de travail qui existait sur le projet du Stade était malsain. À cause de la date d’ouverture des JO qui était incontournable, les syndicats en ont profité pour tout faire en vue d’obtenir toutes sortes de concessions… irraisonnables. Ce fut grève après grève et ralentissement après ralentissement. Finalement, le temps a manqué pour compléter le projet entièrement. Je suis d’accord avec l’analyse de Taillibert sur les raisons qui ont fait que le projet a coûté beaucoup plus cher que prévu. A mon avis, on ne peut blâmer le maire Drapeau… qui a obtenu les Jeux pour Montréal.
    J’ai oeuvré à la réalisation du village olympique, comme ingénieur conseil en mécanique et électricité et je faisais partie du comité de construction. Le climat était bon. Les syndicats des travailleurs ont collaboré pour que nous atteignions nos objectifs. Nous avons livré le village à temps et à l’intérieur du budget établi par le COJO. Et cela malgré les pressions venant de la réalisation de l’important projet de la baie James sur la demande des matériaux, des équipements de construction et de la main d’œuvre au Québec.
    Il en fut de même pour un autre projet que je réalisais au même moment, soit l’édifice de Bell Canada sur Jean Talon près de Casgrain où notre firme agissait comme gérant de construction. Encore là, le projet fut livré à l’intérieur des budgets établis par Bell.
    A mon avis, le stade aurait pu être réalisé de la même façon, même s’il avait un degré de difficulté de réalisation hors de l’ordinaire. Mais il a été boycotté… et boycotté… sauvagement.

  • Marcel Haché Répondre

    4 octobre 2012

    @gerarlam
    "Si on en fait l’historique, à partir du projet du maire Drapeau, de son choix de l’architecte, de son entêtement à comprendre le bons sens qu’essayait de lui inculquer Trudeau et Bourassa, vous avez une idée"
    Vous inversez les torts.Ni Trudeau ni Bourassa n'ont rien essayé d'inculquer quoi que ce soit.Sans l'appui des deux gouvernements,n'ayant pas les moyens à elle seule de mener à bien le projet,que restait-il d'autre à la ville de Montréal de Drapeau que de laisser couler le robinet jusqu'à ce qu'il y ait assez d'eau et d'argent de répandus pour OBLIGER les gouvernements supérieurs d'intervenir.
    J'étais au cirque du chantier olympique( en position de pouvoir bien observer),la pourriture de ce chantier n'avait rien à voir avec la gauche et la droite,non plus qu'avec le capitalisme.Cette pourriture qui persiste encore était déjà très présente : sur n'importe lequel grand chantier,si vous pensez acheter la paix avec les syndicats en leur soumettant une date incontournable( les jeux étaient prévus en 76,pas en 77 ou en 78, au gré des humeurs de chacun),vous n'avez plus aucun rapport de force avec les éléments criminalisés de l'industrie. Le maire Drapeau savait cela.Il savait aussi que le fédéral ne voulait pas inverstir une cenne dans l'aventure olympique de peur de quoi, pensez-vous ? eh oui, eh oui, de mécontenter l'électorat ontarien qui avait mal digéré que Montréal reçoive l'exposure de Jeux après avoir reçu celui de l'Expo 67.
    les gens de gauche n'arrivent pas facilement à admettre qu'un syndicat puisse se transformer en petite pègre.

  • Alain Maronani Répondre

    3 octobre 2012

    On commence a mesurer le résultat concret, devans nous, de l'idéologie du système marchand qui, avec patience, a imposé ses idées;
    Culte du profit et de la performance
    Culte de l'argent, de sa représentation, de ses affects.
    Culte de la mondialisation, de l'ubiquité, du gigantisme planétaire.
    Dénigrement du collectif et du vouloir vivre ensemble
    Culte du luxe, apparent ou réel, fétichisation sans limite de la marchandise (que penser de ces gens qui attendent des heures pour posséder un Iphone dernier modèle...).
    Utilisation de la doxa de l'entreprise (rentabilité, couts-performances, etc) à l'ensemble du corps social.
    Idéalisation de l'entrepreneurship (prise de risques, aventures,etc).
    Accélération des gains de productivité et on mesure encore mal, les immenses ravages, qui ont été les conséquences directes de la généralisation de l'informatique.
    etc..
    Les conséquences;
    Marchandisation de l'ensemble des liens sociaux.
    Mise en coupe réglée des espaces de vie
    Saccage accélérée des écosystèmes
    Démantelement de la représentation des associations populaires ou syndicales (jamais la syndicalisation n'a été aussi faible et aussi peu représentative)
    Elimination directe des bouches inutiles, en Grèce, au Portugal, en Espagne, les taux de suicides n'ont jamais aussi été élevés, les gens abandonnent leurs enfants dans la rue, aux Etats-Unis l'espérance de vie des gens pauvres et blancs est en baisse de 6 années pour la première fois depuis plus de 30 ans, ou élimination indirecte par la mise à l'écart de couches de la population qui sont considérées comme un fardeau non-rentables (pauvres, assistés sociaux, invalides, chômeurs de longue durée).
    Mise à l'écart de zones géographiques destinées à un dépérissement programé car trop éloignées des centres ou se concentrent la capitalisation.
    etc.
    Cette idéologie et les comportements qui vont avec, comme un poison lentement distillée, ont fini par corrompre les plus vulnérables (les plus âpres aux gains c'est le sens qu'il faut utiliser ici). Une partie significative du corps social, particulièrement ceux en position de négocier quelque chose, n'importe quoi, de profiter d'une rapine, même à un échelon modeste, ont maintenant un sentiment total d'impunité, un modèle devant eux qui encourage le profit, licite ou illicite.
    La corruption, active ou passive a toujours été présente, dans toutes les sociétés, que penser de Talleyrand, ministre des affaires étrangères de Napoléon Bonaparte qui faisait payer les ambassadeurs pour pouvoir rencontrer l'empereur...ou de Danton, pendant la révolution francaise, qui avant d'être décapité, s'était immensément enrichi, à l'aide des informations privilégiées, dont il avait connaissance avant tout le monde.
    Nous assistons a une accélération de l'histoire, avant l'écroulement, après nous le déluge, chacun pour soi...
    Il y a les facilitateurs, ceux que nous voyons en scène maintenant, mais penser que seuls, quelques uns sont responsables de cette situation odieuse, ou penser et espérer qu'un changement constitutionnel va régler le problème relève de la pensée magique. Le ver est dans le fruit.
    Tous les outils dont nous pourrions avoir besoin (législatifs, judiciaires, policiers, etc) pour mettre fin à cette situation sont déjà disponibles, nous ne les utilisons pas, et pour reprendre ce que disait Richard Le Hir dans son commentaire...
    Au-delà du système fédéral et de ses séides, ce que défend la GRC, comme le gouvernement fédéral, comme le ministre Bachand, c'est une idéologie, un apparatus, un système de fonctionnement qui s'appelle le capitalisme. Ce système transcende les frontières géographiques, les états, les lois, les modes de représentation politiques. Le capitalisme est à la dérive mais pas les acteurs qui peuvent encore prolonger la vie du malade.
    Que pouvons-nous penser des dernières péripéties de SNC-Lavalin qui se trouve une fois de plus au coeur d'un scandale de comissions occultes ? Qui peut-penser que les contrats gagnés à l'étranger et parfois au Canada ne donnent pas systématiquement lieu à des versements de comissions à des intermédiaires bien connectés ? Quel est le naif qui peut supposer que les ventes de matériels militaires de Bombardier se font sans intermédiares ?
    Qui ne peut penser que la généralisation de l'off-shore et des paradis fiscaux n'est pas que la partie la plus visible de ce traffic financier et de comissions qui relie affairistes véreux, marchands d'armes, cabinets de fiscalistes, de marchands de drogues...
    Et pour reprendre la question de Claude Dupras...
    Où étaient-ils, les responsables de la construction à Montréal ....? et j'ajouterais et ailleurs...?
    Au-dela il faut réfléchir à la situation communautaire au Québec ou on ne sait jamais si votre client maintenant ne sera pas votre patron demain, ou votre fournisseur maintenant, votre client bientôt....le "tricoté-serré". Résumons l'impossibilité pour des firmes extérieures au Québec, le monopole syndical sur les chantiers de construction (voir le rodéo à la CCQ) ne permettent pas disons d'avoir un peu d'air frais...
    Il y a un grand intérêt pour la construction en tout genre au Québec mais je dois dire que je serais très curieux de savoir ce qui se passe pour les contrats reliés aux technologies de l'information, concédés par le gouvernement, aux "partenaires" du Québec (toujours les mêmes en passant...)

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2012

    Or la divulgation des renseignements dont-elle dispose risquerait de mettre la sécurité nationale du Canada en jeu parce qu’elle établirait le lien qui existe entre certains dirigeants fédéralistes et la mafia, et c’est toute la crédibilité de l’option fédéraliste qui en pâtirait.
    ---R. Le Hir
    Ou encore, la Mafia peut oeuvrer pour la GRC dans la collecte d'information, l'inflitration ou le soudoyement d'instances souverainistes ou autres. Voire protéger l'Etat contre d'autres organisations occultes qui voudraient s'immiscer.
    Si l'État fédéral tolère la Mafia dans ses bastions (ports et aéroports), c'est qu'elle est utile à quelque chose.

  • Grarlam Répondre

    3 octobre 2012

    M Dupras, étiez-vous à Montréal lorsqu'on a essayé de construire un stade olympique dont on n'a pas eu le temps de compléter le toit? Il y a eu un léger dépassement de couts à ce moment-là.
    Si on en fait l'historique, à partir du projet du maire Drapeau, de son choix de l'architecte, de son entêtement à comprendre le bons sens qu'essayait de lui inculquer Trudeau et Bourassa, vous avez une idée, comment quand un politicien se met à gerer l'architecture et l'ingénirie, tout devient un bordel.
    Les cas de collusion se retrouvent partout dans le système capitaliste qui prêche la libre concurrence, mais qui fait le contraire.Prenez le pétrole , par exemple; ou est la concurrence.
    L'intégrité n'existe plus dans notre monde; les partis politiques enfreignent toutes les règles pour se faire élire.
    Nous avons des gouvernements élus , que ce soit au municipal ou à tout autre niveau qui ont des dettes envers certaines gens qui les ont aidés à se faire élire.
    L'intégrité devrait commencer par la tête, mais ce n'est pas le cas.
    Pour le citoyen ordinaire, si c'est bon pour les élus, c'est bon pour tout le monde; il ne faut pas se faire pincer..
    Les gouvernements laissent les mutinaionales acheter les petites entreprises, de ce fait éliminant la compétition et qui deviennent facilement aptes à s'entendret sur les prix des matières premières, bitume, asphalte, ciment , béton préparé, sable et pierre concassée, etc.
    La facilité à obtenir une licence d'entrepreneur fait en sorte que à peu près n'importe qui peut se déclarer entrepreneur professionnel, ce qui favorise la création de ce qu'on appelle des chaudrons, des fly-by night qui ne suivent pas les règles et salaires des différents décrets.
    Ils empêchent les vrais entrepreneurs d'obtenir le prix réaliste pour faire un travail et cette situation peut inciter à la collusion, afin de survivre.
    En fin de compte, tout ce qui nous est déballé devant la commission Charbonneau, est un problème de société qui part des autorités gouvernementales et touche le système capitaliste ou on prêche la libre concurrence et on fait le contraire.
    Dans les années 70, les syndicat seuls étaient blâmés pour la bisbille dans la construction;mais voilà, on voit plus grand, on ajoute les patrons.
    Ce ne sont que quelques réflexions; il y a énormément à dire sur le sujet.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    3 octobre 2012

    Quand on fait le tour de l'ensemble des acteurs impliqués, tous liés à des partis fédéralistes, on se rend compte que cette corruption endémique est un sous produit du fédéralisme. Et la seule chance d'y mettre fin est d'avoir un gouvernement souverainiste au pouvoir. Je dis bien une chance...
    JCPomerleau

  • @ Richard Le Hir Répondre

    3 octobre 2012

    M. Dupras,
    Votre longue expérience dans le domaine vous sert, et vous posez d'excellentes questions.
    Quant aux réponses, il n'est pas dit que nous les obtiendrons toutes.
    Ainsi, il est peu vraisemblable que la GRC vienne nous dire publiquement qu'elle porte deux chapeaux. Oui, elle a un mandat de sécurité publique au Québec dans les domaines de compétence fédérale, mais elle a également un autre mandat bien plus important de sécurité nationale, et le second l'emporte sur le premier quand cette dernière est en jeu.
    Or la divulgation des renseignements dont-elle dispose risquerait de mettre la sécurité nationale du Canada en jeu parce qu'elle établirait le lien qui existe entre certains dirigeants fédéralistes et la mafia, et c'est toute la crédibilité de l'option fédéraliste qui en pâtirait.
    La Commission Charbonneau parviendra peut-être à établir ce lien, mais elle se gardera bien d'en tirer les conclusions politiques. Ce sera aux Québécois de le faire.
    Richard Le Hir