Politique provinciale

Où est le nationalisme de la CAQ?

S.O.S. d’un handicapé

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Tribune libre

 


Nonobstant la nouvelle loi sur la laïcité de l’état québécois, force est de constater que les mesures du gouvernement caquiste pour renforcer le nationalisme au Québec se sont faites rarissimes au cours des deux premières années de son mandat.

Et pourtant, la protection et la promotion de la culture québécoise, le renforcement de la loi 101, la préservation des fleurons québécois, la priorisation de l’éducation, des meilleurs soins de santé pour la population, et plus particulièrement pour les aînés, figuraient au sommet des promesses électorales du parti de François Legault.

L’étude rendue publique récemment par l’Office de la langue française sur les exigences accrues de bilinguisme dans les entreprises, les commerces et les municipalités représente le triste reflet d’une Charte de la langue française devenue vaporeuse, voire inopérante. Les chimères d’un Canada bilingue entretiennent le mirage de l’importance du français partout au pays alors que, dans les faits, le multiculturalisme révèle que l’anglais constitue la langue commune et que le français s’avère la langue d’une communauté culturelle parmi d’autres.

S’il désire légitimer le titre nationaliste qu’il s’est octroyé, le gouvernement Legault se doit de rendre incontournable le recours à la langue française, et exceptionnelle l’utilisation de la langue anglaise dans les institutions publiques et les milieux de travail.

Des mesures rigoureuses s’imposent, comme le financement des institutions publiques anglophones à hauteur du poids historique de la communauté anglophone au Québec, le prolongement de la loi 101 au collégial, l’interdiction d’exiger le bilinguisme pour obtenir un emploi dans les entreprises ou les commerces et la dispensation des services gouvernementaux en français.

S.O.S. d’un handicapé

L’histoire n’est pas nouvelle, des personnes souffrant d’un handicap sont tenues en otages dans des CHSLD, faute de soins à domicile. C’est le cas d’un ingénieur en informatique de 43 ans, Jonathan Marchand, atteint de dystrophie musculaire, qui vit en CHSLD depuis 10 ans, et qui, en guise de contestation, demeure enfermé dans une cage devant l’Assemblée nationale, alléguant qu’il ne bougera pas tant que le premier ministre ne lui aura pas garanti les sommes nécessaires à son retour à domicile.

C’est un secret de polichinelle, les soins à domicile sont les parents pauvres du système de santé au Québec. Et pourtant, depuis des décennies, tous les gouvernements se sont toujours engagés à pallier cette situation pour le moins embarrassante d’autant plus que ces mêmes gouvernements se disaient les défenseurs des soins à domicile qui favorisaient, selon leurs dires, la prise en charge graduelle de la personne handicapée. D’ailleurs, à cet effet, Jonathan Marchand allègue que son retour à domicile pourrait lui permettre de recommencer à travailler et de redevenir un actif pour la société.

Et, pour y arriver, M. Marchand a un plan auquel il a longuement réfléchi, à savoir un « programme d’assistance personnelle autodirigé québécois », où les personnes handicapées ne seraient pas « forcées » de rester à l'hôpital ou à domicile avec des services minimums, un plan, dit-il, qui coûterait moins cher à l’État que de leur bâtir des ailes dans les prochaines Maisons des aînés, où les personnes handicapées se sentiront encore « ghettoïsées ».

Les personnes handicapées sont des êtres humains à part entière et, de facto, elles méritent d’être traitées de la sorte à tous égards. Le cas de Jonathan Marchand s’apparente à une multitude de personnes handicapées laissées pour compte par le système de santé. Il est plus que temps que le gouvernement leur vienne en aide…C’est une simple question de dignité humaine tout à fait légitime.


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2016 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com