On ne fait pas la guerre avec des fleurs

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Soyons clairs et ne faisons pas d'amalgame, nos ennemis sont des «terroristes islamistes»





Les esprits subtils qui dominent notre vie intellectuelle et médiatique nous le répètent depuis une semaine: les attentats de Paris ont beau être absolument épouvantables, ils ne devraient pas nous pousser sur le chemin de la guerre. D’ailleurs, ce terme serait inadéquat pour désigner la situation dans laquelle les attentats ont plongé le monde occidental en général et la France en particulier. Il serait prisé seulement par des esprits simplistes, occupés à croire qu’on répond à la violence par la violence et aux armes par les armes. Ils nous invitent à nous pencher sur les origines structurelles du conflit, qui s’expliquerait par des injustices sociales à l’échelle mondiale entre les civilisations et les religions. Il suffirait de les corriger une fois pour toutes pour unir l’humanité.


Et pourtant, c’est bien d’une guerre dont il s’agit. Et non pas d’une guerre entre l’humanité et le «terrorisme», terme générique qui ne veut à peu près rien dire en lui-même, qu’entre le monde occidental et l’islamisme qui est résolu, du moins dans sa frange radicale, à le soumettre et même l’anéantir. Parler de terrorisme sans le caractériser, sans l’identifier, c’est se condamner à ne rien y comprendre. Car ceux qui font le choix du terrorisme n’y voient qu’un moyen parmi d’autres dans la poursuite de leurs fins et de leurs objectifs. Le terrorisme, en un mot, est moins une réalité en soi qu’un instrument privilégié par certains lorsque vient le temps de s’attaquer au cœur d’une société et de semer chez elle la terreur et de provoquer l’épouvante. Le terrorisme auquel nous faisons face est un terrorisme islamiste.


Il faut parler clairement: dans une guerre, il y a un ennemi. Et pour le dire avec Julien Freund, dont on redécouvre un peu l’œuvre ces dernières années, sous la pression des circonstances historiques, c’est l’ennemi, qu’on le veuille ou non, qui nous désigne comme tel. L’État islamique s’en prend à la France à la fois parce que c’est un pays de liberté et un pays chrétien. Devant l’ennemi, certains décident de se soumettre, d’autres décident de combattre. Mais une chose est certaine, on aura beau multiplier à son endroit les protestations pacifiques en expliquant qu’en fait, on souhaite s’entendre avec lui et qu’il suffirait de se comprendre pour faire la paix, si l’ennemi décider de nous combattre jusqu’à la dernière goutte de sang (la sienne, peut-être, mais la nôtre, de préférence), nous serons obligés d’en tenir compte. On ne pourra même pas se réfugier dans son jardin en fuyant cette réalité tragique, car il nous y suivra pour en finir avec nous. Accepter cela, pour les Occidentaux d’aujourd’hui, consiste à consentir à une petite révolution psychologique.


On ne fait pas la guerre avec des fleurs - ce qui ne veut pas dire qu'on ne doit pas en offrir à la mémoire des morts. On la fait encore moins en accrochant un drapeau blanc à ses avions ou ses blindés. On la fait en faisant preuve d’une plus grande force que son ennemi et en étant meilleur stratège que lui. Et surtout, il faut la faire avec résolution. On aura beau psalmodier des chants humanitaires et dire que la violence n’est jamais la solution, la réalité s’occupera à nous ramener à la raison. Qu’on le veuille ou non, une nation qui tient à sa liberté ne peut pas se contenter d’investir tout son argent dans des programmes sociaux: elle doit consacrer les moyens qu’il faut à sa sécurité, ce qui implique d’accorder les budgets nécessaires à l’armée et au renseignement. Ce n’est certainement pas agréable à reconnaître. Mais il faudra bien un jour sortir de l’utopie pacifiste d’une humanité sans conflits et constater que notre liberté a un prix.




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