Oléoduc Énergie Est: Labeaume redoute les conséquences de l'opposition québécoise au projet de pipeline

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Labeaume choisit son camp, et ce n'est pas celui du Québec





OTTAWA - Le maire Régis Labeaume, qui appuie l’oléoduc Énergie Est, craint un ressac au Québec à divers niveaux, y compris pour Bombardier, si des élus de la province maintiennent leur opposition au projet.

La récente sortie des maires de la région montréalaise a divisé le pays et provoqué une levée de boucliers dans l’ouest canadien. «Vous ne pouvez pas déverser vos eaux usées  (dans le fleuve), accepter les pétroliers étrangers, tirer profit de la péréquation et ensuite rejeter nos pipelines», avait vivement réagi le chef du Wildrose albertain, Brian Jean.

La situation inquiète au plus au point le maire de Québec qui redoute les impacts de cette division est-ouest sur l’avionneur en difficulté Bombardier, basé à Montréal, qui attend impatiemment le support du fédéral.

«J’espère qu’on n’a pas créé un effet de ressac sur Bombardier avec cette histoire d’oléoduc. Quand tu lis les journaux de l’ouest, il y a un historique avec Bombardier dans l’ouest et j’ai l’impression qu’on a peut-être créé une espèce d’animosité envers le Québec. Ça m’inquiète cette affaire-là», a-t-il déclaré à Ottawa lors d’une mêlée de presse, en marge de la réunion des maires des grandes villes canadiennes.

«À un moment donné, il va y avoir des conséquences... Si Hydro-Québec veut traverser l’Ontario avec une ligne de transmission, qu’est-ce qui se passe ? Il faut voir ce que ça peut provoquer», a-t-il ajouté en entrevue avec Le Journal.

Coderre n’est pas d’accord

Le maire de Montréal Denis Coderre ne partage pas du tout son point de vue. «Ça n’a absolument rien à voir. II ne faut pas voir ça comme un ressac, je suis tout à fait en désaccord avec ça», a-t-il argué, rappelant que les maires de la Colombie-Britannique qui s’opposaient au passage d’un pipeline sur leur territoire n’en ont pas fait les frais.

Appel à l’unité canadienne

Plusieurs maires ont participé, tôt en matinée, au déjeuner-causerie organisé par le maire d’Ottawa à l’hôtel de ville. Denis Coderre était absent mais Régis Labeaume s’y est rendu pour appuyer son bon ami, le maire de Calgary Naheed Nenshi, qui était le conférencier invité.

M. Nenshi a livré un vibrant plaidoyer pour le projet d’oléoduc, vital pour l’économie albertaine qui subit les contrecoups de la chute du prix du pétrole. Il a d’ailleurs lancé un appel à l’unité canadienne.

En mêlée de presse, le maire de Calgary a cependant minimisé l’impact de la sortie des maires de la région montréalaise. «Les provinces et les municipalités peuvent parler autant qu’elles le veulent des conditions qu’elles posent mais ultimement, ce ne sont pas elles qui vont décider. Il s’agit, fondamentalement, d’une responsabilité fédérale», a-t-il lâché, référant plusieurs fois au processus en cours mené par l’Office national de l’énergie.

Choux de Bruxelles

«Moi, je n’aime pas les choux de Bruxelles et je ne peux rien faire à propos des producteurs de choux de Bruxelles. (Denis Coderre) est le bienvenu s’il veut prendre position. J’aimerais savoir aussi ce qu’il pense de la suspension de 20 matchs de Dennis Wideman ?», a-t-il balancé, sourire moqueur.

Le maire de Montréal soutient au contraire que les communautés locales, directement concernées, ont leur mot à dire. «J’aime beaucoup mon ami Nenshi qui se promène à travers le Canada pour démontrer l’importance des villes donc la question d’Énergie Est comme d’autres questions font partie de l’agenda des villes. Les villes ont un rôle à jouer (...) Pour moi, c’est un incontournable», a-t-il répondu aux journalistes à son arrivée à Ottawa.

Il a de nouveau invité TransCanada à répondre aux préoccupations du Québec. «Qu’on réponde aux questions, elles sont légitimes, et ce n’est pas juste une histoire de Québec contre le reste du Canada. Regardez la liste de tous ceux et celles qui se sont opposés à ce projet-là. Quand les gens font de l’enflure verbale ou vont trop loin, à un moment donné, ça va leur péter dans la face», a-t-il déclaré, sans nommer personne.




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