Nucléaire iranien : Paris, Londres et Berlin appellent à «arrêter l'escalade des tensions»

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L'Iran ne fait que répondre à la sortie de l'accord par les États-Unis


Dans un communiqué commun, Paris, Londres et Berlin, cosignataires de l'accord sur le nucléaire iranien, ont appelé à la désescalade alors que l'Iran ne respecte désormais plus ses obligations depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis.


La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, trois parties à l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, ont appelé ensemble le 14 juillet à «arrêter l'escalade des tensions et à reprendre le dialogue», dans un communiqué commun.


«Nous sommes préoccupés par le risque que le JCPoA [l'accord de 2015 limitant le programme nucléaire iranien] ne se défasse, sous la pression des sanctions imposées par les Etats-Unis et à la suite de la décision de l'Iran de ne plus appliquer plusieurs des dispositions centrales de l'accord», expliquent Paris, Londres et Berlin dans ce texte diffusé par la présidence française.



Les risques sont tels qu'il est nécessaire que toutes les parties prenantes marquent une pause et envisagent les conséquences possibles de leurs actions



«Alors que nous continuons de soutenir le JCPoA, sa poursuite dépend du plein respect par l'Iran de ses obligations», écrivent les trois Etats européens, pour lesquels «des signes de bonne volonté sont nécessaires de toute urgence, de la part de toutes les parties». Conclu après des années d'efforts diplomatiques, l'accord de Vienne de 2015 prévoit une limitation du programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions internationales contre ce pays.


Les trois pays se sont déclarés par ailleurs «profondément troublés» par les attaques dans le Golfe et au-delà, «ainsi que par la détérioration de la sécurité dans la région». «Nous pensons que le moment est venu d'agir de façon responsable et de rechercher les moyens d'arrêter l'escalade destensions et de reprendre le dialogue», ajoutent-ils. Pour la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, «les risques sont tels qu'il est nécessaire que toutes les parties prenantes marquent une pause et envisagent les conséquences possibles de leurs actions».


«Nous avons changé notre stratégie en passant de la patience à la revanche»


Les tensions dans la région du Golfe n'ont fait que s'intensifier depuis que les Etats-Unis se sont retirés en mai 2018 de l'accord nucléaire signé entre l'Iran et les grandes puissances en 2015 et ont rétabli de lourdes sanctions contre Téhéran. Un an après le retrait unilatéral des Etats-Unis, l'Iran avait décidé de cesser de limiter ses réserves d'eau lourde et d'uranium enrichi.


Jusqu'ici, l'Iran avait respecté les termes de l'accord, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui vérifie les engagements pris. Téhéran avait annoncé le 8 juillet désormais produire de l'uranium enrichi à au moins 4,5%, un niveau prohibé.


«Nous avons changé notre stratégie en passant de la patience à la revanche [...] nous répondrons à chaque action prise par l'autre partie», avait ainsi déclaré le président iranien Hassan Rohani ce même 14 juillet, selon le site du gouvernement iranien. «S'ils diminuent leurs engagements dans l'accord, nous les diminuerons aussi. S'ils respectent pleinement leurs engagements, nous ferons de même», avait-il ajouté. 


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