Nouveaux habits, vieille politique

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Les orages du futur






Plusieurs observateurs s’étonnent de la persistante popularité de Justin Trudeau, élu il y a déjà un an.




Si des élections avaient lieu aujourd’hui, on se demande en effet combien de candidats des autres formations résisteraient au tsunami rouge qui déferlerait.




Restons calmes tout de même.




D’abord, M. Trudeau est seul sur la patinoire. Conservateurs, néo-démocrates et bloquistes, tous se cherchent un chef.




Ensuite, le gouvernement Trudeau n’a pas encore été confronté aux décisions difficiles qui viendront bientôt.




Renouveau ?




Reconnaissons tout de même que la superficialité indiscutable de M. Trudeau va de pair avec un réel flair politique.




À l’ère de la politique-spectacle, il est spectaculairement doué pour offrir ce que le public aime: une «coolitude» étudiée et un jovialisme qui renvoie aux Canadiens une image flatteuse d’eux-mêmes.




Sa forte popularité à l’étranger est encore plus fondée sur son image et sur la méconnaissance de la politique canadienne.




M. Trudeau est aussi servi par le fait de succéder à un Stephen Harper qui n’avait pas précisément le genre de personnalité pour animer un bien-cuit.




On n’a cependant pas besoin de beaucoup gratter pour retrouver le bon vieux Parti libéral du Canada.




On se dirige vers un déficit trois fois plus élevé que celui promis en campagne électorale.




Prédiction: Ottawa sabrera les transferts aux provinces, comme du temps de Jean Chrétien.




On empiète toutefois allègrement sur leurs compétences constitutionnelles.




Prédiction: si Québec proteste, un gros «si», on lui répondra «que-les-gens-ne-veulent-pas-de-chicanes».




Le gouvernement Trudeau se prépare aussi à enterrer la promesse de réformer le mode de scrutin, née du fait que Stephen Harper avait obtenu une majorité de sièges en 2011 avec 39 % des votes, soit le même pourcentage que Justin Trudeau en 2015.




Si c’est bon pour Pitou conservateur, ce n’est pas nécessairement bon pour Minou libéral.




On fait des discours humanistes chez nous, mais on vend des armes aux régimes les plus brutaux.




On célèbre toutes les identités, sauf celle du peuple québécois, qui n’est plus que le peuple canadien parlant français.




Pour Justin Trudeau, plus le Néo-Canadien vient de loin, plus c’est charmant. Plus il est fondamentaliste, plus cela mérite le respect.




Sur des tas d’autres sujets, il a simplement repris les positions historiques du PLC: environnement, féminisme, multilatéralisme, etc.




Danger




Sur un point particulier, Justin Trudeau est cependant révolutionnaire.




Le multiculturalisme, on le sait, coule dans les veines du PLC depuis l’époque de son père.




Mais on n’avait jamais vu un homme politique, de surcroît premier ministre, le promouvoir de façon aussi extrême.




En visitant une mosquée qui pratique la ségrégation sexuelle en sa présence, en dirigeant un gouvernement dont la ministre de la Justice félicite la femme qui s’est battue pour prêter son serment de citoyenneté le visage voilé, on est véritablement dans de l’inédit et du délirant.




M. Trudeau fait plus que tolérer le radicalisme religieux. Il le légitime et l’encourage.




Certains trouveront cela «ensoleillé». Je dis qu’il prépare les orages du futur.



 




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