Notre merveilleuse Michaëlle a traversé le miroir

Tribune libre


Mme Michaëlle Jean, ci-devant Gouverneure-Générale du Canada, a un sens du timing étonnant. Au moment même où les Québécois se font insulter et même calomnier par les grands journaux anglais du Canada, elle ne trouve pas mieux que de conseiller à ces derniers de resserrer leurs liens avec le Canada anglais. C'est comme de dire : « En voulez-vous plus, on en a encore... des bananes, des vertes et des pas mures. » Cette chère souveraine, ou presque, nous veut tellement de bien qu'elle est prête à donner des entrevues au Globe and Mail pour déplorer les travers des « Canadiens qui habitent le Québec ».

Je sais, il n'y a rien de tellement nouveau dans le comportement d'une personne récupérée par le pouvoir central. Il y a eu tellement d'exemples en Asie et en Afrique du temps des colonies. Mais qu'une personne qui a vécu au Québec pendant si longtemps ne connaisse pas mieux l'âme québécoise ni l'histoire du Canada est tordant. Va pour son français qu'elle dit être meilleur que celui parlé par les Québécois, mais pour l'appartenance au Québec, il faudra repasser... après les honneurs royaux.

C'est étrange comme il suffit d'habiller une personne en reine pour qu'elle se prenne aussitôt pour un monarque absolu. C'est ainsi qu'elle a trouvé difficile de dissoudre la Chambre des Communes et déclencher des élections, au printemps passé, comme s'il lui était possible de faire fi de la volonté populaire. Je comprends son dilemme en tant que nouvelle canadienne. Mais quand on est au dessus des lois, ne dit-on pas « King cannot do wrong », rien n'est difficile. J'espère que les constitutionnalistes l'ont rassurée afin qu'elle puisse mieux dormir dans le lit king size de Rideau Hall. Pauvre petite sacrifiée sur l'autel de la patrie fédérale!

Et puis, il y a ses conseils à donner au Premier ministre. C'est pas de la p'tite bière. Chaque semaine, il lui revient de faire avec Harper le point sur les dossiers d'actualité et de participer aux grandes décisions nationales. Il faudra, un jour, lui demander combien de nouvelles troupes elle entend envoyer en Afghanistan et s'il faut pour cela consulter le Parlement.

Vraiment la Loto, ça ne change pas le monde, mais ça peut faire capoter.

Gilles Néron

Québec



.




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé