L’Ukraine vient de perdre aux mains des Russes la cité industrielle d’Avdiïvka, dans l’est. Après presque deux ans de guerre, la fatigue se fait malheureusement sentir au sein de l’armée ukrainienne. Le poids du nombre commence à jouer. La Russie compte quelque 144 millions d’habitants, alors que l’Ukraine en compte un peu moins de 38 millions (c’était 43,5 millions en 2021), presque quatre fois moins. De plus, la Russie est soutenue par la Corée du Nord, l’Iran et, en douce, la Chine, qui tire profit des ressources naturelles russes à bas prix.
Mon avis est que l’argent et les armes de l’Occident ne suffiront pas. Sans que l’OTAN soit directement impliquée, il faut envisager de dépêcher les soldats et les officiers des pays amis de l’Ukraine afin de renforcer son armée. Bien entendu, cela se ferait sur une base volontaire. Les militaires qui consentiraient à combattre seraient rémunérés et soignés par leur pays d’origine. L’objectif resterait inchangé : bouter l’armée russe hors des frontières ukrainiennes internationalement reconnues.
Considérons un instant les relations entre la Chine et Taïwan. Si Pékin attaque Taipei, les États-Unis interviendraient vraisemblablement pour protéger l’île. Pourtant, Taïwan n’est pas membre de l’ONU. Intervenir en Ukraine serait donc beaucoup plus aisé pour les États-Unis et l’Occident, du fait que c’est un pays reconnu et indépendant. Si l’implication des soldats occidentaux dans la guerre se concrétisait, Moscou serait officiellement informée que ses frontières reconnues ne sont pas remises en question, ce qui devrait la dissuader de poser de funestes actions.
Cela dit, il serait préférable que certains pays s’abstiennent de dépêcher des troupes en Ukraine, je pense à toutes les ex-républiques et à tous les ex-satellites de l’URSS, de même qu’à tous les pays qui partagent une frontière avec la Russie. Il serait beaucoup plus ardu pour la Russie de s’en prendre, par exemple, à l’Allemagne, à la France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, qu’aux pays baltes, à la Moldavie, à la Roumanie et à la Finlande. Il ne faudrait rien attendre des pays qui fricotent avec l’ours russe, comme la Turquie et la Hongrie.
Pour un soldat canadien, un officier italien, une tankiste grecque et une pilote d’avion de combat espagnole, risquer sa vie pour l’Ukraine, ce serait, comme lors de la Deuxième Guerre mondiale, risquer sa vie pour le monde libre et la démocratie. Car tant que la Russie et le tsar Poutine ne seront pas battus, nous vivrons avec une épée de Damoclès sur la tête.
Pour finir, cette implication de nos soldats en Ukraine enverrait un message clair à un pays comme la Chine, qui devient de plus en plus menaçante. Nous ne laissons pas tomber nos amis et alliés.
Sylvio Le Blanc
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