Nationalisme de pacotille?

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La lutte nationale se poursuit, malgré la défaite du PQ

Conséquemment à l’élection de la CAQ, l’actualité québécoise révèle l’empressement d’intellectuels, de lobbyistes et d’ex-hommes politiques à définir le nationalisme. On ne se surprendra pas que la conception des uns et des autres se fonde sur leur allégeance fédéraliste ou souverainiste pour tenter d’influencer le nouveau gouvernement. Quel que soit le point de vue, le nationalisme affiché par la CAQ n’aura de sens que dans la mesure où le Québec disposera de plus d’autonomie !


La nébuleuse


La reconnaissance de la nation québécoise n’est pas acquise constitutionnellement et le multiculturalisme prôné par les fédéralistes canadiens rend encore moins évidente cette perspective. Depuis des décennies, des premiers ministres, à l’exception de Philippe Couillard, se sont succédé à la tête du Québec en revendiquant son caractère distinct et les attributions appropriées sans trop de succès. Au contraire, l’État fédéral a déployé son pouvoir de dépenser dans des champs de compétence des provinces pour imposer sa vision communautariste et diluer la conception des deux nations fondatrices.


Durant la campagne et jusqu’à présent, François Legault a clamé son nationalisme et la nécessité de nouveaux pouvoirs, mais il s’est montré discret sur les moyens qu’il prendra pour concrétiser son affirmation nationale. Il apparaît toutefois bien peu armé pour arracher des concessions importantes qui consacreront le caractère distinct de la société québécoise.


Histoire sans fin


Le gouvernement québécois n’est pas le seul à vouloir s’affranchir d’un pouvoir central ou, tout au moins, le circonscrire. Cependant, comme ailleurs, il n’échappe pas aux vicissitudes d’un tel projet. De la Catalogne jusqu’en Nouvelle-Calédonie en passant par la Corse, les revendications d’autonomie ou d’indépendance rencontrent une forte résistance de l’État central qui souvent peut compter sur les divisions de la population pour contrer les volontés d’émancipation.


Le premier défi de ce gouvernement consiste à faire l’unité sur l’idée que nous sommes une nation. Ce ne sera pas une sinécure !