Le choix de Couillard est un affront aux Québécois

Monsieur le premier ministre, j'ai honte!

Tribune libre

Vous avez décidé de ne pas prendre en compte les émissions de gaz à effet de serre produites par l’exploitation des sables bitumineux dans le dossier de l’oléoduc Énergie Est. C’est donner le feu vert au désenclavement de l’Alberta et donc à la croissance exponentielle d’une activité que tous nos dirigeants devraient, au contraire, travailler à réduire.

Est-ce de l’aveuglement? Ne recevez-vous pas, du fond de votre bureau de premier ministre, des échos de tous ces rapports scientifiques, tous ces articles qui montrent que cette exploitation est une catastrophe sur le plan environnemental et climatique?

Si la dimension écologique de vos actions vous importe peu, n’avez-vous pas conscience du danger d’une pétro-économie pour l’avenir économique et financier du Québec et du Canada? Avez-vous déjà entendu parler de la maladie hollandaise? Vos adjoints ne vous transmettent-ils pas des résumés des rapports du FMI ou de la Banque mondiale mettant en garde contre l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels?

Êtes-vous, ainsi que votre homologue Mme Wynne, victime de chantage de la part du fédéral et de l’Alberta? Votre fibre fédéraliste vous oblige-t-elle à vous mettre à genoux devant les intérêts de l’Ouest?

Ou bien votre idéologie commande-t-elle une lecture si étriquée du monde qui vous entoure que vous êtes incapable de penser une échéance dépassant un an ou deux (comme le montre la politique d’austérité aberrante qui risque de conduire le Québec à la récession)?

Penser à l’avenir, monsieur le premier ministre, c’est regarder devant soi. Loin devant soi. Envisager pour le Québec un développement axé sur les nouvelles technologies, sur l’invention, sur la vitalité des petites entreprises (je suppose que ce discours vous convient) mais dans le cadre d’une sortie de la pétro-économie et d’une valorisation des énergies renouvelables.

Vous pourriez choisir de faire votre marque dans l’histoire en prenant ce grand virage, en osant affirmer que les hydrocarbures fossiles doivent rester dans le sol et que notre avenir énergétique est ailleurs, dans l’eau, le soleil, le vent, et dans nos cerveaux!

Au lieu de quoi, votre nom ira aux poubelles de l’histoire, comme celui qui aura contribué à dérégler le climat planétaire et à souiller à jamais nos terres et nos eaux.


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