Lettre ouverte au Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM)

Mon itinéraire pour la journée du 27 mars 2013

...au pied de la lettre

Tribune libre

(Ce texte est soumis une deuxième fois puisque la première publication semble avoir souffert des problèmes techniques liés au changement de serveur. En effet, il est listé dans mon profil d'auteur mais pas sur la Tribune Libre. Je m'excuse à l'avance de tout doublon éventuel.)
Voici le contenu d’une lettre ouverte que je viens d’envoyer au SPVM via le formulaire d’envoi de messages sur cette page sur le site web du SPVM : http://www.spvm.qc.ca/fr/nousjoindre.asp. Je vous invite à en prendre connaissance, de la partager, de faire de même et d’inciter vos connaissances à en prendre connaissance, à partager et à faire de même, et ainsi de suite. Prenons les forces du SPVM au pied de la lettre et amenons la protestation hors de la rue, créons un mouvement viral "d’obéissance civile" poussé jusqu’à l’absurde, les forçant même à nous répondre individuellement puisqu’ils se permettent d’agir en tant qu’autorité suprême sur nos vies ; aussi bien pousser le concept jusqu’au bout et écraser leur folie sous le poids administratif de notre nombre.
N’hésitez pas à vous servir de cette lettre comme modèle et de la modifier à votre guise.
Quant à savoir si j’entends respecter à la lettre cet itinéraire, ça, ça reste à voir. Ça pourrait même être drôle d’être arrêté sous prétexte de ne pas m’être trouvé à l’endroit indiqué à l’heure prévue. Seront-ils débiles au point d’en arriver jusqu’à là ? Même moi j’en doute. Mais on ne sait jamais, je pourrais me tromper.
De : Adam Richard, personne physique habitant sur le territoire de la Ville de Montréal
À : Marc Parent, Directeur du Service de Police de la Ville de Montréal Et : L’ensemble des cadres et fonctionnaires opérant au sein du SPVM
Sujet : Mon itinéraire pour la journée du mercredi 27 mars 2013
Aux agents du SPVM, bonjour.
Je n’ai pu m’empêcher de remarquer depuis quelques semaines un risque très élevé de se faire arrêter par un agent du SPVM à Montréal sans aucune autre raison apparente que de déambuler dans les rues de Montréal sans avoir préalablement fait parvenir un itinéraire de ses déplacements aux forces de police du SPVM.
Étant moi-même une personne pacifique, respectueuse des lois et n’ayant rien de particulier à me reprocher, je trouverais très désagréable le fait de me retrouver en état d’arrestation ou même en détention préventive du simple fait de déambuler dans les rues de Montréal sans avoir fourni préalablement mon itinéraire au SPVM. J’aimerais donc, dans la mesure du possible, réduire au maximum les risques d’une telle arrestation ou détention préventive qui pourrait entraver mon droit à la libre circulation, droit ultime qui sert de justification aux arrestations massives présentement, justement.
C’est donc pour cette raison que je prends l’initiative de vous faire parvenir à l’avance mon itinéraire pour la journée de demain, mercredi 27 mars 2013 :
8h30 : Réveil. Je vais sortir de mon lit et sortir de ma chambre à coucher en direction de la salle de bain, histoire de procéder à un rituel hygiénique de base ;
8h40 : Déplacement de la salle de bain vers la cuisine, ou j’entreprendrai de me faire du café et possiblement quelques toasts pour déjeuner ;
8h45 - 9h15 : Plusieurs déplacements de nature difficilement prévisible à l’avance sont à prévoir entre les lieux suivants : la cuisine, le salon, la chambre à coucher et la salle de bains ;
9h15 : Sortie de mon logement d’habitation et direction vers la station de métro Fabre ;
9h30 : Entrée dans la station de métro Fabre et emprunt de la ligne bleue en direction de la station Jean-Talon, où sera effectué un transfert sur la ligne orange en direction du centre-ville ;
10h00 : Sortie de la station de métro Berri-UQAM par la sortie du Parc Émilie-Gamelin, au coin de Berri et Ste-Catherine ;
10h00 - 11h00 : J’entends emprunter la rue Ste-Catherine en direction ouest, histoire de prendre un bain de foule et un bol d’air printanier, et ce jusqu’à possiblement à rue Peel, faisant à la fois du lèche-vitrine et pour laisser aller mon imagination au gré des menus de restaurant en fonction de m’inspirer pour le repas du midi ;
11h15 : Étant plutôt serré dans mes finances, j’opterais probablement pour 2 hot-dogs, 1 frites et une liqueur chez La Belle Province de la rue Peel près de la rue Cypress, ou encore pour un sous-marin au Subway qui se trouve quelques portes à côté, sous le Café République ; À cet effet, je me réserve le droit de choisir lequel de ces deux endroits je fréquenterai en lieu et temps où je m’y trouverai ;
11h45 - 13h45 : Retour sur la rue Ste-Catherine, sur le trottoir opposé à celui précédemment utilisé, et en direction est, jusqu’à la rue St-Denis que j’emprunterai par la suite en direction nord jusqu’à la hauteur de l’Avenue du Mont-Royal, pour ensuite rejoindre le parvis de la station de métro Mont-Royal, où j’ai rendez-vous avec ma copine afin de procéder à quelques achats dans le secteur, ce qui implique quelques déplacements, difficiles à définir dans l’exactitude, dans les environs par la suite ;
14h45 : Retour à la station de métro Mont-Royal, que nous emprunterons tous les deux ; je laisse le soin à ma copine de vous faire parvenir son itinéraire quotidien personnalisé si elle le désire ; pour ma part ma responsabilité personnelle ne pouvant dépasser le cadre de mes propres déplacements, je ne tiendrai compte que de mon propre itinéraire ;
14h45 - 15h15 : J’emprunterai le métro de la ligne orange en direction nord jusqu’à la station de métro Jean-Talon, suite à quoi je transfèrerai sur la ligne bleue en direction de la station Fabre ;
15h15 - 15h30 : J’emprunterai le trajet du retour de la station Fabre en direction de mon logement d’habitation selon le même trajet qu’à 9h15, mais en sens inverse ;
15h30 - 21h19 : Plusieurs déplacements de nature aléatoire sont à prévoir à l’intérieur de mon logement d’habitation, couvrant, mais pas nécessairement limité à, le hall d’entrée, la cuisine, le salon, la chambre à coucher, la salle de bain, et autre pièces attenantes comme placards et armoires ;
21h19 : Je réaliserai que j’aurai oublié d’arrêter au dépanneur en revenant chez moi entre 15h15 et 15h30 pour acheter la pinte de lait que ma copine m’avait demandé d’acheter plus tôt en après-midi ; j’y irai de ce pas ;
21h19 - 21h29 : Aller-retour au dépanneur au coin de la rue pour aller chercher la susmentionnée pinte de lait préalablement oubliée ;
21h29 - 21h32 : Profitant du fait que je serai habillé pour l’extérieur, j’en profiterai pour faire 2 allers-retours entre la cuisine de mon logement d’habitation jusqu’au trottoir devant ledit logement d’habitation, et ce afin de sortir les vidanges et le bac à recyclage, qui sont prévus pour être ramassés pour le lendemain ;
21h32 - 00h30 : Plusieurs déplacement de la même nature que ceux mentionnées pour la période couvrant de 15h30 à 21h19 ;
00h30 : Déplacement final de ma journée, en direction du lit présent dans la chambre à coucher de mon logement d’habitation ;
00h30 - 8h30 : Position stationnaire à l’horizontale appréhendée, avec clause dérogatoire advenant de possibles déplacements en direction de la salle de bain pour raison de vidange nocturne de la vessie ;
En espérant que le SPVM approuve cet itinéraire en conformité avec la réglementation municipale en vigueur, et que dans le cas contraire que le SPVM me fasse part de ses objections à l’intérieur de délais raisonnables me permettant d’apporter les correctifs nécessaires afin d’atteindre un statut de conformité en vertu de la réglementation municipale actuellement en vigueur.
Désirant demeurer dans le respect de la loi, je vous ferai donc parvenir ainsi, quotidiennement, l’itinéraire de la journée suivante une journée à l’avance, en conformité avec la nécessité de vous communiquer notre itinéraire à l’avance sous peine d’être en état d’arrestation.
J’attends donc confirmation de votre part que l’itinéraire présenté ci-haut ne pose aucun problème du point de vue du SPVM avant de considérer pouvoir aller légalement de l’avant avec celui-ci.
Cordialement vôtre,
Adam Richard


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14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mars 2013

    Richard Adam a écrit:"Dans le cas du règlement P-6, celui-ci est illégal".
    Vous le présumez. Ce sera à la Cour à statuer. En attendant,
    "duro règlement, ses règlement". C'est la bonne façon d'attirer la sympathie de la population.
    Là, c'est mon dernier mot pour de vrai. Je n'ai plus rien à ajouter.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mars 2013

    @Gilles Jean : Reprenons votre exemple de règlement municipal qui pourrait "enfreindre" mes "droits" commerciaux, comme ceux que vous prenez à titre d'exemples fictifs (ouvrir un bar près d'une école, un garage près d'habitations), mais cette fois-ci avec un exemple tiré de la vie réelle : le "droit" de Pétrolia à exploiter du pétrole où bon lui semble (même à 350m des maisons les plus proches) ou le droit fondamental de la population à la sécurité (ici, sécurité au niveau environnemental et de santé à long terme) à travers un environnement immédiat sain, non-contaminé et libre d'exploitation industrielle dans l'arrière-cour de la maison.
    Voici l'enregistrement du Forum sur les hydrocarbures tenu à Gaspé récemment : http://www.radio-canada.ca/widgets/mediaconsole/medianet/6639878## (suggestion à Vigile : ce lien mériterait de figurer sur la page principale)
    Il faut y entendre André Proulx, Président de Prétrolia, nous dire qu'il nous faut "faire confiance au requin de la finance étranger" qui détient 50% de Pétrolia et qu'il n'y a aucune inquiétude à avoir, que le règlement municipal n'a donc pas sa raison d'être et devrait tout simplement être annulé.
    Ici, le règlement municipal est non seulement légal, mais il est également légitime, parce que non seulement respecte-t-il les droits fondamentaux de la population, il les PROTÈGE. Pétrolia peut bien aller se rhabiller tant qu'à moi.
    Dans le cas du règlement P-6, celui-ci est illégal (il va à l'encontre de la constitution), mais il est également illégitime (il sert de prétexte pour BRIMER les droits de la population). Le règlement est ainsi formulé que tout groupe de 3 personnes (attroupement) marchant dans la rue dans le but de se rendre au même endroit (but commun) en se racontant des blagues qui provoquent quelques décibels par le rire (troubler la paix publique), ou pire encore, un quatrième quidam qui entendrait une de ces blagues et la trouverait assez drôle pour la rire également (incitation à troubler l'ordre public) devient automatiquement une "manifestation illégale" au yeux de P-6. La formulation utilisée est tellement floue qu'ils ont même pris la peine de préciser au sein de celui-ci qu'un attroupement de 3 personnes dans un logement d'habitation ne constitue pas un attroupement illégal.
    C'est ce règlement liberticide, dont la formulation intentionnellement floue sert de sac fourre-tout, qui sert de prétexte pour brimer le droit fondamental du public à la sécurité, celle de ne pas se faire matraquer inutilement et sans raison, afin de protéger un prétendu "droit" de faire du commerce sans interférence aucune, ne serait-ce que pour quelques heures, interférences qui sont en réalité plus le fait de la police elle-même que des manifestants.
    Bilan du mois de mars 2013 : plus de 600 arrestations, aucun méfait. Et vous ne voyez toujours aucun problème avec çà? Comment se prétendre souverainiste et ne pas voir ici l'influence des politiques Harperiennes? Et le PQMarois qui trouve ça "raisonnable"?
    Ça me dépasse!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    29 mars 2013

    ...sauf que... l'émission Enquête d'hier soir démontre une fois de plus la culture de la police: le party de la matraque!
    Il n'est plus question de théorie du droit des automobilistes ou des marchands quand la cavalerie fonce à bride abattue sur la foule, quelle qu'elle soit!
    La même culture "rentre dedans" que celle pour laquelle on a sacrifié la matricule 728! Omertà! Les porte-paroles aux médias toujours la même cassette: conduite irréprochable! Portez plainte à la déontologie, protection de la police.
    Itinéraire, peut-être, mais quel prétexte chercheront-ils pour se farcir de la cervelle fraîche?
    En même temps que la commande pour des administrateurs honnête, incluons donc aussi des policiers formés pour le contrôle civilisé des foules. (assez des "bone setters" ou bone crackers)

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mars 2013

    @ M. Richard Adam
    Le règlement est TOUJOURS en application. Aucun juge ne s'est prononcé là-dessus. Donc il est TOUJOURS en application.
    Vous présumez. Moi, j'ai lu des opinions juridiques contraires à celles que vous énoncez.
    Pour ma part, j'estime que les droits des manifestants sont limités par ceux du public:les passants, les commerçants, les biens des commerçants et les automobilistes. Vos droits s'arrêtent là où commencent les miens. Pis, de toute façon, c'est une simple question de bon sens dans une société civilisée et démocratique.
    "Dura lex sed lex". En matière municipale, "la loi" se nomme "règlement". "Duro règlement sed règlement".
    Je fais appel à votre sens civique et démocratique. La démocratie s'est exprimée via le Conseil municipal.
    En attendant qu'un juge statue, vous vous attiriez plus la sympathie du public en respectant le règlement tant et aussi longtemps qu'un juge n'aura pas statué. Sinon, c'est la démocratie de la rue: l'anarchie.
    "Visa le noir, tua le blanc". En ne respectant pas ledit règlement, vous vous attirez l'antipathie de la population.
    Je conclus là-dessus en vous souhaitant Joyeuses Pâques!

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2013

    @Gilles Jean :
    Vous ne semblez pas être en mesure de faire la part des choses, ou ne voulez simplement pas le faire, ce qui revient au même.
    Les règlements que vous utilisez en exemples, enfreignent-ils certains de mes droits fondamentaux? À la lumière des exemples que vous utilisez, il m'apparait ÉVIDENT que non. Ces règlements sont donc probablement fondés en droit, et nous y sommes effectivement tenus de les respecter.
    Le règlement P-6, quand à lui, est contradictoire à la loi et aux droits fondamentaux. La même logique ne peut donc pas s'appliquer.
    "Dura lex sed lex", vous dites, mais je n'ai jamais prétendu rien d'autre. C'est vous qui confondez entre un règlement municipal et une loi fondamentale, la constitution; le règlement municipal est soumis à la loi fondamentale, ce qui n'est pas le cas avec P-6.
    La loi est la même pour tous, Y COMPRIS ET SURTOUT pour les forces policières. C'est LÀ que le bât blesse.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2013

    @ Richard Adam
    Vous n'aimez pas le règle municipal.Bon! Si la Ville de Montréal adopte un règlement de zonage interdisant d'installer un commerce dans une zone résidentielle pis que vous n'aimez pas le règlement. Vous faites quoi? Vous vous construisez un beau gros garage à côté d'un paquet de bungalows? Vous faites à votre tête? Vous ne respectez pas la démocratie?
    Règlement de la Ville: pas de commerce de boissons alcooliques dans une zone scolaire X. Vous n'êtes pas content, alors vous vous ouvrez un bar? Vous faites à votre tête? Vous ne respectez pas la démocratie?
    Le règlement est contesté? Parfait. Attendons. Mais, en attendant, "dura lex sed lex". Monsieur, "la loi c'est la loi", pour vous comme pour moi.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2013

    @ Richard Adam
    Dans mon argumentation d'une manif au tunnel Lafontaine j'utilisais "l'extrême", comme vous, dans votre manif du 27 mars.Même logique!
    Question de droit? À suivre.
    Quant à moi,la maxime "visa, le noir tua le blanc", s'applique à votre entêtement à ne pas respecter le règlement municipal.
    En plus c'est une simple question de bon sens dans une société civilisée et démocratique.
    Vos droits s'arrêtent là où les droits des autres sont en jeu:les passants, les commerçants.
    C'est une simple question de sécurité: pour les manifestants d'abord, les passants, les commerçants et les biens de ces derniers.
    Donner son plan de manif quelques minutes avant, quoi de plus logique! Pis manifester tant que vous voulez en tout respect de la démocratie soit le Conseil municipal.
    "Visa le noir, tua le blanc": au lieu de vous attirer la sympathie du public à votre cause(brutalité policière ou tout autre motif), vous vous attirez l'antipathie.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2013

    Les Juristes Progressistes sonnent l’alarme sur P-6
    http://www.droit-inc.com/article9788-Les-Juristes-Progressistes-sonnent-l-alarme-sur-P-6
    (...)
    « Le (sic) Charte (des droits et libertés) protège le droit d’expression, mais il n’y pas de droit de manifestation.»
    Une déclaration du porte-parole du Service de Police de la Ville de Montréal, faite le 23 mars dernier et rapportée dans les pages de la Presse, qui a choqué au plus haut point Me Sibel Ataogul, avocate en droit du travail et associée chez Melançon, Marceau, Grenier & Sciortino et présidente de l’Association des Juristes Progressistes.
    « Cette déclaration est digne des états policiers ! Là, en tant que juristes, nous nous sommes dit qu’il y avait un énorme problème ! » déclare à Droit-Inc Me Ataogul.
    Mais qu’est-ce que l’Association des Juristes Progressistes ?
    Un rassemblement d’avocats, d’étudiants et de travailleurs « voués à la défense des droits et déterminés à mettre le juridique au service de la lutte pour la justice sociale et la fin des inégalités » selon le site internet.
    (...)
    Ce qu’ils demandent aujourd’hui ? Deux choses : l’abrogation du règlement P-6, une enquête publique et une création d’un bureau permanent et indépendant sur les agissements des policiers au Québec dans les cas de brutalité et les tactiques d'intervention.
    « Ce règlement, tel qu’il est rédigé et tel qu’il est utilisé, viole, selon nous la liberté d’expression et la liberté de réunion pacifique et n’est pas justifié dans le cadre de notre société démocratique.», peut-on lire dans le dernier texte rédigé par les membres.
    Pour eux, les arrestations récentes ne sont pas normales.
    « Du moins pas dans notre société démocratique. Ces types d’interpellations sont plutôt dignes, avec égards, des régimes totalitaires. »
    (...)

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2013

    @Gilles Jean :
    Ce que vous appelez "ma logique", c'est l'application des lois et le respect des droits;
    Votre "logique" jusqu'ici n'a été fondé que sur vos propres opinions personnelles, sans véritable argument réel pour appuyer celles-ci;
    Le fait qu'aucune manifestation n'a eu lieu à l'endroit que vous mentionnez indique bien que l'intention de "foutre le bordel" est absente, car si telle était la réelle intention, c'est bien là, ou autres endroits similaires, que se tiendraient les manifestations;
    Je tiens également à mentionner, concernant le "bordel" des manifestations, que dans un pays comme la France, notre "mère-patrie", la grève et les manifestations de grande envergure sont pratiquement des sports nationaux là-bas, et que chaque grève d'un secteur de la société s'accompagne d'un appui massif de solidarité qui entraine des situations proches de la grève générale (SNCF, Postes, etc.). Des situations autrement plus disruptives au "bon fonctionnement de la société" que celles observées par nos petites manifs. Pourtant, ce pays ne s'en porte pas plus mal pour autant (en fait, si les choses vont mal dans ce pays, les raisons en sont toutes autres);
    Si le règlement municipal en question est illégal et non-fondé en droit, il est légitime de le défier;
    Qu'il s'agit-là heureusement d'une question de droit et d'application des lois, et non une question d'opinion publique qui, on le sait bien maintenant, peut être manipulée à souhait;
    Ne trouvez-vous pas ironique de "protéger les manifestants" à coups de matraque, de gaz, de poivre, de balles de plastiques, de "tie-wraps", etc.?;
    Vous "considérez", sans avoir vraiment lu la Charte, que celle-ci protège les droits de se déplacer en voiture (un privilège, selon l'état, et non un droit; c'est discutable mais telle est la position de l'état), de commercer (un autre privilège, d'où la perception de taxes) et de s'y déplacer (les passants); pourtant je n'ai trouvé aucune référence à ces droits ni dans la Charte Canadienne, ni dans la Québécoise, si ce n'est un vague droit de se déplacer à l'intérieur du Canada à l'Article 6.(2).a) de la Charte Canadienne;
    Veuillez me citer les articles correspondant à votre point de vue si je me trompe;
    Les droits de libre association, de réunion pacifique et d'expression, eux sont clairement indiqués à l'Article 2 de la Charte Canadienne et l'Article 3 de la Charte Québécoise;
    Qu'au nom des "droits" que vous mentionnez, plusieurs autres articles de ces chartes sont littéralement bafoués;
    Que les tactiques de terrain policières sont conçues pour créer le plus de "victimes collatérales" possible, c'est-à-dire de piéger les manifestants pour ensuite les forcer sur un trajet qui les amène dans un lieu rempli de passants non-concernés par cette manif, pour ensuite clore définitivement le secteur et arrêter tout le monde qui a ainsi été pris en souricière. Comment croyez-vous qu'on en arrive à près de 300 arrestations d'un coup avec seulement 150 manifestants au départ?
    Et finalement, je dirai que ce n'est pas parce que vous ne courrez pas après le trouble que ça veut dire que le trouble ne finira pas par vous pogner. Et c'est pourquoi il est important d'y apporter une attention très particulière, pendant qu'il en est encore (peut-être?) temps.
    Si il fut bien un temps pour être "Vigilant" au Québec, c'est bien maintenant. Dans le contexte policier et politique actuel, j'appréhende les plus grandes craintes concernant la prochaine St-Jean Baptiste. Imaginez l'impact négatif sur la cause de la souveraineté si la prochaine St-Jean se devait de se transformer en émeutes causées par la police, transmutées en "protection du bien public" sous le regard qui nous en sera transmis par les médias... Ce serait littéralement catastrophique. Le coup de mort pour la cause de l'indépendance du Québec. C'est là ma principale préoccupation à l'heure actuelle, au vu de certaines images tirées du dernier défilé de la St-Patrick.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2013

    @Jean-Pierre Bélisle :
    Malheureusement, j'aurais bien aimé que le SPVM démontre autant d'humour que le laisse supposer votre réponse, mais je n'ai encore reçu aucune réponse de leur part, et ce malgré l'envoi de deux messages réclamant expressément l'envoi d'une réponse. Un troisième message est en chemin.
    Je tiens également à vous remercier pour le lien concernant la cause de Mme Dupond qui remonte à 1969. Celui-ci est très pertinent en ce qui concerne le sujet traité ici. Concernant ce jugement de la Cour Suprême, d'emblée j'avouerai que je me positionne tout naturellement du côté de l'avis minoritaire (dissident) du juge en chef Laskin et des juges Spence et Dickson.
    Ensuite, j'ai remarqué à la lecture de ce jugement, qu'entre autre celui-ci est basé sur l'argument que la Déclaration canadienne des droits en vigueur à l'époque ne s'appliquait qu'aux institutions fédérales, et non aux institutions provinciales et municipales. Ceci était peut-être vrai à l'époque, mais la situation constitutionnelle du Canada s'est modifiée depuis (1982), avec l'insertion de la Charte Canadienne des Droits et Libertés au sein de l'Acte d'Amérique du Nord Britannique, et qui stipule très clairement au sein de son Article 32 que celle-ci s'applique au(x) parlement(s) et gouvernement(s) fédéral et des provinces. Et par extension, on peut implicitement en déduire que cela s'applique également au domaine municipal, puisque celui-ci relève des provinces.
    Je crois qu'il serait intéressant et pertinent de revoir le jugement de cette cause à la lumière de la réalité constitutionnelle actuelle. Le résultat pourrait en être très différent.
    Et en passant, chapeau à Mme Dupond pour avoir mené cette cause devant les tribunaux, et qui a reçu gain de cause en Cour Supérieure avant de voir cette décision retournée en Cour d'Appel et en Cour Suprême pour des raisons qui tiennent tout autant d'un certain défaut de plaidoirie (mentionné dans le jugement, vers la fin) que d'une certaine interprétation de la réalité juridique de l'époque, réalité juridique qui n'est plus en vigueur aujourd'hui.
    Bien à vous,
    Adam Richard

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    27 mars 2013

    On peut prévoir qu'ils deviennent de plus en plus enragés, après qu'une équipe de journalistes d'enquête ait démenti leur version sur la violence à Victoriaville.
    À voir jeudi 28 à SRC 21h: Enquête!
    Les mensonges voulant que les bullets n'aient pas été tirés encore quand les grands blessés sont arrivés: CONTREDITS!
    Tous ces porte-paroles policiers patentés sont démasqués!
    Les petits gros qu'on connaît que trop, aux douches!
    De plus, les accusations aux 4 victimes de l'agente Trudeau: RELEVÉES! Bon, le printemps reviendrait-il enfin?

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mars 2013

    @ Richard Adam
    En suivant votre logique, pourquoi ne pas partir une manif à l'entrée du tunnel Lafontaine, sur le Blvd Métropolitain angle St-Laurent, un vendredi vers 16h30?
    A ce que je sache, le but d'une manif consiste à exprimer un point de vue: brutalité policière, gratuite scolaire notamment. Or, ce n'est pas en défiant un règlement municipal que vous allez attirer la sympathie de la population.
    L'objectif du règlement: protection des biens et des personnes en commençant par la protection des manifestants.
    Je considère que, en vertu de la charte des droits, votre droit de manifester sans avis brime les droits des commerçants, des passants et des automobilistes.
    J'estime que vous "courez après le trouble" en vous trompant d'objectif!

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    27 mars 2013

    Ah que je sens sous votre plume l'âme de l'anarchopanda.
    Mais dites-moi très honnêtement, n'est-il vrai que le service de police de la Ville de Montréal (SPVM) vous ait répondu:
    Monsieur Adam Richard,
    (...) votre itinéraire personnel pour la journée 27 mars 2013 n'est en rien visé par le règlement sur la prévention des troubles de la paix, de la sécurité et de l’ordre publics, et sur l’utilisation du domaine public (R.R.V.M. chapitre P-6).
    Aux fins de votre sécurité, nous profitons cependant de l'occcasion pour vous rappeler que vous êtes tenu de respecter les dispositions particulière applicables aux piétons lesquelles sont stipulées aux articles 444 et suivants du Code de la sécurité routière (C.24.2):
    444
    . Lorsque des feux pour piétons sont installés à une intersection, un piéton doit s'y conformer.
    En face d'une silhouette blanche d'un piéton fixe, un piéton peut traverser la chaussée.
    En face d'une main orange fixe, un piéton ne peut s'engager sur la chaussée.
    En face d'un feu clignotant, un piéton qui a déjà commencé à traverser la chaussée doit presser le pas jusqu'au trottoir ou à la zone de sécurité.
    En face d'un feu clignotant accompagné d'un décompte numérique, un piéton peut s'engager sur la chaussée seulement s'il est en mesure d'atteindre l'autre trottoir ou la zone de sécurité avant que le feu ne passe à la main orange fixe.
    445
    . Lorsqu'il n'y a pas de feux pour piétons, un piéton doit se conformer aux feux de circulation.
    446
    . À un passage pour piétons qui n'est pas situé à une intersection réglementée par des feux de circulation, un piéton doit, avant de s'y engager, s'assurer qu'il peut le faire sans risque.
    447
    . Lorsqu'il n'y a pas d'intersections ou de passages pour piétons clairement identifiés et situés à proximité, un piéton qui traverse un chemin public doit céder le passage aux véhicules routiers et aux cyclistes qui y circulent.
    Un piéton ne peut se tenir sur la chaussée pour solliciter son transport ou pour traiter avec l'occupant d'un véhicule.
    449
    . Un piéton ne peut solliciter son transport aux endroits où le dépassement est interdit.
    450
    . Lorsqu'il y a une intersection ou un passage pour piétons à proximité, un piéton ne peut traverser un chemin public qu'à l'un de ces endroits.
    451
    . Un piéton est tenu de traverser la chaussée perpendiculairement à son axe. Il ne peut la traverser en diagonale que s'il y est autorisé par un agent de la paix, un brigadier scolaire ou une signalisation.
    Lorsqu'un trottoir borde la chaussée, un piéton est tenu de l'utiliser.
    En cas d'impossibilité d'utiliser le trottoir, le piéton peut longer celui-ci sur le bord de la chaussée, en s'assurant qu'il peut le faire sans danger.
    Lorsqu'aucun trottoir ne borde une chaussée, un piéton doit circuler sur le bord de la chaussée et dans le sens contraire de la circulation des véhicules, en s'assurant qu'il peut le faire sans danger.
    Un piéton ne peut circuler sur un chemin à accès limité ni sur une voie d'entrée ou de sortie d'un tel chemin, sauf en cas de nécessité. Toutefois, il peut traverser ce chemin à une intersection lorsque des feux de circulation y sont installés.
    Nous vous souhaitons bon itinéraire.
    Le SPVM
    ----------------------------
    P.s.(1):
    Je recommande à ceux et celles que l'histoire de cette question sous jacente intéresse de consulter:
    Dupond c. Ville de Montréal et autre, [1978] 2 R.C.S. 770
    http://scc.lexum.org/decisia-scc-csc/scc-csc/scc-csc/fr/item/6092/index.do
    (Claire Dupont, celle qui a "lancé le bal", était ma voisine du temps de ma jeunesse.)
    P.s.(2):
    Selon un proverbe provençal, « Les railleries sont des preuves pour ceux qui n'en ont pas d'autres. »
    JPB

  • Christian Archambault Répondre

    27 mars 2013

    Permission refusée! Bouge! En passant, les policiers auraient-ils commencé à recevoir des primes supplémentaires, affaire de revigorer l'ardeur au travail?